Hello darkness, my old friend
D'habitude, on croise surtout des Alfa Romeo Spider série 4. Les séries 2 et 3, on a tendance à les laisser rouiller. C'est rare de voir une série 3 aussi propre.
La série 3 avait été lancée pour le marché US. D'où ces boucliers en plastique et une injection Bosch sous le capot du 2l. Contrairement à MG, Alfa Romeo avait su s'adapter à la réglementation, sans (trop) dénaturer la voiture. En 1985, lorsque la production de la [Fiat] 124 Spidereuropa s'arrêta, le Spider fut le dernier petit roadster de grande série sur la marché. Alfa était au ras des pâquerettes, mais ils avaient compris qu'ils tenaient un truc. D'où la série 4, en 1991.
Puis, au salon de Paris 1994, ce fut la catastrophe. Que le Spider soit une traction, passe encore. La ligne, assez massive, passe encore. Mais surtout, le nouveau pesait 300kg de plus que l'ancien ! Pour la V6, on atteignait carrément les 1,5t ! On comprend que les amateurs l'aient boudé.
Je garde un souvenir agréable de mon essai de Spider. Avec l'intérieur cuir crème, il était superbe. J'avais été surpris par son punch. Dans les années 80, les roadster, c'étaient des voitures de vieux beaux. Mais avec 120ch, il envoyait ! Et celle du jour doit être encore mieux, vu qu'avant le catalyseur, le 2l offrait 8ch de plus...
Le "moins", c'étaient les porte-à-faux !
Sur une Spider, vous avez un demi-moteur en aval du train avant. C'était le seul moyen qu'ils avaient trouvé pour éviter qu'à grande vitesse, le train avant ne se lève (un gros défaut des Triumph.) Mais en conséquence, la répartition des masses n'était pas terrible. Alfa Romeo a inventé la propulsion sous-vireuse !
Et puis, il y a ce porte-à-faux arrière... Et encore, c'était une "coda tronca"... Avant, les gens exigeaient de vaste coffre, même sur les voitures de sport. Et comme la mécanique du train arrière grève l'espace derrière les sièges, il faut un coffre très reculé. Depuis, les voitures sont devenues des tractions, la galette a remplacé la roue de secours et avec les banquettes rabattables, on peut disposer d'un grand volume temporaire. Accessoirement, les gens se sont habitués aux monospaces et SUV ; ils se contentent de peu.
En attendant, a contrario, sur une MX-5 NA, tout le poids est situé entre les essieux et vous n'avez aucun porte-à-faux. Vous pouvez enchainer les virages. Comment ? Est-ce que je me suis débrouiller pour trouver un défaut au Spider et donner la victoire à la MX-5, malgré un moteur poussif et un intérieur tissu moche ? Peut-être...
Si vous en voulez un, sachez qu'un Spider série 4 coûte entre 16 000€ et 20 000€. La série 2 et 3, malgré une finition à hurler, est sur une fourchette à peine plus basse (15 000€-19 000€.) Quel que soit le moteur. Le Duetto, le moins puissant, continue de profiter de l'effet Le lauréat avec des tarifs entre 20 000€ et 25 000€.
Mon conseil, c'est qu'à prix égal, autant éviter les 1600 et les 1800. Les 2l à injection étant plus adaptés à un usage quotidien (allez chercher un carburologue, aujourd'hui...) Comme d'habitude, méfiez-vous des voitures avec une peinture toute neuve. Les passages de roues fournissent de bonnes informations sur l'état réel du véhicule...
La Spider n'a d'équivalent moderne. La 4C Spider est trop chère et trop confidentielle. Un futur collector, mais pas vraiment une descendante du Spider...
Aujourd'hui, Alfa Romeo s'implique beaucoup en compétition. Ils ont racheté Sauber et ils se sont associé à l'écurie de F2 Charouz (qui, du coup, s'est lancée en F3 et s'est elle-même associé à US-Racing en F4.) En parallèle, Alfa Romeo fournit les blocs des "F3 régionales", utilisées en Asian F3, W Series et Formula Regional.
J'espère que ce n'est qu'un début et qu'ensuite, ils auront des programmes en tourisme ou en Indycar...
Ca faisait longtemps que je n'avais pas critiqué un pilote, alors je vais passer mes nerfs sur Antonio Giovinazzi, pilote Alfa Romeo F1 (ex-Sauber, donc.)
"Gio", c'était l'illustration du courage et de l’abnégation.
Il débuta en Formula Pilota China, en 2012. Je pensait que c'était juste un gweilo générique. C'était un pilote aux poches trouées, qui servait de coach pour son équipier (dont le père finançait les deux voitures.) Il s'imposa et parti en Europe. Des pilotes de Formula Pilota China (et de ses avatars suivants, Formula Masters China et F3 Asian) partis en Europe, on en a vu. Mais en général, ça faisait long feu... La British n'avait qu'une dizaine de pilotes, mais c'était tous de bons pilotes et l'Italien termina 2e. Il passa encore deux saisons en F3, terminant vice-champion en 2015. Audi lui proposait un baquet en DTM, mais il passa en GP2. Du GP2 pour un pilote qui avait mis trois saisons de F3 pour finir vice-champion ? Pourtant, il joua le titre jusqu'au bout, face à Pierre Gasly, avec 50 points d'avance sur le 3e. De quoi impressionner Ferrari, qui en fit son pilote d'essai, au détriment de Rafaelle Marciello et d'Antonio Fuoco. Début 2017, il fut appelé chez Sauber pour remplacer un Pascal Wehrlein en trop petite forme, le temps de deux Grand Prix. Charles Leclerc, pur produit Ferrari, le battit pour la course au baquet, en 2018. Néanmoins, Giovinazzi devint incontournable chez Sauber. Pour 2019, l'écurie helvétique envoya Marcus Ericsson sur les roses et Giovinazzi fut titularisé.
Lui, le pilote venu de nul part, a su progresser pas à pas et rejoindre finalement l'élite mondiale. Il a un boulevard. A savoir un équipier, Kimi Raïkkonen, en roues libres. Ferrari n'a aucun junior sur le banc de touche, avant 2020, voire 2021. Et Giovinazzi n'est pas du tout au rendez-vous. Après cinq Grand Prix, son compteur est à 0 point. Seuls les pilotes Williams sont également non-classés. Pendant ce temps, Kimi Raïkkonen collectionne les places d'honneur. C'est à croire qu'il a brûlé tout son stock de motivation durant ses années en formule junior !
Des pilotes prometteurs qui s'évaporent une fois en F1, on en a vu. De Vitantonio Liuzzi à Daniil Kvyat, Red Bull a longtemps été le spécialiste de l'espoir qui explose en vol. Mais à ce point-là... Si Giovinazzi est toujours sur la grille à Abu Dhabi, ça sera le bout du monde !
La série 3 avait été lancée pour le marché US. D'où ces boucliers en plastique et une injection Bosch sous le capot du 2l. Contrairement à MG, Alfa Romeo avait su s'adapter à la réglementation, sans (trop) dénaturer la voiture. En 1985, lorsque la production de la [Fiat] 124 Spidereuropa s'arrêta, le Spider fut le dernier petit roadster de grande série sur la marché. Alfa était au ras des pâquerettes, mais ils avaient compris qu'ils tenaient un truc. D'où la série 4, en 1991.
Puis, au salon de Paris 1994, ce fut la catastrophe. Que le Spider soit une traction, passe encore. La ligne, assez massive, passe encore. Mais surtout, le nouveau pesait 300kg de plus que l'ancien ! Pour la V6, on atteignait carrément les 1,5t ! On comprend que les amateurs l'aient boudé.
Je garde un souvenir agréable de mon essai de Spider. Avec l'intérieur cuir crème, il était superbe. J'avais été surpris par son punch. Dans les années 80, les roadster, c'étaient des voitures de vieux beaux. Mais avec 120ch, il envoyait ! Et celle du jour doit être encore mieux, vu qu'avant le catalyseur, le 2l offrait 8ch de plus...
Le "moins", c'étaient les porte-à-faux !
Sur une Spider, vous avez un demi-moteur en aval du train avant. C'était le seul moyen qu'ils avaient trouvé pour éviter qu'à grande vitesse, le train avant ne se lève (un gros défaut des Triumph.) Mais en conséquence, la répartition des masses n'était pas terrible. Alfa Romeo a inventé la propulsion sous-vireuse !
Et puis, il y a ce porte-à-faux arrière... Et encore, c'était une "coda tronca"... Avant, les gens exigeaient de vaste coffre, même sur les voitures de sport. Et comme la mécanique du train arrière grève l'espace derrière les sièges, il faut un coffre très reculé. Depuis, les voitures sont devenues des tractions, la galette a remplacé la roue de secours et avec les banquettes rabattables, on peut disposer d'un grand volume temporaire. Accessoirement, les gens se sont habitués aux monospaces et SUV ; ils se contentent de peu.
En attendant, a contrario, sur une MX-5 NA, tout le poids est situé entre les essieux et vous n'avez aucun porte-à-faux. Vous pouvez enchainer les virages. Comment ? Est-ce que je me suis débrouiller pour trouver un défaut au Spider et donner la victoire à la MX-5, malgré un moteur poussif et un intérieur tissu moche ? Peut-être...
Si vous en voulez un, sachez qu'un Spider série 4 coûte entre 16 000€ et 20 000€. La série 2 et 3, malgré une finition à hurler, est sur une fourchette à peine plus basse (15 000€-19 000€.) Quel que soit le moteur. Le Duetto, le moins puissant, continue de profiter de l'effet Le lauréat avec des tarifs entre 20 000€ et 25 000€.
Mon conseil, c'est qu'à prix égal, autant éviter les 1600 et les 1800. Les 2l à injection étant plus adaptés à un usage quotidien (allez chercher un carburologue, aujourd'hui...) Comme d'habitude, méfiez-vous des voitures avec une peinture toute neuve. Les passages de roues fournissent de bonnes informations sur l'état réel du véhicule...
La Spider n'a d'équivalent moderne. La 4C Spider est trop chère et trop confidentielle. Un futur collector, mais pas vraiment une descendante du Spider...
Aujourd'hui, Alfa Romeo s'implique beaucoup en compétition. Ils ont racheté Sauber et ils se sont associé à l'écurie de F2 Charouz (qui, du coup, s'est lancée en F3 et s'est elle-même associé à US-Racing en F4.) En parallèle, Alfa Romeo fournit les blocs des "F3 régionales", utilisées en Asian F3, W Series et Formula Regional.
J'espère que ce n'est qu'un début et qu'ensuite, ils auront des programmes en tourisme ou en Indycar...
Ca faisait longtemps que je n'avais pas critiqué un pilote, alors je vais passer mes nerfs sur Antonio Giovinazzi, pilote Alfa Romeo F1 (ex-Sauber, donc.)
"Gio", c'était l'illustration du courage et de l’abnégation.
Il débuta en Formula Pilota China, en 2012. Je pensait que c'était juste un gweilo générique. C'était un pilote aux poches trouées, qui servait de coach pour son équipier (dont le père finançait les deux voitures.) Il s'imposa et parti en Europe. Des pilotes de Formula Pilota China (et de ses avatars suivants, Formula Masters China et F3 Asian) partis en Europe, on en a vu. Mais en général, ça faisait long feu... La British n'avait qu'une dizaine de pilotes, mais c'était tous de bons pilotes et l'Italien termina 2e. Il passa encore deux saisons en F3, terminant vice-champion en 2015. Audi lui proposait un baquet en DTM, mais il passa en GP2. Du GP2 pour un pilote qui avait mis trois saisons de F3 pour finir vice-champion ? Pourtant, il joua le titre jusqu'au bout, face à Pierre Gasly, avec 50 points d'avance sur le 3e. De quoi impressionner Ferrari, qui en fit son pilote d'essai, au détriment de Rafaelle Marciello et d'Antonio Fuoco. Début 2017, il fut appelé chez Sauber pour remplacer un Pascal Wehrlein en trop petite forme, le temps de deux Grand Prix. Charles Leclerc, pur produit Ferrari, le battit pour la course au baquet, en 2018. Néanmoins, Giovinazzi devint incontournable chez Sauber. Pour 2019, l'écurie helvétique envoya Marcus Ericsson sur les roses et Giovinazzi fut titularisé.
Lui, le pilote venu de nul part, a su progresser pas à pas et rejoindre finalement l'élite mondiale. Il a un boulevard. A savoir un équipier, Kimi Raïkkonen, en roues libres. Ferrari n'a aucun junior sur le banc de touche, avant 2020, voire 2021. Et Giovinazzi n'est pas du tout au rendez-vous. Après cinq Grand Prix, son compteur est à 0 point. Seuls les pilotes Williams sont également non-classés. Pendant ce temps, Kimi Raïkkonen collectionne les places d'honneur. C'est à croire qu'il a brûlé tout son stock de motivation durant ses années en formule junior !
Des pilotes prometteurs qui s'évaporent une fois en F1, on en a vu. De Vitantonio Liuzzi à Daniil Kvyat, Red Bull a longtemps été le spécialiste de l'espoir qui explose en vol. Mais à ce point-là... Si Giovinazzi est toujours sur la grille à Abu Dhabi, ça sera le bout du monde !
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