Berliet GLM "Chinois" par Hachette
Ca manque de camions, dans ma collection de miniatures ! Et tant qu'à être cocardier, pourquoi pas un Berliet ? Et pour être raccord avec mon tropisme Chinois, voici l'un des GLM vendus en Chine, en 1965. Cela marquera le début d'un triptyque sur les camions français en Chine...
L'histoire complète de Berliet est évoquée dans mon excellent ouvrage Les voitures Chinoises. Vous ne l'avez pas ? Filez l'acheter !
Faisons quand même un retour sur l'historique de ce Berliet GLM "Chinois"...
L'acte fondateur du transport routier, en France, ce fut Verdun. Le camion s'était rendu indispensable. Néanmoins, dans l'entre-deux guerres, les camions étaient lents et avec une charge limitée. Leur usage se limitait essentiellement à du dernier kilomètre. Aller chercher des marchandises à la gare ou au port et les acheminer vers le client.
Avec l'arrivée du diesel, les performances des camions firent un bond. Mais l'usage restait. Signalons aussi que c'était un marché très atomisé. Les constructeurs étaient souvent des constructeurs de voitures n'ayant pas su prendre le train infernal de la reprise (notamment Berliet.)
En 1955, Paul Berliet visita le pavillon Chinois de la foire de Lyon. Les représentants du Pays du Milieu étaient intéressés par les camions de génie civil de Berliet. Le développement des infrastructures étant l'un des axes du premier plan quinquennal Chinois. En 1958, la Chine commanda ainsi des camions auprès de Berliet-Maroc, alors que FAW commençait à produire de CA10 Jiefang au goutte à goutte.
Fin 1963, le premier ministre Zhou Enlai (ancien ouvrier de Berliet, dans sa jeunesse) visita les unités d'assemblage de Berliet-Maroc et Berliet-Algérie. Il voulait une unité similaire en Chine. Le contrat portait sur la production de 4 000 camions, avec des transferts de technologie et la formation de techniciens Chinois à Vénissieux.
La France fut le premier pays occidental à reconnaitre la République Populaire de Chine. En 1965, Georges Pompidou s'embarqua en Chine. Claude Bataille (Poclain), Paul Berliet et un représentant de Bernard Moteurs furent du voyage. La France organisa un mini-salon du TP à Pékin. Pour l'occasion, tout le matériel était repeints en bleu "costume Mao"...
Puis ce fut la Révolution Culturelle. Les ponts avec la France furent coupés. Revenus au pays, les stagiaires furent accusés (et donc condamnés) d'avoir eu le "cerveau perverti par des idées de droite". On ne les a plus revu ensuite...
Hélas, à la même époque, Renault rachetait Berliet. Le pôle PL était désormais bicéphale, avec Berliet et Saviem. Paul Berliet était mis de côté. A la fusion des deux marques, il tenta de pousser la production d'un camion Renault en Chine. Mais l'idée n'intéressait pas la marque au losange. Les Chinois choisirent Steyr. En 1983, Paul Berliet pris sa retraite de Renault Véhicule Industriel et du Comité France Chine. Pourtant, il continuait d'œuvrer en coulisse et il aurait eu un rôle dans la mise en production de la ZX/Fukang...
Pour autant, ce n'était pas la fin de l'histoire, pour les camions français en Chine... J'évoquerai la suite dans pas longtemps. Alors abonnez-vous pour ne pas la manquer. Plus sérieusement, que ce soit sur X ou sur Facebook, c'est de plus en plus compliqué de promouvoir du contenu, sans passer à la caisse.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Qu'est-ce que vous en pensez ?