The All-New Lexus RZ450e | World Premiere

Lexus se lance dans le tout-électrique. Après la version électrique de l'UX, le 300e, voici un SUV disposant d'une plateforme dédiée. Le RZ450e doit augurer d'une offensive.

Lexus nous accueille au Toyota Technical Center de Shimoyama. Ce vaste centre de R&D a été inauguré en 2018. Il est situé dans les montagnes, à l'abri des regards indiscrets. Ici, on aperçoit "l'eastern section", une piste d'essai classique. Mais son joyaux, c'est le "country road course", un circuit routier, calqué sur le Nürburgring et légèrement plus long que l'original (5,3km.)

Koji Sato, président de Lexus (et de Gazoo Racing) nous reçoit.

Toyota a été à l'électrique ce que les généralistes Européens ont été à l'hybride, il y a dix ans. Entre scepticisme et mauvaise foi (parce qu'il faut bien amortir les lourds investissements.)
D'où un certain retard pris. A la fin de l'année dernière, le constructeur passa enfin la deux, avec un grand plan.

Pour Lexus cela signifie qu'à l'horizon 2030, toute la gamme sera déclinée en électrique (NDLA : même le LX ?) Et en 2035, plus de moteurs thermiques !

En arrière-plan, on reconnait le concept-car Sports. Il fut présenté lors du grand raout de Toyota et le constructeur sous-entend qu'il pourrait être produit. Afin d'offrir à l'image de Lexus un électrochoc comparable à celui de la LFA...

Le RZ450e concrétise les ambitions de la marque. Il reprend la plateforme dédiée, e-TNGA, des Subaru Solterra et Toyota bZ4X.

Pour affiner sa tenue de route, le SUV a affronté le "country road course" de Shimoyama. Côté techniques, c'est un quatre roues motrices. Le moteur avant développe 150 kW et celui à l'arrière, 80 kW, soit une puissance combinée de 230 kW (313 ch.) Le DIRECT4 reparti la puissance en permanence. La batterie développe 71,4kW, d'où une autonomie très moyenne de 400km en cycle WLTP.

Le clip de promotionnel nous invite à "écouter". Évidemment, le RZ450e se meut dans le silence. En revanche, en ouvrant la fenêtre, le conducteur peut entendre la glace qui craque, le vent effleurant le sable, etc.
Les Japonais sont traditionnellement animistes. Dans chaque éléments, animé ou pas, il y a un esprit, le kami. Lexus nous invite donc à écouter les murmures indicibles de ces kami.

A l'issue de cette communion, le conducteur ose une ébauche de sourire. Pour un adulte, dans un pays de culture confucéenne, on est déjà aux limites de ce que l'on peut s'autoriser en public !

Un spot très subtilement japonais. Les constructeurs du Soleil Levant -en particulier Toyota- se sont longtemps interdit toutes références nationales. Un peu par peur du rejet des occidentaux (très fort jusque dans les années 80) et un peu par complexe. Assiste-t-on à un changement de stratégie ?

Retour à Shimoyama. La caméra survole le site direction la "western section" et ses bureaux d'étude.

Takashi Watanabe, le chef de projet, nous offre un tour du propriétaire.

Il nous explicite le nouveau paradigme du constructeur : des voitures neutres en carbone, mais qui doivent continuer à procurer du plaisir. 

Esthétiquement, la calandre trapézoïdale (dite "spindle") disparait, même si l'on retrouve sa forme à l'avant. Puis le spindle se projette sur les flancs.

La principale innovation, c'est cette robe bicolore. Lexus précise qu'elle ne sera pas disponible partout.

A l'intérieur (dit "Tazuna"), on remarque le manche à balais en guise de volant. Une nouvelle fois, les constructeurs tentent de copier Tesla. "Manche à balais" n'étant guère sexy, le constructeur parle de "Steer-by-Wire". Par contre, Lexus n'a pas cédé à la mode des grandes dalles centrales.

Koji Sato réapparait pour conclure. Il veut jouer le fan de voitures électriques. Même si, pour l'instant, tous les travaux de coconstruction d'infrastructures, de chargeurs, etc. sont encore à l'état de projet.

Il évoque le prochain modèle de la marque, qui sera dévoilé cet été. Il s'agira d'une hybride rechargeable.

Un mot quand même sur la communication du PDG. Il a un accent à couper au couteau, digne d'un sketch de Michel Leeb. Et puis, il y a ces tentatives maladroites de faire de grands gestes (dont les Américains sont friands.)
Car, rappelons-le, c'est une première mondiale, qui a vocation à être vue par tous. D'ailleurs, si le constructeur ne s'appesantit pas sur les équipements, les performances, etc. C'est parce qu'il y aura des variations, d'un marché à l'autre. Concernant la France, le RZ450e arrivera en fin d'année.

Cette électrification à marche forcée fait beaucoup de perdants et peu de gagnants. Les Japonais accusent tous le coup et c'est d'autant plus palpable chez Toyota, le roi de l'hybride.

On a l'impression que depuis son nid d'aigle de Shimoyama, Lexus n'a pas compris que non seulement la concurrence a de l'avance, mais qu'en plus, les autres mettent davantage de moyens.

(Captures d'écran de Lexus)

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