Business Afterwork, chez ByMyCar

Business Afterwork chez ByMyCar. Non pas dans l'ex-Garage du Bac, mais à Evry.

L'écrin n'est pas terrible. Niché entre des friches industrielles en cours de démolition et des immeubles pas encore achevés, parsemé de barrière de chantiers et de balais-route... Mais qu'importe le flacon...
J'avais déjà évoqué le concept de ces soirées. Faire du concessionnaire une espèce de club. Y aller régulièrement, au lieu de se contenter de s'y rendre pour l'achat d'un véhicule et les réparations.

Officiellement, chez ByMyCar et BMW, le moral est au beau fixe. Il y a plein de nouveautés en vue ! Tout va très bien, madame la marquise.

En pratique, au même instant, c'était le salon de Francfort. Un petit salon de Francfort. Comme on a eu un petit salon de Genève, un petit salon de Detroit, un petit Mondial de Paris, etc. Les constructeurs font de l'attentisme. C'est d'autant plus criant qu'ils nous avaient habitués à un défilé permanent de nouveautés. Et encore, à cause du WLTP, certains modèles ont été retardés d'un ou deux ans et ils n'arrivent que maintenant !
Le diesel est fini. Les SUV, c'est une bulle qui finira par crever, tôt ou tard (et plutôt tôt, que tard.) Alors, qu'est-ce qui marche, alors ? La question reste en suspens. Les modèles électriques se multiplient. En France, sur les huit premiers mois de 2019, la croissance est de 49%... Mais ils ne représentent que 1,78% des immatriculations. Les politiques veulent la fin du thermique, néanmoins, le public est-il prêt à s'électrifier ? Et surtout, comment faire un électrique économiquement rentable pour les constructeurs, sans l'adosser à un modèle thermique ? Si vous possédez la réponse, ils sont preneurs, à commencer par Tesla...
Le futur est incertain et personne n'ose bouger. Francfort a meublé comme il a pu. Au point d'inviter non pas un, mais trois constructeurs Chinois (Wey, Hong Qi et Byton) et leur dérouler le tapis rouge. Alors qu'il y a dix ans, il leur crachait à la figure... A peine son discours fini, Bernhard Mattes, le patron du lobby des constructeurs d’outre-Rhin, jetait l'éponge.
En attendant, la politique de BMW, c'est le cynisme. Les ayatollahs des réseaux sociaux sont bien gentils, mais ce ne sont pas eux qui remplissent les carnets de commandes !

Les nouveaux riches des BRICS (qui ne sont plus si "nouveaux" d'ailleurs) veulent des véhicules ostentatoires ? BMW n'hésitent pas à lancer des modèles imposants, équipés de calandres hypertrophiées.
Sur la Concept 4 de Francfort, les haricots barrent la face avant. Quelque part, c'est un retour aux BMW 327 et 328, la grâce en moins...
Aux Etats-Unis, dans les années 90, la mode était au doré, pour le tuning. On voit nombre d'Acura, Lexus et Infiniti avec calandres et chromes dorées (cf. notamment le clip Woo Hah!! Got You All In Check de Busta Rhymes.) Peut-être qu'on y reviendra...

Les jeunes CSP+ occidentaux ne s'intéressent qu'au badge sur la calandre ? Ils ne savent même pas ouvrir le capot de leur voiture de fonction ? Alors voici la série 1. Ou plutôt "The One" (NDLA : un hommage à la chaine de TV de La vengeance d'une blonde ?) Autrement dit, une Focus avec un badge BMW. Comme ça, Kevin pourra dire qu'il "roule en béhème". Et il en sera content. 
Alors, quelque part, à quoi bon avoir des scrupules ? BMW n'est pas une organisation philanthropique ; c'est une entreprise à but lucratif. Vox populi vox dei.
Je n'en veux pas à BMW : ils ne font que s'adapter à leur clientèle. C'est plutôt à la clientèle que je reproche d'être inculte et vulgaire. Et ce n'est pas que le problème de BMW ; Audi et Mercedes-Benz font désormais des spots wesh wesh.

J'imagine que pour sa The One, BMW va lui aussi recruter je-ne-sais-quel rappeur.

Mais n'allez pas croire qu'ils s'adressent aux banlieusards à casquette. Non, ces spots visent les classes moyennes. Car les classes moyennes apprécient le rap.

Hier, j'ai justement croisé ce BMW Série 2 SpaceTourer avec un autocollant Bérurier Noir. Ca veut dire que oui, il y a des gens qui vont à des concerts punk en BMW. C'est un summum de la tartuferie, mais je suis sûr que le propriétaire du véhicule n'en a pas conscience...
Mécaniquement, toute nouvelle décennie apporte une nouvelle génération de clients. Tandis qu'une autre génération quitte la scène.

Les nouveaux venus, c'est la génération C. Jusqu'ici, ils étaient adepte du nomadisme permanent (parfois par choix, parfois par contrainte.) Et ils refusaient l'automobile particulière, lui préférant vélos, trottinettes électriques et autres VTC.
Quel sera leur discours lorsqu'ils auront vieilli ? Vont-ils rentrer dans le rang, comme notre punk en SpaceTourer ? Il est vrai que la trottinette électrique, avec une poussette, ça n'est pas terrible... A ce moment-là, quelle voiture correspondra à leurs désirs ? Sinon, est-ce la fin de l'automobile comme objet privatif, que l'on utilise dans son activité quotidienne ? N'y aurait-il plus que des véhicules en autopartage et un marché VP limité aux seuls mordus ?
Bien malin celui qui peut répondre à ces questions...

La génération sortante, ce sont les baby-boomers. Dans la décennie 2020, ils vont devenir des "vieux retraités". Leur besoin en automobile sera de plus en plus limité. Or, c'était la génération la plus fidèle à l'automobile.
L'un des symboles, à mon avis, ce sera la disparition des breaks. La série 3 Touring sera peut-être l'une des dernières du genre. C'est bien dommage car le break a du cachet. Dans les années 90, il était monté en gamme (le cas extrême étant l'Audi RS2.) Du temps où j'étais chez Audi, j'adorais l'A6 Avant 4.2 de notre tournée. Accessoirement, ils offrent un vaste volume de chargement, avec un seuil de coffre bas. L'exact opposé des SUV. L'inconvénient, c'était l'encombrement. Sans oublier l'image "taxi", voire "voiture du bled". Donc exit le break.

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