Roscar à Magny-Cours

A la découverte du Roscar GT Challenge. J'ai profité de la manche de Magny-Cours, coup d'envoi de la saison 2021, pour aller voir ce championnat de plus près...

Course 1
Pas le temps de flâner ! En Roscar, on court exclusivement le samedi. Lorsque j'arrive, en fin de mâtiné, la course 1 approche de son terme.

La Ferrari 488 Challenge des vainqueurs. A peine la ligne d'arrivée passée, la voiture est rangée, démontée et mise sur chandelles.

Les vainqueurs vérifient sur le moniteur qu'ils ont bien gagné et avec quelle avance.

A gauche, on reconnait Jonathan Cochet. Champion de France de Formule Renault 1997, il remporta l championnat de France F3 2000. En 2001, il était intégré au Prost Junior Team (ex-Apomatox) en F3000 et il remporta le Grand Prix de Corée F3. Si Prost GP avait passé l'hiver, il aurait été probablement pilote titulaire. Il faut plus tard "pilote de démonstration F1" pour les World Series by Renault. On l'a ainsi vu coacher Richard Hamond lors de son test F1 pour Top Gear. Plus récemment, il a commenté la FE. En tant que Jonathan, je suivais avec attention sa trajectoire !

A droite, Christophe Tinseau. Volant Elf 1990, vice-champion de France de Formule Renault 1991 et vice-champion de France de F3 1994, il émergea alors qu'Elf réduisait la voilure. Pilote honnête de F3000, il tenta sa chance en Indy Lights. Puis il fut l'un des fer de lance du programme Cadillac de DAMS... Qui fit long feu.
Désormais, il organise des journées circuits et prépare des voitures en V de V, puis en Roscar.

Au centre, Rémy Kirchdoerffer, dirigeant de Senstronic et ancien participant du V de V. Il est propriétaire de la Ferrari. Plus qu'un équipier, Jonathan Cochet le coache pour qu'il progresse.

Roscar
Plus tard, Philippe Naniche me présente sa série.

En 2003, Christian Rossi s'associait au Club Porsche 911 IDF pour proposer des journées circuits. Il les nomma Roscar (ROSsi Car.) Puis les participants voulurent courir et le GT Challenge apparu.
Philippe Naniche organisait, lui, des activités sur le Circuit Paul Ricard. Il devint partenaire du Roscar. Puis, fin 2019, Christian Rossi voulu passer la main et Philippe Naniche prit le relais.
Le confinement eu lieu juste avant le coup d'envoi de la saison 2020. Après maints reports, une seule manche a pu être organisée. Cette manche de Magny-Cours, la première de 2021, marque donc les débuts du Roscar sauce Naniche.

Première différence avec le V de V ou l'Ultimate Cup, c'est que Philippe Naniche ne veut voir que des GT. Pas question d'aligner des LMP3, des CN ou des monoplaces !

Jonathan Cochet est la seul star de la discipline.
L'archétype du concurrent de Roscar, c'est un gentleman-driver. Il était venu rouler avec sa 911 lors d'une journée piste et il a attrapé le virus. Alors il s'est mis avec un autre gentleman-driver pour acheter une GT3.

Surtout, le GT Challenge est pour lui un fin en soit. Le plaisir est prioritaire sur une hypothétique carrière internationale. D'où un ambiance plus détendue.
C'était peut-être vrai au début du V de V Endurance, mais ce n'est plus le cas. La conférence de presse de l'Ultimate Cup avait été marquée par un long débat surréaliste autour de la Catégorisation FIA des pilotes, des invitations aux 24 Heures du Mans et de la "Balance of Performance"...

Ferdinand Cup
Pendant ce temps, la Ferdinand Cup entre en piste. C'est l'unique série en prologue du GT Challenge. No comment.

La "917" est en fait une Racing Legend Car. Sacré bruit, tout de même. A chaque passage, l'eau de ma Cristaline se troublait !

GT, Sport et Racing
Le roulage reste la principale activité du Roscar. Et de par son historique, les Porsche -en particulier les 911- continuent de fournir le gros des troupes.

Parmi les "non-Porsche", il y a ces trois Lotus. La 2-Eleven rose est celle de Nathalie Genoud-Prachex, 5e de la Lotus Cup Europe... Juste derrière son mari Jean-Pierre, qui pilote l'autre 2-Eleven.

Ma préférée, c'est cette Ligier JS2R noire. Non-immatriculable, elle court d'ordinaire en Ligier JS Cup et en Ligier European Series.

Hélas, à quelques minutes de la fin de session, le bolide est dans le bac-à-sable. Au bruit, il a voulu réaccélérer trop vite et trop tôt à la sortie du 180°. Là, c'est la punition immédiate : tête-à-queue et gravier.

Comme disait Domi, mon chef chez Audi : "Il faut toujours faire attention dans les derniers mètres, de la dernière minute, du dernier jour. C'est là que notre vigilance baisse et que les c.... arrivent."

Course 2
Puis c'est l'épreuve-reine. Le pilote ayant terminé la course 1 doit prendre le premier relais. Jonathan Cochet est donc au volant de la 488 Challenge. Il n'y a bien qu'au tour de chauffe qu'il y a des voitures dans ses rétroviseurs...

Globalement, la course est très, très propre (surtout par rapport au V de V que j'avais vu rouler ici-même, il y a quatre ans.)
1) C'est leur voiture. Donc, tu ne vas pas aller au contact et refaire de la carrosserie à chaque meeting...
2) Ils sont là pour le temps en course. Mieux vaut laisser passer un pilote, mais voir le damier, que de défendre sa place, quitte à abandonner prématurément.
3) Contrairement au V de V, les pilotes ne réfléchissent pas à leur carrière internationale et aux gros titres, s'ils ne sont pas sur le podium de leur catégorie...

Après, certains ont vraiment un pied droit en plume. Au point où des GT3 n'arrivent pas à suivre des GT4 mieux pilotées. Au moins, ils sont conscients de leurs limites et on ne voit pas du surpilotage.

Ce n'est vraiment pas la journée des GT Françaises... La Solution F ratatouille. Le pilote tente tant bien que mal de la ramener jusqu'aux stands, mais sa monture expire à une dizaine de mètre de l'entrée.

Jonathan Cochet a passé le volant à Remy Kirchdoerffer. La 911 Cup de Yann Penlou et Olivier Favre remonte alors une seconde pleine par secteur.

Je squatte le stand Tinseau, où la tension est palpable. J'ai eu une mauvaise idée : le patron à souvent besoin de Jonathan Cochet et à chaque "Jonathan ?", je lève le nez...

Le gentleman-driver se fait passer dans l'avant-dernier tour. Mais le résultat est au cumul des deux manches. La Ferrari a donc gagné.

Gag : Jonathan Cochet porte une combinaison Lamborghini.

C'est l'heure de remballer. Certains remontent avec des voitures à peine plus civilisées que celles qu'ils viennent de piloter...

Conclusion
Le Roscar gagne à être connu.

Pour les pilotes, le Roscar, c'est l'opportunité de courir en GT, sans se poser trop de questions. En priorisant le plaisir.

Pour les spectateurs, c'est l'opportunité de voir gratuitement évoluer des GT modernes. Et de pouvoir entrer librement dans le paddock.

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