RÉTROMOBILE 2024 : 22. Berliet VRD19 1933
Terminons cette série sur Rétromobile par le stand Berliet. Depuis 2019, la fondation Berliet n'a plus exposé de camion de la marque Lyonnaise et certains le regrettent. Comme l'an dernier, c'est une voiture qui trône sur le stand. Cette très rare VRD19 de 1933 sort d'une restauration complète.
Raoul Dautry, haut fonctionnaire et lobbyiste du rail, passa une série de mesures pour barrer la route au camion. Son règlement (longueur maximale, charge utile, etc.) était contraignant. Or, seul le GPEF entrait dans les clous. Il fit involontairement un beau cadeau à Marius Berliet (qu'il haïssait pourtant.) Le constructeur était débarrassé de concurrents n'ayant pas les moyens de s'adapter. Et avec l'arrivé du diesel, sous licence Ricardo, Berliet devint l'expert incontournable du PL.
Au début des années 30, Berliet tenta une descente en gamme, abandonnant les 6 cylindres au profit de gros 4 cylindres. D'où cette VRD19[cv]. Son 3,3l disposait d'une boite à 4 rapports et de servo-freins. Des technologies modernes hélas desservies par une ligne démodée.
Le constructeur à la locomotive en produisit 999 unités. Pour 1934, il préféra se concentrer sur sa 9cv, déclinée en 11cv. La VRD19 fut donc la dernière grosse Berliet.
Un entrepreneur du BTP, Jean-Victor Legros en acheta une, en version limousine 7 places. Il la conserva jusqu'à sa mort, en 1957. La voiture fut alors murée dans son garage. 60 ans plus tard, l'immeuble de Jean-Victor Legros allait être rasé. On y redécouvrit la voiture. Sylvie Legros, sa petite-fille, la confia à la Fondation Berliet. Protégé des intempéries, le châssis était relativement sain. Par contre, la carrosserie, à structure en bois, tombait en morceaux. Il fallu sept ans pour lui redonner vie, avec le concours de la Fondation du Patrimoine et de la Fondation Berliet.
La voici donc, reparti comme en 1933 !
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