Berlin, enfin !

Il y a 22 ans, j'étais venu à Berlin pour étudier au Goethe Institut. 22 ans plus tard, j'y retourne pour un voyage d'affaire. J'ai trouvé le temps de faire quelques photos, en attendant un troisième voyage en 2045...

Puisqu'on est dans les dates, en avril, cela fera dix ans que je travaille dans l'automobile. Dix années à aider à la conception des voitures de demain, voire d'après-demain. Forcément, le "demain" d'il y a dix ans s'est transformé en "aujourd'hui" et certaines voitures sont sur nos routes...

Quand on pense "industrie automobile", on imagine des designers dans leurs bureaux, des ingénieurs sur une piste d'essai, auprès d'un prototype camouflé ou bien des ouvriers sur une chaine de montage... Mais derrière chaque voiture, il y a des milliers de gens qui ont apporté leur pièce au puzzle. Si une voiture était un film, on serait les figurants. Mais en tout cas, on était là ! Dire "je travaille dans l'automobile", cela recouvre des réalités très diverses. Des métiers auxquels on ne pense pas forcément. Sauf à être vétérinaire ou alpiniste, il y a peut-être un métier pour vous !

Rien de très ancien, dans les villes Allemandes, même dans les banlieues. Cela confirme mes premières impressions.

Dans Berlin même, la rue des ambassades est fermée la circulation. Ce Mercedes-Benz TN, datant de la RFA, veille.

Au pied de la porte de Brandebourg, les taxi Mercedes-Benz crème attendent toujours le client. Il y a 22 ans, c'était des W124 et W125. Par contre, le look des chauffeurs n'a pas changé : la cinquantaine, bedonnant, nuque longue (ou queue de cheval.)

En 1961, la RDA avait introduits les Ampelmännchen pour apprendre aux petits Est-allemands à traverser. Cette silhouette désuète, avec son chapeau, a survécu à la réunification. En 2001, il ornait les feux des rues des anciens quartiers de Berlin-est. Au nom de l'östalgie, les habitants se battaient pour son maintien.
Aujourd'hui, c'est devenu un symbole de Berlin. On trouve des Ampelmännchen dans les feux des quartiers de l'ouest. Et il existe des boutiques vendant des produits dérivés.

Le groupe Volkswagen fête ses 75 ans. La Porsche Vision Gran Turismo accueille le visiteur de l'expo.

L'Allemagne vient de dire "nein" à l'arrêt de la commercialisation de voitures thermiques en 2035. Il y a plusieurs niveaux de lectures à cette décision.
Le VDA, le lobby Allemand de l'automobile, a bien compris qu'on l'envoyait à l'abattoir. Le VE, cela signifie produire des voitures invendables hors d'Europe. Notamment aux USA, l'un des principaux débouchés de l'automobile allemande.
Le "on ne sera pas près en 2035", c'est une fausse excuse. C'est surtout que les VE Allemands ne prennent pas. Il y a 14 Allemandes dans le top 50 des VE Européen 2022 (hors Opel et Škoda)... Mais une seule dans le top 10 (l'ID.3.) La politique du "pour 50 000€, tu n'as plus rien" fait un flop.
Dans les années 80, 90, l'Allemagne fut championne des idées pour "mettre à jour" son industrie. Cela fut fatal à l'aéronautique civile, l'électronique grand public ou l'informatique. Fort de ce retex, le VDA a conscience d'être le prochain sur la liste. D'autant plus que les Chinois sont à l'affut.
Le "plus de VE en 2035" était une initiative d'Angela Merkel. C'était son côté Bisounours. Avec ce "nein", Olaf Scholz marque sa rupture, comme il l'a fait sur l'énergie. Privilégiant le pragmatisme sur les grands discours...

Les Trabant semblent s'être évaporées. Un négociant, près de l'aéroport, propose de racheter Trabant t Wartburg.

Pour en voir, il faut aller dans les boutiques de souvenirs. Il y a même cette Trabant brisant symboliquement le Mur de Berlin !

Le classique de l'aéroport allemand, c'est la BMW de Sixt, bien en évidence. Le loueur est présent dans le hall des départs et celui des arrivés !

En fait, dans le parking de Sixt, on voit surtout poindre les Chinoises Byd et Lynk&Co. Mais il va jusqu'à sponsoriser les passerelles d'embarquement.

Le slogan semble tiré de Kraftwerk : Adrenalin Kerosin/Elektrolyt Co-Enzym/Carbo-Hydrat Protein/A-B-C-D Vitamin...