Le Flagada

Voici une Lancia Flavia 2000. Là, si j'avais été avec des amis, ils auraient : "Waouh, Joest, tu connais vraiment toutes les bagnoles !" Mais j'ai un truc. Vous voulez le connaitre ? En général, c'est marqué dessus ! Il suffit de faire le tour de la voiture. Ensuite, une fois rentré chez vous, vous tapez le nom sur Google, vous compilez les infos et voilà, vous passez pour un connaisseur auprès de milli... De centai... Enfin, bon, de dizaines de gens.
La Flavia fut l'ultime Lancia de la famille Lancia. En effet, en 1955, Gianni Lancia donna un feu vert au projet. Quelques mois plus tard, presque ruiné, il vendit à Carlo Pesenti, PDG d'Italcementi. Pesenti désigna Antonio Fessia (ex-Fiat) comme chef de projet pour la future Flavia. La voiture sorti en 1960, sous la forme d'une berline 4 portes, équipées d'un V4 1,5l. Le nom provenait, comme d'habitude, d'une voie romaine.
Rapidement, elle fut déclinée en coupée et en cabriolet (signés Pininfarina.) De plus, le V4 fut décliné en 1,8l, puis en 2,0l, avec des variantes à double-carburateur et à injection. Non seulement les trois carrosseries avaient nombre de panneaux de carrosserie spécifiques, mais en plus, la 2,0l injection avait un tableau de bord propre ! Rationalisation, connais pas... La plus désirable, c'était le rare coupé réalisé par Zagato.
En 1969, Fiat racheta Lancia à Italcementi. La Flavia commençait à se faire vieille. En 1971, elle évolua en 2000. Un indice que la gamme se limitaient aux seules versions 2,0l du V4 (ici, c'était la version "carbu" 115ch.) Le coupé reçu un avant rappelant celui de la Beta. D'ailleurs, vue de loin, j'avais pris la voiture du jour pour une Beta !

La production s'arrêta en 1974. Le nom ressorti près de 40 ans plus tard pour une Chrysler 200 cabriolet rebadgée.
A la fin des années 60, en France, rouler en Lancia, c'était quelque chose. Les Mercedes-Benz, c'étaient les voitures de ces Allemands en short qui envahissaient les plages, l'été ! Rouler en Lancia, c'était un marqueur social. Qu'importer si les BMW étaient plus performantes et plus fiables... Ca, André Chardonnet l'avait bien compris.
Je me rappelle d'un paparazzi, qui racontait dans ses mémoires qu'à la grande époque, il roulait en Lancia. Il frimait avec sur les Champs Elysées, avant d'aller à son club de poker. Et s'il avait pu se garer sur la table avec (histoire qu'on voit bien sa voiture), il l'aurait fait !

Aujourd'hui, Lancia n'évoque plus grand chose. Si GAC avait mis son projet à exécution, il aurait fait un gros SUV générique badgé Thema et un petit badgé Delta. Mais est-ce que ça n'aurait pas été mieux ?
A propos de marques en déclin... Il y a quelques mois, j'avais imaginé que Ford allait créer une marque spécialisée dans l'électrique. Quelques mois plus tard, Ford annonçait qu'il investissait 450 millions d'euros dans Rivian. Ford et Rivian doivent carrément développer ensemble un véhicule. En parallèle, il annonce un plan social concernant 7 000 postes, au niveau mondial.

Si j'étais à la place de Ford, je m'empresserai d'introduire Rivian en Europe. Chaque modèle aurait sa version électrique Rivian. Comme cela, discrètement, la marque Ford pourrait disparaitre d'Europe. Si Rivian marche, le groupe resterait présent et elle prendrait le virage de l'électrique. Mais si ça ne fonctionne pas, Ford pourrait revendre Rivian.
Actuellement, Ford n'évoque plus rien. C'est la combinaison de vingt années d'errements marketing (avec une nouvelle orientation par an) et d'un suivisme déplorable (sur les monospaces, puis sur les SUV et aujourd'hui, sur l'électrique.) Mais contrairement à GM avec Opel, Ford ne peut pas détacher sa filiale Européenne. Sa seule issue, ça serait de tout fermer, ce qui serait déplorable.
Hélas, j'ai peur que Ford Europe soit plein de yesmen, qui pense qu'avec un plan social, une Focus électrique en 2025 et un tout nouveau slogan, l'ovale bleu connaitra une nouvelle jeunesse !

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