Voitures Japonaises, l'époque héroïque
Xavier Chauvin est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les Japonaises. Dont Toyota, l'éveil d'un empire. Voitures Japonaises, l'époque héroïque fut le premier qu'il publia sur le sujet. Pourtant, curieusement, c'est le plus abouti.
L'ouvrage traite de la période 1965-1975, constructeur par constructeur. Une époque cruciale au Japon, car elle correspond à une grosse phase de transition. Avec à la fois une extension des gammes, une expansion industrielle et les vrais débuts de l'exportation, en France et aux Etats-Unis.
L'auteur a d'autant plus de mérite qu'en 2005, lorsque l'ouvrage est paru, les constructeurs Japonais n'avaient pas encore numérisé leurs archives. De plus, l'intérêt des constructeurs pour leur passé était limité. Réunir des documents et collecter des informations était donc d'autant plus ardu.
Chaque constructeur avait son ou ses chevaux de bataille. Souvent des modèles de niche, destinés à l'export. Une organisation distincte (ingénierie, marketing...) était mise en place et Xavier Chauvin les traite donc dans des chapitres séparés.
Notez la présence d'essai d'époque, dans la presse française. Ce qui permet de multiplier les points de vue.
Mon gros reproche sur Toyota, l'éveil d'un empire, c'était que l'auteur en faisait qu'enchainer des évènements isolés. A contrario, sur Voitures Japonaises, l'époque héroïque, il avait pris du recul. Il parle de mouvements, de tendance de fonds.
Sujet original, présentation intéressante et iconographie souvent inédite : clairement, c'est l'un des livres que je recommande de mettre au pied du sapin (avec Camel Trophy et Ferrari en F1.)
Par honnêteté intellectuelle, je dois préciser que j'avais présenté mon propre livre à ETAI. L'empire d'essence traitait de la période 1945-1995. Et bien sûr, mon ouvrage était le meilleur !
Mon reproche sur Voitures Japonaises, l'époque héroïque, c'est de ne pas assez contextualiser. Tout le monde ne connait pas forcément la sociologie du Japon des années 60, 70. La nouvelle génération avait grandi durant la tutelle US. Elle était partagée entre une soif de modernité et une certaine nostalgie d'un Japon impérial sublimé (sur lequel des fabricants de maquettes comme Fujimi ou Tamiya surfèrent.)
De plus, avant 1960, la plupart des acteurs Japonais ne produisaient quasiment pas de voitures. Ce métier premier (aéronautique, 2-roues...) fournit un savoir-faire, des moyens financiers, un réseau commercial et parfois, des ambitions. Honda était persuadé de pouvoir dupliquer dans l'auto son hégémonie sur les scooters. Or, l'ouvrage se focalise sur les voitures.
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