New Scrambler Ducati Desert Sled Fasthouse

Une série limitée chez Ducati ! Voici la Scrambler Desert Sled Fasthouse. Elle rend hommage à la machine victorieuse des Mint 400 2020... Et héroïne du documentaire Desert Sled.

Ducati, cela évoque plutôt les sportives et les gros cubes. Pourtant, la marque a bien connue la terre battue...

Joseph Berliner était l'incontournable importateur de motos Européennes aux USA. Sentant venir la mode du cross, il fit concevoir une Norton très spéciale sur base Atlas, en 1962. En fait, la Scrambler était une Rickman modifiée (donc une transformation de transformation.) Donc du très exclusif.
Berliner voulait une moto plus aboutie. Il s'était déjà fait réalisé des Ducati sur-mesure. Il conserva le nom "Scrambler" pour sa réalisation sur base Diana. Michael Berliner, son petit-frère, joua les metteurs au point. Notez que Joseph et Michael furent les deux seuls membres de la famille Berliner à revenir d'Auschwitz, sur dix-huit déportés.
En 1968, Berliner rompit son contrat avec Ducati, du jour au lendemain. Mais le constructeur revint aux USA avec de nouvelles Scrambler. Conçue cette fois par le pilote-maison Bruno Spaggiari.

En 1973, Ducati connu des difficultés. Cristiano de Eccher (futur compagnon de route de Silvio Berlusconi) prit les commandes de la marque. Il lança un plan d'économie drastique. Exit les monocylindres et donc, adieu la Scrambler.

40 ans plus tard, Volkswagen rachetait Ducati. Les Allemands voulurent étendre la gamme. D'où un trail, nommé Scrambler en hommage au passé (et lancé en 2015.) Bien qu'avec son gros bicylindre, il n'a pas grand chose à voir avec la bécane des années 60...

Claudio de Angeli est chef de produit Scrambler. C'est devenu une vraie marque dans la marque.

Pour 2021, il a trois nouveautés : la 1100 Pro Dark (au centre) plus dépouillée, la Nightshift (à droite) façon café-racer et la Desert Sled (à gauche)...

La Desert Sled se veut la plus typée hors-piste. D'où le "X" sur le réservoir.

Comme les Trois Mousquetaires, les trois nouveautés sont en fait quatre. Pour la quatrième, on s'envole en Californie, fief de Fasthouse.

Notez, au fond, la fresque avec Steve McQueen. Il s'agit d'un hommage à On Every Sunday. L'acteur, motard à ses heures perdus, avait produit LE documentaire sur la culture moto aux USA, en 1971. Il y fit notamment connaitre le motocross.

A gauche, on a Jason Chinnock. Il gravit les échelons chez Ducati USA. Après un détour par Lamborghini USA, il retrouva les deux-roues, comme PDG.

Face à lui, Kenny Alexander. Ancien cascadeur, il fonda Fasthouse.

Ça change des e-présentations habituelles ! Pour une fois, on a deux personnes qui se parlent normalement et qui sont décontractées. Ambiance discussion bécane de fins de soirée...

Depuis la résurrection du nom "Scrambler" en 2015, il n'y avait pas eu d'engagement en course.

Début 2020, Jason Chinnock débloque une queue de budget. Il fait préparer deux motos par Spider Grips. Fasthouse accepte de les aligner aux Mint 400. Jordan Graham & Ricky Diaz les pilotent.

Chinnock voulait une épreuve qui parle dans le cœur des aficianados. D'où le choix des Mint 400.

Del Webb fut d'abord joueur de baseball. Il se reconverti dans le BTP. Bugsy Siegel lui proposa de bâtir des quartiers entiers de sa ville-casino, Las Vegas. Del Webb finit par y poser ses valises, rachetant plusieurs casinos, dont le Mint. Le Mint apparu dans Viva Las Vegas, Les diamants sont éternels et surtout, le clip de U2, Where the street have no names.
Las Vegas cherchait des évènements pour attirer les curieux. D'où les Mint 400, en 1968. Hunter S. Thompson voulu courir l'édition 1971. Il écrivit finalement un article délirant, qui devint Las Vegas Parano. Le casino fut rasé en 1988, mais la course revint en 2008.

Pour revenir à Ducati, ce coup d'essai fut un coup de maitre : Jordan Graham remportant sa catégorie.

Un vrai exploit, compte tenu du manque de temps de préparation et d'un budget limité.

Kenny Alexander a le sens de la mise en scène. Fasthouse est notamment promoteur de la course de MX A day in the dirt, pour Red Bull.

Au Mint 400, il est venu avec des caméras et un hélicoptère. De la venue victorieuse de Ducati, il dira un documentaire -en noir et blanc- Desert Sled. C'est une série d'images brutes, parfois presque anachroniques. On y voit ainsi Graham & Diaz arrivant à Las Vegas dans un van, tel Mert Lawwill et son mécano dans On any Sunday.
Desert Sled est l'une des vidéos les plus vues de la marque.

Pour Jason Chinnock, ce fut un succès sportif et marketing, les objectifs étaient largement remplis.

Pour rendre hommage à la fois aux Mint 400 et au documentaire, Ducati et Fasthouse créèrent une Scrambler Desert Sled spéciale.

La Desert Sled Fasthouse se distingue par une livrée inspirée de la moto de course. Et bien sûr, Fasthouse apparait sur le réservoir. De plus, le cadre est peint en rouge et les jantes, en noir, le garde-boue et la selle sont propres. Les suspensions avant sont des Kayaba, avec fourche 46mm et 200mm de débatement.

Elle sera produite à 800 exemplaires, signalés par une plaque.

Une bécane à l'aise sur asphalte, mais capable de rouler à tout moment sur la terre battue...

Et comme Steve McQueen dans On any sunday (NDLA : où il chevauchait une Husqvarna), vous pourrez faire d'interminables balades...

Chinnock et Alexander font alors l'éloge de la moto en solitaire, juste pour le plaisir.

Fasthouse va commercialiser des vêtements et des autocollants à la gloire de la Desert Sled. Alors à défaut de pouvoir acheter la moto...

Si l'on veut pinailler, la victoire aux Mint 400 était presque garantie...

Alxander Smith pilotait une troisième Scrambler Spider Grips. Or, dans la catégorie Hooligan Open, il n'y avait que quatre concurrents ! Le quatrième homme, le privé Kole King abandonna rapidement et à partir de là, Ducati était sûr de gagner...
Notez que Ricky Diaz avait bel et bien une moto Italienne et non une KTM comme indiquée.

Quant à Desert Sled, il a été vu 120 000 fois. A l'échelle de YouTube, ce n'est pas un carton...

Les grincheux trouveront donc que c'est beaucoup de bruits pour pas grand chose. Une victoire facile et une série limitée avec peu de modifications...

Mais pendant quelques minutes, Ducati nous a transporté dans un atelier désert. Avec deux hommes qui parlaient chevauchées dans le désert, comme si la caméra n'était pas là. Et on serait bien resté avec eux...

(Captures d'écran de Ducati.)

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