ePrix de Paris 2019 : 1. Les préparatifs

Pour la deuxième année consécutives, j'assiste à l'ePrix de Paris. Un an, à l'échelle d'une jeune discipline, comme la Formule e, c'est énorme. J'ai donc pu constater des changements et ils vont plutôt dans le bon sens...

Mon conseil, si vous assistez à un évènement, c'est d'aller chercher votre accréditation le plus tôt possible. Comme ça, s'il vous manque un papier, si le responsable part plus tôt que prévu ou quoi que ce soit, vous pouvez vous retourner.
Donc moi, j'ai été la chercher le vendredi matin. J'en ai profité pour faire un tour du paddock, juste avant les essais.
On a un joli soleil d'hiver. Du coup, mes photos alternent surexposition et sousexposition... Si j'avais gardé mon Instamatic, j'aurais pu directement jeter mon rouleau ! Heureusement, le numérique permet de corriger cela...

Par rapport à l'an dernier, la grande nouveauté, c'est la voiture "Gen 2" (j'y reviendrai.) Là où l'ancienne ne roulait qu'environ 30 minutes, la nouvelle tient 45 minutes. Les courses sont plus courtes, mais les ridicules changements de voiture ont disparu. En conséquence, il n'y a plus que deux monoplaces par stand :
BMW
L'autre nouveauté, c'est l'implication croissante des constructeurs. L'an dernier, DS et BMW se faisaient discret. Cette saisons, leurs noms sont bien visible. Le nouveau-venu Mercedes-Benz, lui, se tient derrière HWA, en attendant de débarquer vraiment l'an prochain.

Il faut dire que des équipes comme Dragon Racing, Techeetah ou Abt, peu connues du grand public, ne faisaient rêver personne...
Chez BMW, cette prise de pouvoir chez Andretti se matérialise par un relooking des voitures aux couleurs bleu et blanche des Munichois. Les pilotes sont des pur-produits BMW : Antonio Felix da Costa et Alexander Sims (qui remplace Tom Blomqvist, croisé l'an dernier.)

Avec cette arrivée des constructeurs, les organigrammes se sont musclés. Il y a de vrais team-managers et des pilotes d'essai. BMW a (avait ?) Ricky Collard sous son aile. Un jeune Britannique rapide, avec une notoriété certaine outre-manche. Mais pour le poste de cobaye, ils lui ont préféré Beitske Visser. La Néerlandaise a un joli sourire, mais côté palmarès... Quelques victoires en ADAC Formel Masters, un victoire en karting devant les frères Schumacher puis trois saisons de FR 3.5/F 3.5 V8 sans podium (pourtant, la dernière année, ce n'était pas un plateau terrible...) Mais pour les services marketing, mieux vaut Visser que Collard...
Ce n'est pas JP Nataf, mais Alexander Sims, qui répond à une interview !

Sims a longtemps galéré en monoplace. Comme Will Buller, il était rapide, mais il manquait de constance pour viser le titre. Alors chaque année, lorsqu'un pilote de F3 ou de GP3 était indisponible, on l'appelait pour assurer l'intérim. Souvent, il finissait sur le podium. Mais dès qu'on lui demandait de revenir à la course d'après, les résultats s'effondraient ! Faute de budget, Sims n'a pas fait de GP2 ou de FR 3.5. Il s'est reconverti à l'endurance et il a même signé un papier sur Autosport pour expliquer aux jeunes qu'il faut savoir faire une croix sur une F1 chimérique...
A 31 ans, il revient à la monoplace et il retrouve ses mauvaises habitudes. En Arabie Saoudite, il pouvait viser la victoire, jusqu'à ce qu'il se crashe avec son équipier. A Marrakech, il termina 4e après s'être battu pour le podium. Puis il termina 7e à Santiago, avant de s'évaporer complètement...
Jaguar
J'adore la livrée des Jaguar de Formule e. A mon sens, ce sont les plus jolies du plateau. Dommage que les résultats ne sont pas à la hauteur... En général, ils débutent bien leur saison, avec des top 5, puis ils s'écroulent et ils terminent le championnat dans le ventre mou.
Ho-Pin Tung est le troisième homme de Jaguar. Il restera comme le premier pilote Chinois à avoir vraiment fait carrière en Europe.

La Formule e voudrait percer en Asie, en particulier en Chine. Les Chinois ne regardent que les sports où il y a des Chinois (NBA, tennis féminin...) Il faudrait donc un pilote Chinois en FE. Ho-Pin Tung et Ma Qing Hua ont eu leur chance et ils n'ont pas été à la hauteur. Je pense que des pilotes comme Cao Zhuo (vu en British F4) ou Leong Hon Chio (aperçu en F3) pourraient être de bons casting : d’authentiques espoirs, mais qui n'ont pas de budget pour rouler en Europe.
Quelques pilotes...
Robin Frijns prend un bain de soleil, en attendant les qualifications. Personne ne s'intéressait à lui et il était presque surpris que je veuille une photo !

Et pourtant, le lendemain, le Néerlandais remportait l'ePrix de Paris...
Les stars du paddock, ce sont les pilotes Mahindra. Pascal Wehrlein possède un vrai charisme. Il s'était fait laminer par Esteban Ocon chez Mercedes-Benz et avait quitté la F1 par la petite porte. Pourtant, là, il fait preuve d'une volonté de percer qui est assez rare. Surtout lorsqu'on le compare aux autres débutants de cette année...

Du coup, il a réveillé Jérôme d'Ambrosio. Le Belge, qui sortait de deux saisons passables, joue désormais le titre. A Paris, les Mahindra allaient décrocher la première ligne, avant d'être disqualifiées. Puis elles firent une course oubliables...
Sébastien Buemi est -avec Jean-Eric Vergne et Lucas di Grassi- l'une des grandes stars de la discipline. Il a terminé plus de la moitié des ePrix sur le podium !
La première saison était surtout constituée de mercenaires. Petit à petit, on a vu émerger des pilotes vraiment impliqués. Désormais, le plateau se coagulent et des pilotes reviennent de manière récurrente sur le podium (dont les trois cités plus hauts.) A contrario, la FE a dit à Nicolas Prost, Nick Heidfeld et Nelson Piquet Jr : "Vous êtes bien gentils, mais ça fait des années que vous n'êtes pas montés sur un podium. Alors bye bye !"
Commentateur-TV, Dario Franchitti a taillé une bavette avec Felipe Massa, sous le regard d'Edoardo Mortara.

Sans son accident, je suis sûr que Franchitti courrait encore en Indycar. Et il jouerait le titre, face aux Penske. Depuis, Scott Dixon est bien seul chez Ganassi. Les équipiers ont défilé sans qu'aucun ne convainque. Est-ce que Felix Rosenqvist sera enfin "le" pilote ?

Felipe Massa, c'est un accident de casting. La FE voulait Nico Rosberg. Faute de mieux, elle a prit Felipe Massa. Il y a une décennie, Massa avait triomphé avec Ferrari. Il a même failli décrocher le titre 2008. Puis il y a eu son accident... Revenir en F1 après cette longue convalescence, c'était grand. Massa est un "racer", un battant... Mais sa vitesse de pointe était émoussée. Ferrari était en déliquescence et Massa faisait parti du problème, pas de la solution. Il aurait du raccrocher plus tôt. Puis il y a eu l'épisode Williams, avec sa brève retraite.
La FE devrait éviter de recruter des pilotes de 35, 40 ans. Nick Heidfeld et Stéphane Sarrazin étaient en roues libres. C'était des seconds couteaux complètement démotivés et on trouve la même chose avec Massa. Il n'apporte pas grand chose à la discipline, ni en terme d'image, ni en terme de résultats. Pendant l'ePrix, il envoi la purée, sur une piste trempée, juste après un safety-car et qui plus est, hors-trajectoire ! C'était étonnant de le voir partir en tête-à-queue !

Et Edoardo Mortara. Venturi a connu une saison 2017-2018 décevante. Ils ont sans doute voulu éviter de renouveler 100% de ses effectifs, afin de capitaliser sur l'expérience. Mais malgré son succès, le Suisse n'est pas au niveau.
Dans l'ensemble, en comptant les pilotes vraiment charismatiques et/ou rapide, on atteint la moitié du plateau. Malheureusement, ceux passés devant mon objectif proviennent essentiellement de l'autre moitié !

Tom Dillmann, je l'ai surpris errant dans le stand Nio. L'Alsacien est plutôt rapide et avec davantage de budget, il aurait fait de la F1 vers 2013-2014. Sauf qu'il a les poches trouées. Et Surtout, il ne sait pas se sublimer lorsqu'on lui offre une opportunité. Après deux saisons et demi de GP2, il redescend en FR 3.5 (comme coach de Sean Gelael) et il réussit juste deux podiums. La saison suivante, la FR 3.5 devient F 3.5 V8, les ténors partent et il remporte le titre in extremis, face à des "pointures" comme Louis Delétraz ou Roy Nissany ! Alors qu'il se pensait perdu pour la monoplace, il rebondit en FE et il enchaine les contre-performances. Avec un top 5, il pourrait tuer Oliver Turvey. Au lieu de cela, c'est le Britannique qui le marginalise avec deux arrivées dans les points (contre zéro pour l'Alsacien.)
C'est tout pour aujourd'hui ! Je quitte le paddock, alors que les monoplaces sont poussées hors des stands...

Commentaires

Articles les plus consultés