Tour Auto 2023 : Charade
Charade, c'est le seul circuit de l'épreuve où je ne suis jamais allé. C'est un circuit historiquement important, au tracé réputé difficile et j'ai hâte de le voir en vrai. Il n'est qu'à six kilomètres de mon hôtel... Sauf que la route est quasiment vertical !
En fait, le GPS me fait d'abord passer par des ruelles du fond de Clermont-Ferrand. Puis l'on débouche sur des routes sinueuses. L'occasion de se rappeler que l'on est dans le Massif Central...
A droite, c'est la montagne et à gauche, un ravin. Une épaisse forêt jouant les garde-fous. Puis, à la faveur d'une troué, le circuit apparait... En contrebas !
Pas le temps de réfléchir : les "compétition" sont déjà en piste !
J'ai tout juste le temps de saisir la victoire de Thierry Boutsen. A priori, derrière, il aurait été pénalisé pour rotule de boite de vitesse non-conforme. Puis le vainqueur sortant aurait tapé et renoncé. En tout cas, c'est donc l'une des toutes dernières images du Belge sur le Tour Auto 2023.
Ce n'est décidément pas la journée des Cobra... Notez les touffes d'herbes sous les bas de caisses et le moyeu...
Notez que les BMW CSL, très mal à l'aise sur le tourniquet de Dijon, s'expriment davantage. Charade offrant davantage de lignes droites.
A signaler également : l'équipage de la BMW 2002 Alpina a changé de carburant ! (NDLA : cf. Beaune...)
Marcher d'un virage à un autre, à Charade, ressemble à une randonnée de hautes montagnes ! Je cherche un angle original pour couvrir le second plateau compétition.
Ici, on a la Ferrari 512 M de "John of B", seul sur sa planète. Florent Jean est un gentleman-driver qui court depuis une dizaine d'années. Il a l'habitude de piloter de gros protos et des F1. Mais ce qui lui manque probablement, ce n'est pas tant la vitesse que la gestion du peloton.
A l'arrière, on a ce quatuor composé d'une Ferrari 308 "Saba", d'une Jidé et de deux Porsche 911 Carrera orange. C'étaient les quatre mêmes qui fermaient la marche à Dijon.
Le pilote de la Jidé est Johan Allagnon. Patron de PME à la ville, il pilotait en autocross le week-end (sur 911, puis avec une Fiat 500 équipée d'un Hayabusa !) Il a acheté une Funyo, mais n'a pas pu l'utiliser. L'an dernier, il a disputé le Tour Auto avec cette Jidé et c'est sa seule expérience circuit. On voit qu'ici, il roule au milieu de la piste, alors qu'une voiture rouge tente de le passer.
Trois tours plus tard, les deux Carrera ont profité des drapeaux bleus pour doubler la 308 et la Jidé. Ce dernier tente de se dédoubler. Or, la 512 M est déjà en train de leur prendre un tour et elle a passé la 308.
Un bon pilote aurait vu les drapeaux bleus et il aurait vu que la 308 s'était fait doubler.
Oui, mais de la même façon, la 512 M aurait du avoir conscience de n'être pas face à des pros. Il est dans une épreuve de courses d'anciennes et il a un tiers de tour d'avance sur le second. Il aurait pu laisser les nullos s'expliquer et passer ensuite en levant un bras vengeur.
La Jidé a les deux Carrera en point de mire. Il se déporte sans regarder, poussant la 512 M vers un secteur bosselé.
Techniquement, c'est 100% la faute de Johan Allagnon, qui ne respecte pas les règles les plus élémentaires de comportement sur un circuit.
Après, John of B aurait du lever le pied. Durant une liaison, j'étais sur l'autoroute avec des voitures de Peter Auto et il fallait changer d'autoroute. Un des conducteurs s'est réveillé (au sens propre : il avait le nez sur le volant) et s'est rabattu, comme si je n'étais pas là. J'ai levé le pied, car même s'il avait tort, je n'avais pas envie d'avoir un accrochage !
C'est pareil en course, vous laissez filer et ensuite, vous vous expliquez à la direction de course.
John of B perd le contrôle sur une bosse. Il touche la Jidé, qui s'en tire avec une fusée cassée. La 512 M, elle, file dans le muret.
La 512 M poursuit sa course folle. Elle frotte sur le côté gauche et la roue arrière cède. Il parvient à rallier les stands. La Jidé, elle, poursuit, persuadé d'avoir été harponné et d'être dans son bon droit.
Personnellement, je dirais 70/30 pour les responsabilités. Le pilote de la Jidé a commis pas mal d'infractions. Même dans les journées circuits, les gens se comportent mieux ! Mais John of B aurait du privilégier la sécurité et attendre un endroit plus large pour doubler.
Personnellement, je suis choqué par la violence de cet accident. Accident qui s'est déroulé sous mes yeux et devant mon appareil-photo, alors que je tentais de capturer une groupe de chasse.
Craig Been nous a hélas démontré qu'en 2023, le sport auto tue encore. Si la 512 M avait fermé la porte, c'est la Jidé qui aurait fini dans le rail en béton. Or, sa carrosserie en fibre de verre n'aurait guère protégé son occupant...
Pour autant, ici, John of B (ci-dessous, à l'extrême droite) est indemne. Il n'est pas plus énervé qu ça face au coût et au temps nécessaire pour réparer la 512 M. Il utilisera mes photos pour charger la Jidé.
Quant à Johan Allagnon (accroupi derrière la roue touchée), il répare sa voiture et se croit dans son bon droit.
Si aucun des deux n'est plus touché que cela, pourquoi s'en faire ?
Pendant ce temps, les "régularité" se préparent.
La Renault 4cv Motto attire tous les regards. François Allain et Dominique Chapatte sont tous les deux assaillis de questions.
Puis c'est la pré-grille...
Et c'est parti !
A l'instar de Montlhéry, Charade est tombé en désuétude, à la fin des années 90. La Classic Racing School lui redonna des couleurs. Cette école de pilotage originale dispose de Crosslé modernes, mais au look des années 60. Ils en ont profité pour refaire une partie des stands et ouvrir un café.
La Vaillante Academy, avec ses Crosslé grimées en Vaillante, est une émanation de la Classic Racing School -bien que gérée par Jaussaud Events-.
Et comme d'habitude, les propriétaires d'anciennes du coin font le déplacement...
Wow de sacrées images (l'accident, la course...). Bravo !
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