Centenaire Vauban

En 1922, Louis Hossard ouvrait une concession Peugeot à Saint-Germain-en-Laye. En 1957, la concession déménageait place Vauban et en 1960, elle était renommé « Vauban ». Une seconde concession ouvrit à Chambourcy, en 1989, toujours sous le nom de Vauban. 2022 marque donc le centenaire de l’aventure. Le groupe distribue d’autres marques, mais ce centenaire est placé sous le signe du lion...

Il n’est pas rare qu’un concessionnaire mette une ou deux anciennes dans son show-room. Ici, l’Aventure Peugeot lui a prêté des modèles. S’il y avait juste celles sur l’affiche ça aurait déjà été bien…

Mais Vauban voit les choses en grand, invitant plusieurs clubs. Sur le parvis, un bel échantillon des modèles passés. La doyenne étant une 172 datant de 1922. Elle est donc contemporaine de la création de la première concession.

On est un dimanche matin, au fin fond d'une zone industrielle de l'Ouest Parisien. Pourtant, il y a pas mal de visiteurs. Cela va du mordu capable de citer de tête les différentes teintes de la 404, à la personne âgée qui toute sa vie, n'a eu que des Peugeot, sans oublier les enfants qui ont trainé là leurs parents.

Presque toutes les facettes de Peugeot sont présentes. Il y a même les deux-roues de la marque !

Une 203 Darl’Mat, c’est déjà bien rare. Alors deux… Mécanicien de formation et concessionnaire Parisien, Emile Darl'Mat ne pouvait s'empêcher de bricoler ses Peugeot. Il proposait ainsi des modèles de luxe ou de compétition qui n'étaient pas au catalogue. La 203 fut l'un des derniers modèles sur lesquels il s'exprima. Notez l’important travail d’accéssoirisation et les teintes métallisée, bien loin de l’austérité Franc-Comtoise.

Parmi les cabriolets, on trouve des séries limitées Roland Garros. Depuis cette année, c'est Renault qui sponsorise le fameux tournoi.

Quel dommage que la lignée des cabriolets se soit arrêté avec la 207 CC…

Presque tous les modèles sont là, y compris la mal-aimée 605, avec cette V6 3.0. Jacques Calvet avait voulu avancer son lancement d’un an, afin de doubler la Safrane (qui eu finalement un an de retard.) Bâclée, la 605 eu des soucis de jeunesse, qui ruinèrent sa réputation.

Une très rare 505 break "fédéralisée", avec pare-chocs et phares aux normes US. Jean-Paul Parayre croyait aux USA. Au point de songer à une 504 Coupé profondément restylée pour le seul marché US. Jacques Calvet était plus timoré. Le retrait de Renault et le bide de la 405 scellèrent le destin de Peugeot Outre-Atlantique.

A l’intérieur, un bel échantillon de Peugeot de compétition : 405 Turbo 16 Pikes Peak et Dakar, 908 HDI FAP, 205 Turbo 16, 206 WRC…

Mais celles qui m'intéressent, ce sont les modèles méconnus. Comme ce break 505 Dangel. Ces protos à moteur V6 assuraient l’assistance des 405 Turbo 16, au Dakar 1989. Signalons qu’il y a eu également des 504 Dangel pick-up et break, lors des tous premiers Dakar.

Étonnante aussi, cette paire de 505 Produc’ (Danielson ?) La blanche était pilotée par Jean-Pierre Jabouille et la bleue, par Jean-Pierre Malcher. Un temps directeur technique de Ligier, "le Grand" redevint pilote pour l'occasion. Cela lui permit aussi de mettre un pied chez Peugeot, qui l'intronisa pilote de développement de la 905 (avec Keke Rosberg) peu après. Quant à Jean-Pierre Malcher, il fut par la suite double-champion de France de Superproduction, mais avec une BMW M3 Oreca.

Avec 42ch pour près d'une tonne, la 203 manquait de souffle. Jean Rédélé, alors jeune concessionnaire Renault à Dieppe, avait défié son homologue de Peugeot, avec une minuscule 4cv. Sur un parcours vallonné (NDLA : on parle de la Normandie, pas des Alpes...), la Renault s'imposa, car elle grimpait plus vite les cotes ! Peugeot refusant de donner des chevaux à la 203, Alexis Constantin commercialisa des compresseurs. De quoi transfigurer la paisible Sochalienne. Sur cette 203 Coupé, le compresseur est plus gros que le bouilleur !

Dans l'atelier, Vauban montre son savoir-faire de carrossier. Une caisse nue de 203 Coupé, une 504 Dangel pick-up refaite et une 203 complètement restaurée permettent d’apprécier le travail.

Quand il n’y en a plus, il y en a encore ! Dans le show-room, on trouve cette 907 et cette 402 Darl’Mat. Concept-car du Mondial de Paris 2004, la 907 annonçait à la fois la 407 Coupé et la 908 HDI FAP. Son V12 est composé de deux V6 accouplés. Quant à la 402 Darl'Mat, il s'agit de la version "civile" de la voiture du Mans.

La 203 créée par Roger Dillmann, pour courir en course de cote. Son fils Gérard (par ailleurs père du ilote de F2 et de FE Tom Dillmann) l’a restaurée.


L'accrochage a été très bien réalisé. On sent une volonté de raconter le "Peugeot d'en-bas", avec les pilotes privés, les préparations artisanales et les voitures que l'on croisait dans la rue. C'est le Peugeot, tel que le perçoit le grand public.

Ce genre de réunion, cela fiche toujours un coup de vieux : des voitures que l’on a bien connu sont désormais des anciennes. Et voilà que la 208 première du nom, fait figure de vieille guimbarde, tout juste bonne pour une prime à la casse !

Une 508 PSE. C’est ce que Peugeot a de plus excitant dans sa gamme actuelle ! A Rétromobile 2020, la firme au lion avait exposé des électriques. L’occasion d’un « story telling ». Ce que démontre Vauban, c'est que la firme au lion a surtout construit des berlines « popu » et des citadines. Il n'est venu aux SUV que par opportunisme. Quant aux VLV et autres 106 Electric, ce n'étaient que des notes de bas de page du grand livre de la marque. Au-delà des postures, le lien entre le passé et le présent est ténu. La nouvelle 408, ce n'est qu'un énième SUV trois volumes. Le SUV 5 portes est désormais l'horizon indépassable des constructeurs. Cela démontre un manque criant d’imagination et d’audace. Quoi qu’en disent les ignares. Sachant qu'au sein du tentaculaire groupe Stellantis, les voitures partageront plateformes et mécaniques, la différenciation se limitera au badge. Car en plus, les constructeurs au réduit leur budget marketing à peau de chagrin.

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