Rétromobile 2019 : 31. Panhard Dynamic
Ah, les recoins de Rétromobile... Des stands juste assez grands pour une, deux voitures maximum. Un décor sommaire, réutilisé d'une année sur l'autre. Pas d'hôtesses. C'était un retour au Rétromobile d'antan, avant les marchands du Temple... Et les voitures valent le coup, à l'instar de cette Panhard Dynamic.
"Dynamic", car à la fin des années 30, on se souciait d'aérodynamisme. D'où ces phares intégrés aux ailes (et cachés par des mini-calandres) ou ces ailes recouvrant partiellement les roues. Notez aussi l'arrière fuyant. Honnêtement, c'était avant tout du gadget aérodynamique. Pas sûr que le cx progresse réellement...
Entre autres bizarreries, la Dynamic possédait trois essuie-glaces et des ouvertures (non-chromées) dans les montants de pare-brises. De plus, il y avait trois places de front et le volant était au milieu. Panhard avait prévue une version, la Six légère, avec une troisième rangée de sièges, façon 504 Familiale !
Fait rare à ce niveau de gamme et à l'époque, c'était une monocoque. Panhard vendait des voitures complètes, là où les très haut de gamme fabriquait des châssis nus (en proposant néanmoins des carrosseries "usines" en option.)
Par contre, le moteur était le vieux 6 cylindres 2,5l sans-soupapes de la CS (qui resta un temps au catalogue.) Elle reçu ensuite l'autre moteur de la CS, un 2,8l, puis ce fut le 3,8l de la DS.
Apparue en 1936, la Dynamic ne fut jamais un gros succès. Trop typée ? A la disparition des CS et DS, elle devint l'unique modèle de la marque. Visiblement, elle était surtout vendue aux flottes (sans doute pour écouler les stocks.) Dans le documentaire Le pacte Hitler-Staline, diffusé récemment sur Arte, on voit que tous les ministres de Robert Daladier roulaient en Dynamic ! En 1940, Panhard vendit des Six Légère à l'armée, pour les officiers.
Le marché automobile de la fin des années 30 était en pleine mutation. Renault avait toujours eu un poids important. Autour de lui, le milieu de gamme se coagulait autour de Citroën, Peugeot et bientôt, Simca. Rosengart était le leader de l'entrée de gamme, mais c'était avant tout un assembleur ; il n'était pas capable de concevoir un véhicule inédit. Dans le haut de gamme, Bugatti, Delahaye-Delage et un Talbot revigoré par Tony Lago tenaient le haut du pavé. Un peu en-dessous, Hotchkiss avait une position solide, mais il ne réussit pas à faire d'Amilcar une marque forte, capable de compléter son offre par le bas. Quant à Emile Mathis, il s'était associé à Ford, mais c'était une alliance de circonstance et les deux parties cherchaient des moyens de contourner l'autre...
Dans un secteur en voie de maturation, dans un contexte économique fragile, Panhard, mais aussi Berliet, Licorne, Voisin et d'autres moins connus, cherchaient leur voie.
Au total, 2 742 voitures furent produites entre 1936 et 1940. Au salon de Paris 1946, la Dynamic fit une dernière apparition, mais pour le constructeur, l'avenir, c'était la minuscule Dyna X. Même s'il caressa longtemps l'idée d'une nouvelle 6 cylindres...
"Dynamic", car à la fin des années 30, on se souciait d'aérodynamisme. D'où ces phares intégrés aux ailes (et cachés par des mini-calandres) ou ces ailes recouvrant partiellement les roues. Notez aussi l'arrière fuyant. Honnêtement, c'était avant tout du gadget aérodynamique. Pas sûr que le cx progresse réellement...
Entre autres bizarreries, la Dynamic possédait trois essuie-glaces et des ouvertures (non-chromées) dans les montants de pare-brises. De plus, il y avait trois places de front et le volant était au milieu. Panhard avait prévue une version, la Six légère, avec une troisième rangée de sièges, façon 504 Familiale !
Fait rare à ce niveau de gamme et à l'époque, c'était une monocoque. Panhard vendait des voitures complètes, là où les très haut de gamme fabriquait des châssis nus (en proposant néanmoins des carrosseries "usines" en option.)
Par contre, le moteur était le vieux 6 cylindres 2,5l sans-soupapes de la CS (qui resta un temps au catalogue.) Elle reçu ensuite l'autre moteur de la CS, un 2,8l, puis ce fut le 3,8l de la DS.
Apparue en 1936, la Dynamic ne fut jamais un gros succès. Trop typée ? A la disparition des CS et DS, elle devint l'unique modèle de la marque. Visiblement, elle était surtout vendue aux flottes (sans doute pour écouler les stocks.) Dans le documentaire Le pacte Hitler-Staline, diffusé récemment sur Arte, on voit que tous les ministres de Robert Daladier roulaient en Dynamic ! En 1940, Panhard vendit des Six Légère à l'armée, pour les officiers.
Le marché automobile de la fin des années 30 était en pleine mutation. Renault avait toujours eu un poids important. Autour de lui, le milieu de gamme se coagulait autour de Citroën, Peugeot et bientôt, Simca. Rosengart était le leader de l'entrée de gamme, mais c'était avant tout un assembleur ; il n'était pas capable de concevoir un véhicule inédit. Dans le haut de gamme, Bugatti, Delahaye-Delage et un Talbot revigoré par Tony Lago tenaient le haut du pavé. Un peu en-dessous, Hotchkiss avait une position solide, mais il ne réussit pas à faire d'Amilcar une marque forte, capable de compléter son offre par le bas. Quant à Emile Mathis, il s'était associé à Ford, mais c'était une alliance de circonstance et les deux parties cherchaient des moyens de contourner l'autre...
Dans un secteur en voie de maturation, dans un contexte économique fragile, Panhard, mais aussi Berliet, Licorne, Voisin et d'autres moins connus, cherchaient leur voie.
Au total, 2 742 voitures furent produites entre 1936 et 1940. Au salon de Paris 1946, la Dynamic fit une dernière apparition, mais pour le constructeur, l'avenir, c'était la minuscule Dyna X. Même s'il caressa longtemps l'idée d'une nouvelle 6 cylindres...
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