Electric Test Days

Parler de voitures électriques, c'est bien. En conduire pour se faire une idée, c'est mieux. Pour cela, il y a les Electric Test Days. Ils reviennent pour une troisième édition.

Désormais, les Eleectric Test Days sont itinérants. Il y a ainsi des étapes à Bordeaux, Lille, Toulouse, Rouen... Une vraie caravane, en mouvement toute l'année.

La date Parisienne a longtemps été en statut "à définir". Finalement, ils ont posé leurs valises non pas au Parc Floral, mais à l'Hippodrome de Vincennes, à quatre kilomètres de là.

Parc contre, ils ont été un peu chiche sur le fléchage aux abords...

Ainsi, au lieu d'un petit tour des contre-allées du Parc Floral, on peut rouler sur "l'infield" de l'hippodrome.

Cela offre davantage de temps de conduite. Par contre, forcément, ce n'est pas hyper-représentatif comme test, avec le bitume lisse comme un billard.

Ce sont les concessionnaires locaux qui représentent les constructeurs et fournissent les voitures. Encore que Renault et Smart semblent avoir chacun envoyé un véhicule de démo pour l'ensemble de la tournée.

D'une étape à l'autre, le plateau est varié. A Rouen et Nantes, davantage de marques seront présentes qu'ici. Par contre, à Bordeaux, à part Renault et Smart...

Le groupe Como est venu en force à l'Hippodrome de Vincennes, avec ses marques Lexus, Mercedes-Benz et Smart.

Il y a une petite dizaine de constructeurs. Sauf erreur, Kia est le seul à avoir participé aux trois éditions. Ford, absent en 2022, est de retour. 

La star du jour, c'est Renault. Il est le seul à être venu avec deux exemplaires d'un véhicule. En l'occurrence, la Megane E-Tech.

Smart #1

On en a fait, du chemin, depuis la Swatchmobile ! Désormais, Smart, c'est un SUV made in China. Après tout, Nicolas Hayek voulait produire sa voiture là-bas... Le #1 est basé sur la plateforme SEA de Geely (qui possède 50% du constructeur.)
Le design est signé Daimler. Pourtant, le style est très quelconque. Ils semblent avoir fait exprès de passer à côté du vocabulaire de Smart. Comme l'arceau Tridion.

Le nom "#1", cela rappelle ce tic de langage très bobo, au début de Twitter. Les collègues qui parlaient en disant par exemple : "On est vendredi ! Hashtag c'est bientôt le week-end !"

C'est bien la seule chose drôle. Car cette Pro+ avec sièges noirs en skaï (un intérieur bicolore est disponible sans supplément) fait très plastique. La climatisation et les sièges électriques sont de série. Mais la finition... C'est du Geely !

Le moteur développe 200kW, mais l'essayeur tient à ce que je reste sous les 30km/h (prétextant une potentielle embardée lors des quelques mètres sur la terre.) Les suspensions lisent la moindre inégalité du bitume. Sur le gazon, à la limite, le terrain amorti, mais lorsque le sol est dur...
Le freinage régénératif est réglable. Mais même au minimum, vous devez accélérer en permanence et vous ressentez une résistance certaine. Ce n'est pas du tout agréable.
Elle revendique 400km d'autonomie.

En bref, présentation Chinoise, finition Chinoise, trains roulants Chinois... Mais prix Allemand : 40 315 € en Pro+ et 43 815€ pour une premium avec une sellerie cuir.

Hashtag ils ont fumé ou quoi ?

Mercedes-Benz EQE 350+

La plus désirable du lot, c'est cette Mercedes-Benz EQE. La firme à l'étoile va très loin dans l'électrification : la plupart de ses modèles thermiques (et ils ont une vaste gamme...) possède son double électrique.
L'EQA
n'était qu'un GLA électrifié et avec une face avant relookée. Ici, on est sur un véhicule basé sur la plateforme EVA et c'est la nouvelle Classe E qui est "thermifiée". L'EQE rend 4mm en longueur, mais elle est plus large de 12mm et plus haute de 44mm que la Classe E. Pourtant, l'EQE est moins statutaire, au privilège d'un aspect plus dynamique.

Côté intérieur, c'est futuriste, mais c'est surtout clinquant et la qualité perçue est moyenne. On est quand même sur un véhicule qui démarre à 76 250€ (modèle présenté 85 450€.) Ils ne sont pas obligés de copier Tesla, de ce côté-là !

Avec 215kW, ça pousse pas mal. Malgré 2,3 tonnes à emmener. Les quatre roues sont directrices.

Par contre, après m'être plaint du côté tape-cul de la Smart #1, j'ai découvert encore pire. "Elle a le châssis AMG." C'est celui de la W14 ou quoi ? On est carrément secoué !

Malgré les efforts de la firme à l'étoile, l'électrique ne représente qu'une vente sur dix. On comprend aisément pourquoi. A titre d'exemple, ici, l'équivalent thermique est à 76 500€ (options incluses.) Non seulement, elle est 9 000€ moins chère, mais elle est également beaucoup plus aboutie.

Lexus RZ450e

La stratégie de Toyota dans l'électrique est plutôt confuse, voire illisible. Akio Toyoda n'aime pas l'électrique et il fait un pas en avant, deux pas en arrière.

Le RZ450e est le premier véhicule électrique de Lexus à disposer d'une plateforme dédiée (en l'occurrence la e-TNGA des Toyota bZ4X et Subaru Solterra.)

Le style extérieur se veut très futuriste. Notez qu'aux Etats-Unis, il est proposé en bicolore.


En France, il est uniquement proposé en finition "Luxe", full op' (ou presque.)

Lors de la présentation, il était équipé d'un manche à balais, façon Tesla. Mais il faudra attendre 2025 pour l'avoir.

Par rapport aux deux autres, il avait un meilleur amortissement. Après, difficile de se faire une religion sur deux kilomètres d'essai, à 30km/h.

Côté technique, il possède un moteur électrique sur chaque axe de roue. Soit une puissance totale de 230kW. Il revendique 400km d'autonomie. Prix : 75 500€.

Le principal défaut, c'est la discrétion de Lexus, en Europe. Autant le constructeur a été connu pour ses SUV hybrides, autant sa notoriété dans le VE est nulle.

MG4

En sortant de l'essai de Lexus, j'étais sonné 75 500€... En mars dernier, Auto Moto a réalisé un Top 50 des voitures les moins chères du marché français. "Pas cher", c'est moins de 25 500€. J'ai gardé le tarif, du temps où j'étais moniteur/démonstrateur chez Audi. Pour 25 500€, en 2005, vous aviez le choix entre une A3 2.0 FSI Attraction ou bien une A4 1.6 Attraction. Leurs équivalent modernes sont à 33 740€ et à 39 080€. Une progression raisonnable.
Hélas, il s'agit de modèles désormais marginalisés. Pour une citadine un peu lookée, comme un Renault Captur, la gamme débute à 25 550€, davantage que la plus chère des Megane (hors RS) en 2005 !
Et avec l'électrique, les tarifs s'envolent. Comptez 42 990€ pour une Volkswagen ID.3 Pro Performance Life Plus, sans GPS, ni siège électrique et avec climatisation manuelle. Un peu plus et ils ressortaient les vitres à manivelles ! La conclusion des Electric Test Days 2022, c'était que si vous n'aviez pas au moins 50 000€ dans les poches, ça ne servait à rien de pousser la porte du concessionnaire.
Qui a les moyens de mettre 50 000€ dans une voiture ? Je suis cadre senior et jamais mon banquier ne me prêtera autant d'argent ! Les salaires n'ont pas profité de la même inflation. Hier, j'ai discuté avec un nouvel embauché. Il gagne seulement 600€ de plus que moi, lorsque j'avais paraphé mon premier CDI, en 2000 !

Les constructeurs prennent les clients pour des vaches à lait. Du moins, sauf les Chinois. MG débarque à l'hippodrome de Vincennes avec une MG4 bien flashy. Prix : 29 990€ (sans compter le bonus écologique.)

Pour 29 990€, la MG4 Standard ne vous offre pas grand chose : un moteur 150kW, une batterie 51kWh (qui autorise 350km d'autonomie), des sièges à réglages manuel, des jantes 17 pouces et un radar de recul. C'est déjà assez pour nombre de personnes. D'autant plus que la finition est honnête.
La Confort (33 990€) ajoute principalement une batterie 54kWh, qui lui donne 100km de plus. Et pour 35 990€, il y a la Luxury avec jantes 18 pouces, GPS et caméra 360°. Cela reste 4 000€ de moins que la Smart #1 de base... Et 6000€ de moins qu'une DS3 E-Tense Bastille 116kW. A équipement égal (mais toujours avec un moteur plus petit), la Française est à 48 800€ ! Voilà pourquoi je déclare que les marques Européennes creusent leur propre tombe.

J'aime d'autant plus la MG4 qu'à l'heure du tout SUV, c'est rare de voire une compact vraiment craquante.

La marque à l'octogone n'est pas exempte de tous reproches. En 2020, c'était le ZS EV qui était facturé 29 900€. Il a depuis pris 4 000€...

Malgré tout, la MG4 est une proposition intéressante. Pour 2023, la marque espère doubler ses ventes, avec 20 000 unités. A peine de quoi entrer dans le top 20 français. Mais eu égard à son réseau et sa notoriété, c'est déjà pas mal.

Carte postale

La tartufferie des premiers Electric Test Days, c'est qu'après avoir promu le VE toute un journée, les représentants des constructeurs repartaient en SUV thermique. Signe des temps, les représentants des constructeurs commencent à rouler eux-mêmes en VE, au quotidien.

Par contre, il n'y a pas de bornes de recharge sur le site.

Ayant une aversion pour les jeux d'argent, je n'avais jamais mis les pieds sur un hippodrome. L'un de mes grands-pères, lui, jouait aux courses. Cela faisait parti de la panoplie du Titi Parisien.

L'hippisme a toujours eu une image plutôt vieillotte, voire ringarde... Et autant que je me souvienne, tant les sociétés de pari, que les hippodromes, ont toujours tenté de s'en défaire. Il y a eu les fameuses pubs avec André Pouce et Guy Marchand, puis les animations sur les hippodromes. Dernière idée en date : des espèces d'after work.

Qui dit évènement branchouille, dit food-truck Type H ! Les utilitaires chevronnés sont trop rares ? Il y a la solution Caselani. Sinon, vous pouvez opter pour ce faux-Type H : une remorque (sans motorisation) avec un coque de Type H dessus.

Par contre, cette Peugeot 203, garée à un jet de pierre de l'hippodrome, est une vraie !

Et curieusement, c'est aucune des trois 203 noires que j'ai croisé dans cette zone !

Pour finir, une très posh Rolls-Royce Corniche II.

En 1980, la Silver-Shadow céda la place à la Silver-Spirit, après 15 ans de carrière... Mais le cabriolet Corniche, lui, poursuivi son chemin. Né en 1971, le cabriolet reçu un lifting en 1986. La Corniche II, taillée sur-mesure pour les USA, recevait toute la panoplie "fédérale" (catadioptre latéraux, troisième feu de stop...), ainsi que des boucliers ton caisse.
En 1989, elle évolua une nouvelle fois, avec un moteur catalysé. Et en 1992, dernière évolution, la Corniche IV adoptant enfin une boite automatique à 4 rapports et une lunette arrière en verre. Malgré son âge canonique, la Corniche se vendait à une centaine d'unités annuelle, jusqu'à sa disparition, en 1996. Elton John en a possédé plusieurs, ainsi que des Bentley Continntal (la version rebadgée.)

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