Electric Test Days

Comme l'an dernier, les Electric Test Days s'installent au Parc Floral de Paris. L'occasion de voir les dernières nouveautés.

Le concept est simple : conduire soi-même des véhicules électriques. Vous vous inscrivez gratuitement, vous réservez un créneau sur le véhicule de votre choix. Puis le jour J, vous prenez le volant sur un kilomètre.

Par rapport à 2021, il y a deux fois moins d'exposants. Certains n'ont pas voulu revenir, faute de nouveauté ou de budget. L'absence de Renault, qui tente de pousser sa Megane E-Tech, est incompréhensible. Incroyable aussi l'absence de Stellantis. C'est vrai que DS et Opel réalisent tellement de ventes et ils possèdent une image si forte dans le VE qu'ils peuvent se permettre de snober un tel événement...

Au final, Volvo et Kia rempilent. Le groupe Volkswagen, lui, débarque en masse avec Audi, Volkswagen, Škoda et... Cupra.

Audi Q4 Sportback E-Tron 35 S-Line

L'an dernier, la firme aux anneaux avait lancé en fanfare le Q4 Sportback E-Tron. Et en vrai, il donne quoi ? Contrairement à ce que le nom suggère, ce n'est pas un véhicule électrifié. Le Q4 n'est disponible qu'en électrique.

L'extérieur est un compromis entre le style Audi et l'aspect futuriste de l'univers des VE premium. 

On a ici affaire à la version 35 d'entrée de gamme. Son moteur 125kW n'entraine que les roues arrière. Il reçoit également une plus petite batterie, de 75kWh. De quoi parcourir 349km en cycle WLTP. 44 750€, tout de même.
La S-Line y ajoute un volant sport futuriste, des sièges vaguement baquet, des jantes 20 pouces et le châssis sport. L'addition atteint 54 250€... Mais les sièges se règlent manuellement. Personnellement, ce genre de pingrerie sont éliminatoires.

J'avoue qu'à partir du moment où j'ai réglé mon siège, je n'écoutais plus vraiment le vendeur. Avec 1,9t  à transbahuter, le moteur de perceuse semble sous-dimensionné. Les 125kW n'étant qu'une puissance maximale (le reste du temps, vous disposez de 70kW.)

Notez aussi que l'habitabilité est curieuse. Les batteries étant sous le plancher, on est assis haut. Mais comme c'est un "SUV Coupé", le plafond est bas. Par contre, vous avez beaucoup de longueur de jambe !

Volkswagen ID.4 GTX

On passe à son proche cousin, l'ID.4 GTX, la voiture qui roule sur les écrans ! L'ID.4 GTX et le Q4 E-Tron Sportback partagent la plateforme MEB. Ce sont également des SUV coupés, également proposés en version avec arrière classique.
Mais là où Audi à porté l'ensemble de sa gamme sur le Sportback, Volkswagen fait du GTX le sommet de la gamme ID.4. D'ailleurs "GTX" est censé devenir le pendant de GTI pour les voitures électriques de Wolfsburg.

L'ID.4 GTX reçoit un second moteur, il dispose ainsi de 220kW et c'est un 4RM. La batterie fait 77kWh et il dispose de 478km d'autonomie. C'est grosso modo la même configuration que le Q4 50 E-Tron Quattro... Sauf que ce dernier est à 71 000€, alors que le Volkswagen n'est "que" à 55 700€. Certes, le design intérieur et extérieur de l'ID.4 est moins typé, mais tout de même.

En mode "sport", la suspension est particulièrement raide. L'asphalte du Parc Floral mériterait d'être rénové (même si c'est moins pire que l'asphalte parisien...) et là... Lewis Hamilton s'est plaint pour moins que ça !
Bien sûr, avec près du double de puissance, l'ID.4 GTX est plus nerveux. Notez le gag du moteur qui fait un bruit de boite à meuh, à chaque accélération.

Globalement, l'ID.4 GTX bat largement son cousin. Néanmoins, il souffre d'un badge et d'un ligne trop roturier pour convaincre les cols blancs.

Conclusion

Les voitures électriques ont fait de gros progrès : autonomie, finition... Dans le groupe Volkswagen, les efforts pour produire des VE aboutis sont palpables.

Le point noir, c'est que pour 55 000€, vous avez un SUV à cheval entre les segments C et D. Soit en version premium, mais sous-équipés, soit en version "popu", mais full op'...
De plus, cela reste des véhicules patauds, lourds, conçus pour aller de A à B, pas pour attaquer sur les petites routes sinueuses...

Le modèle économique des grands constructeurs, c'est Tesla. A trop se focaliser sur lui, les constructeurs (qu'ils soient Européens, Américains ou Asiatiques, généralistes ou premium) ne réalisent pas qu'il n'y a pas de place pour dix Tesla dans le monde. Aussi, ils sont dimensionnés pour produire dix ou vingt fois plus de véhicules que la firme d'Elon Musk. Ce n'est donc pas un modèle qu'ils peuvent plaquer tel quel.
Enfin, à trop considérer le client comme acquis, donc à le négliger, ils ouvrent la porte à de nouveaux entrants. Avec 54 000 ventes Européennes, en 2021, le très agressif MG est le grand gagnant de l'ère électrique (avec Tesla.) Et pendant ce temps, des marques comme XPeng ou NIO posent un orteil en Europe avec des prix un poil plus raisonnables, mais surtout un très fort contenu technologique.

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