ePrix de Paris 2019 : 4. Spark SRT05e au 1/43e

Je vais profiter de cette Spark SRT05e pour dresser un bilan de la Formule e. Et pour une fois, je vais essayer de voir le verre à moitié plein !
La Formule e en est à sa cinquième saison. Tout indique que la sixième saison aura lieu. Et c'est déjà une victoire en soi...

Des séries monoplaces censées avoir un concept radicalement nouveau et qui semblaient promises à un grand avenir, on en a connu !
Souvenez-vous du Grand Prix Masters... De vieilles gloires de la F1 au volant de voitures identiques. Cela semblait imparable... Après 18 mois et trois courses, la série a sombré corps et biens...
La Superleague Formula... L'argent du football dans de la monoplace. Trois saisons et demi, puis un naufrage en catimini (avec un mail d'insultes car j'avais osé annoncer sa disparition, suite à l'annulation des manches de la quatrième saison.)
La Formula Acceleration, avec ses meetings mêlant courses et concerts de dance des années 90. I've got the power ! Ben non, la FA s'est évaporée après un projet de fusion avec l'Auto GP.
Et l'A1 GP... La coupe du monde du sport auto. Un projet financé par le cheikh Maktoum al Maktoum, puis repris par Tony Teixeira. L'homme d'affaire Luso-angolais, alors meilleur ami de Bernie Ecclestone et qui devait racheter Toro Rosso pour y caser son homonyme Riccardo Teixeira... L'A1 GP s'était carrément offert des châssis conçus par Ferrari ! Ca n'a pas empêché sa disparition, après quatre saisons.

Après cinq saisons, la Formule e commence à s'installer dans le paysage.
Il y a aussi eu des progrès. Il faut se rappeler la saison 1... A chaque manche, il y avait trois ou quatre changements de pilotes. Moi, j'étais payé à l'article, alors je n'étais pas contre !
Seuls 12 pilotes avaient disputé l'intégralité de la saison. Certains animateurs séchaient la FE parce qu'ils avaient une manche de DTM ou de WEC. Et il y avait surtout 12 pilotes qui ont disputé 1 ou 2 manches, puis ont raccroché définitivement. Au début, tout le monde était volontaire ! Même Olivier Panis avait testé la voiture, 8 ans après sa retraite de la F1 ! Oli Webb avait avoué que comme tous les exclus de la monoplace, il était intéressé. Sa saison en FR 3.5 n'avait été pas terrible et la route semblait barrée. Il est monté dans la voiture, il a pris 180 en ligne droite et il s'est barré en courant !

A contrario, cette saison, on voit que tous les pilotes (mis à part Felipe Nasr) donnent la priorité à la Formule E.
De plus, les mercenaires et les touristes sont presque tous partis. On voit émerger des spécialistes, capable de viser le podium d'un ePrix à l'autre, comme Lucas di Grassi, André Lotterer, Sam Bird ou Jean-Eric Vergne.
Côté circuits, entre les saisons 2014-2015 et 2015-2016, quatre des neuf sites ont dégagé ! A l'arrivée, plusieurs ePrix n'ont connu qu'une seule édition. Il y a aussi eu des annulations en cours de saison.
Là, la saison semble partie pour 13 courses (un record), avec 0 annulation et seulement un tiers de turnover par rapport à 2017-2018. Des ePrix comme Paris, Marrakech ou Mexico en sont à trois ou quatre éditions, ce qui est un gage de stabilité.

J'espère qu'à l'avenir, on sera à quinze courses par saisons et que le turnover soit au niveau de la F1. Sachant qu'en Asie et en Amérique du Sud, la FE a du mal à trouver un ancrage. Le tracé de Hong-Kong, le seul pérenne en Asie, est menacé par des travaux.

En attendant, avec l'arrivée du Jaguar I-Pace eTrophy, la journée de course est plus remplie et c'est déjà ça...
Et la grosse amélioration, c'est la voiture !

En 2010, ART Grand Prix, Mercedes GP et Segula Technologies avaient conçu la Formulec 01, équipée d'un moteur 220kW, avec une vitesse maximale de 250km/h.
La projet a été vampirisé par la Formule e. La Spart SRT01e possédait un moteur 200kW (bridé à 180kW en course) et elle atteignait 220km/h avec le vent dans le dos. Surtout, en course, elle ne pouvait rouler que 35 minutes ! D'où de ridicules changement de voiture, à mi-épreuve.

La nouveauté 2018-2019, c'est la Spark SRT05e (ici en version "démo".) Cette fois-ci, on est à 250kW aux essais et 200kW en course. Sur les tortues circuits, comme Paris, on ne gagne qu'une seconde au tour, mais visuellement, la différence est visible. Elle roule 45 minutes sans s'arrêter et surtout, son design est plus agressif.
Pour 2020-2021, on nous promet un lifting avec une meilleure aéro. Si tout se passe bien, la "Gen 3" entrera en piste pour 2022-2023.

Il y a de la marge par rapport à une F2 de 462kW... Vivement une FE d'au moins 300kW, capable de tenir plus d'une heure de course. Là, ça serait autre chose ! Sachant qu'avec une voiture plus rapide, il faudrait d'autres circuits. Car les tourniquets actuels ne sont pas équipés pour faire face à l'accidentologie de grosses monoplaces...

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