Trackday Auto Open Pitlane - Circuit de Mirecourt

En ce dimanche pluvieux d'août, les bolides se dégourdissent les pneus au tout nouveau Circuit de Mirecourt. Dans le cadre d'une journée circuit organisée par Drive Academie.

Image d’Épinal

Dans le temps, je serai parti à 5h du matin de ma banlieue parisienne et j'aurais fait l'aller-retour dans la journée. Mais avec l'âge, je deviens plus exigeant (et plus paresseux.) Donc c'est départ la veille et nuit dans un trois étoiles. La ville la plus proche de Mirecourt, c'est Épinal.

Ça me rappelle le Tour Auto 2023, avec ces centaines de kilomètres avalés sur l'interminable ruban d'asphalte... Justement, la leçon du Tour Auto, c'est qu'hors de Paris, les restaurants ferment tôt ! Donc à peine la valise posée, il faut chercher un endroit où dîner.
Grosse ambiance, en ce samedi soir d'août, à Épinal ! Cette vue d'une des places principales du centre-ville est édifiante. Il faut dire que la pluie intermittente et un petit 19°, ça n'incite pas à flâner...

Au petit matin, je roule tranquillement vers le circuit. Google m'offre des raccourcis à travers champ. Difficile de croire qu'on est en août ! Non, je ne suis pas en train de vous refiler un vieux reportage, histoire de combler une actualité estivale morne, façon Auto-Hebdo ! En tout cas, je regrette de n'avoir pas pris de pull...

L'autre circuit de Mirecourt

Comme d'habitude, aucun panneau n'indique la présence du circuit. Finalement, à proximité, il y a quelques pancartes. Ah, le "parking public" est une pelouse. Avec les averses qui se sont succédées, la zone est bien détrempée...

Des spotters, des bruits de moteurs en échappement libre, au loin... C'est bon, je suis arrivé !

Mais en m'approchant, surprise : ce sont des motocross supermotards !

En fait, il y a deux circuits de Mirecourt. La piste de supermotard (en hauteur) et le circuit asphalté (en contrebas.) Ils ne sont pas reliés. 

Les deux sites sont attenants à l'aéroport d’Épinal-Mirecourt.

Circuit de Mirecourt

Voici une vision plus familière ! Aucun doute : je suis sur le bon site !

Le Circuit de Mirecourt a ouvert le 1er juillet dernier.

Cela fait presque trente ans que je m'intéresse au sport auto. Or, aujourd'hui, seuls le Paul Ricard, Le Mans et dans une moindre mesure Magny-Cours et Dijon-Prenois accueillent de grandes compétitions. Croix-en-Ternois, Val de Vienne et Nogaro doivent faire avec les seconds couteaux. Quant à Montlhéry et Charade, ils ne possèdent plus d'homologation compétition.
C'est hélas une tendance Européenne. On voit davantage de circuits fermer qu'ouvrir. Portimao (Portugal) et Adria étant les seuls circuits récents. Rockingham (Grande-Brtagne) fut un feu de paille. Le projet de MSV à Couvron, près de Laon, n'avance pas.

Je suis donc d'autant plus enthousiaste de voir un nouveau tracé sortir de terre.

La compétition, ce sera pour 2024. Il était un peu tard pour s'insérer dans les calendriers des championnats 2023. En plus, si la piste est achevée, certaines zones autour sont encore en travaux.

En attendant, presque tous les week-ends, c'est journée circuit (auto et moto.) Drive Académie est une école de pilotage qui a posé ses valises à Mirecourt.

Au passage, sur ce totem, notez le schéma du circuit. La piste est en forme de "ヘ". Après la ligne droite des stands, on part sur la gauche, avec une portion plus rapide. Puis c'est la ligne droite opposée, avec une descente vers une série de spaghetti. Aujourd'hui, comme l'asphalte est gorgé d'eau, les pilotes sont extrêmement prudents. Enfin, on remonte vers les stands.

Track day

Pas mal de voitures en piste.

La Legend Cars de Drive Academie, elle, est restée aux stands.

Deux BMW sont au cœur de l'action : "Selena", la M4 GT4 et "Auto rep", la M2 CS.

Du reste, on retrouve les voitures typiques des journées circuit : Alpine A110, Lotus Elise, Caterham...

Mention spéciale au pilote de la Cat'. Rouler par ce froid, sur une piste détrempée, dans une voiture découverte et sans assistances électroniques... Et c'était un de ceux avec les trajectoires les plus propres !

Autre classique : la M3 (E36) à livré affreuse. Notez les jantes différentes, à l'avant et à l'arrière.

Le coin des silhouettes : Ibiza TCR, Cupra TCR, Ibiza Supercopa (qui servit de base au règlement TCR) et 308 Racing Cup.

Pour des voitures conçues pour la piste, je ne les trouve pas particulièrement rapides. Ou alors leurs pilotes se montrent prudent, compte tenu des conditions.

Le keskifoula du jour : une Twingo RS. La voiture la plus lente et sans doute l'un des pilotes les plus novices. Il s'est fait peur en bout de ligne droite, lorsque ses freins -trop chauds- ne répondaient plus. Mais au moins, il regardait dans ses rétroviseurs...

On parle d'une des premières journées circuit d'un nouveau tracé. La seule piste dans un rayon de 100km. Donc forcément, beaucoup n'ont jamais roulé là et certains n'ont même jamais participé à ce genre de journées.
Or, mis à part Twingoman, il y a une décorrélation entre la vitesse du véhicule et le talent intrinsèque du pilote. Lorsque la piste s'est asséché, il a révélé une trajectoire pas du tout idéale dans les spaghetti...
Certes, on peut avoir du novice qui pilote avec le nez dans le guidon et change de trajectoire sans prévenir. Mais c'est aussi au pilote chevronné de se montrer prudent dans les dépassements. Sinon, comme à Charade, tu es dans ton bon droit, mais tu as cassé ta voiture...

Les cadors

Aux belles places, on trouve les cadors. Nickel. Ford Sierra Cosworth 4x4 Groupe N, Clio V6, Clio Cup, Peugeot 106 Rallye Groupe N et Ford Focus S2000. Que des voitures faisant de beaux bruits.

Lorsqu'elles entrent en piste, on a l'impression que là, ça y est, le spectacle commence !

Doyenne des voitures en piste, la Sierra attire les regards. Le pilote doit klaxonner pour que les curieux s'écartent et le laisse atteindre la piste !

Le pilote de la Clio Cup possède un pied droit assez lourd. Ainsi, la petite voiture de coupe rattrape des voitures plus grosses.

D'emblée, je fronce les sourcils en voyant évoluer la Clio V6. Dès son tour de sortie, le pilote envoie, alors qu'il est en pneu froid, avec une tout-à-l'arrière, sur une piste humide.

En ligne droite, la Clio V6 n'est guère impressionnante. Ici, elle a du mal à se débarrasser d'une Megane II RS standard.

Le Spider Renault Sport avait un châssis trop lourd. Le constructeur y vit la cause de son échec commercial. Claude Fior, le concepteur du châssis, servit de bouc-émissaire.
Pour la Clio V6, Renault Sport voulu tout concevoir en interne. TWR ne s'occupant que du moteur. Or, passer le moteur dans le coffre, ce n'était pourtant pas une mince affaire. Au final, la Clio V6 était à peine plus performante qu'une Clio 2,0 16V ! Pour le facelift, Lotus fut appelé. Mais à cet état d'avancement dans la vie-produit, Renault n'avait ni l'envie, ni les moyens de refaire tout le châssis.
Au final, la Clio V6 était surtout impressionnante sur papier. Et aujourd'hui, j'en ai la confirmation...

La piste va en s'asséchant. Une trajectoire sèche apparait. Pourtant, la Clio V6 n'accélère pas. Au contraire, la Megane II RS se dédouble !

Ce n'est plus juste la faute de la voiture. Le pilote a voulu surconduire et là, il se désuni.

La Clio a-t-elle rentré les freins sur un zone restée humide ? La voiture parti en tête-à-queue en bout de ligne droite. Beau réflexe de la Megane -hors trajectoire, donc sur le mouillé- qui s'écarte et évite le contact. La Clio fait un 360, puis elle termine dans le bac à sable. Drapeau rouge.

La voiture est dégagée et elle peut repartir. La direction de course est très magnanime. Ailleurs, on aurait dit au pilote de rentrer chez lui.

Après cet incident, tout rentre dans l'ordre.

Drive Academie n'est bien sûr pas responsable des conditions météorologiques. Dès 11h, le food-truck est pris d’assaut, afin d'y acheter quelque chose de chaud...

D'ordinaire, lors des journées circuits, les seuls spectateurs sont des proches des pilotes en piste. Mais ici, il y a des gens présents simplement pour admirer les voitures.

Pour ma part, il est temps de prendre la tangente. Le temps d'immortaliser un Suzuki Samurai sur le parking. Après tout, j'ai plus de 300km à parcourir dans l'autre sens. Aussi, je suis congelé et j'ai hâte de profiter du chauffage de ma voiture...

En tout cas, je me promets de revenir à Mirecourt. L'accueil y est chaleureux, alors qu'après tout, je ne suis qu'un inconnu qui débarque à l'improviste.
Le circuit serait particulièrement adapté pour le TTE, Roscar et autres coupes pour gentlemen-drivers.

Bonus

Il y a un petit bout de chemin jusqu'à l'autoroute. Dans un village, je croise deux Horizon.

D'un côté, une Talbot Horizon Ultra de 1984 (robe monocolore, jantes tôle, pas de graphiques latéraux.) Elle a l'air presque aussi neuve que lorsqu'elle quitta Poissy.
Derrière une Talbot-Simca Horizon de 1979. Elle possède un badge "Simca" à l'arrière, ainsi que des pentastar, mais un "Talbot" orne son capot. Elle témoigne de la transition de Simca vers Talbot. Une voiture hélas visiblement abandonnée.

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