Mazda2, mon soixante-troisième essai

Aujourd'hui, c'est une citadine méconnue qui est à l'essai. La Mazda2 s'apprête à tirer sa révérence. Profitions néanmoins de la série spéciale 100e anniversaire pour la tester. Car c'est une citadine pleine de qualités.

J'ai déjà critiqué le fait que Mazda ait célébré son centenaire en 2020 (alors qu'il débuta la production de voitures en 1960.) Donc je ne reviendrai pas dessus.

La culture des citadines ou segment B est très européenne. Un marché dont les Japonais furent longtemps exclus, à cause des quotas.
Au Japon, les kei firent place net autour d'eux. En 1976, le Japon fit passer la cylindrée maximale à 550cm3 (puis 660cm3 en 1990.) Les citadines kei devinrent de vraies voitures. Pourquoi alors acheter une citadine de 1l, à peine plus puissante, à peine plus spacieuse, mais privée des avantages d'une kei ? D'autant plus qu'avec la croissance du niveau de vie sur l'archipel, les segments D, puis E explosaient.
Aux Etats-Unis, dans les années 80, il existait une niche juste en dessous des compactes, les subcompacts. Les Japonais créèrent donc des voitures à cheval entre les segments B et C (Honda Civic, Mitsubishi Colt... Et Mazda 323.)

Dans les années 90, les subcompactes prirent du volume et se changèrent en vraies compact. La Nissan Micra (K11), fut la première vraie citadine Japonaise. Les quotas disparaissaient et les marchés s'ouvraient. Chez Mazda, les volumes restaient insuffisant pour justifier le développement d'un modèle inédit. Les Japonais piochèrent dans la gamme de son actionnaire Ford et ils en sortirent la 121, une Fiesta à peine rebadgée. En parallèle, Mazda tenta de surfer sur la vaguelette des multispaces avec le Demio (parfois appelé 121 sur certains marchés.) En 2002, simplification et rationalisation : les 121 et Demio laissèrent place à la Mazda2. C'était une Ford Fusion remodelée. Notez qu'elle inaugura le slogan "zoom-zoom".
En 2007, la Mazda2 fut cette fois une citadine. Ultime coopération avec Ford, elle profite de la plateforme de la Fiesta contemporaine. Malgré une allure générale proche, la carrosserie était bien inédite. Très discrète dans l'hexagone, elle fut remplacée en 2014 par un nouvel avatar. J'ai toujours entendu dire que sa plateforme était celle de la Mazda3 raccourcie.

Présentation
7 ans plus tard, cette seconde citadine est toujours au tarif. Elle a reçu un lifting en 2019 avec une calandre plus imposante.

Les citadines actuelles se veulent ramassées et musclées. Cette Mazda2 offre des rondeurs plus agréables. Les touches de chromes et la robe Snowflake White Pearl Mica lui donnent une touche d'élégance. Notez les jantes spécifiques pour la 100e anniversaire.

Intérieur
L'habitabilité est dans la moyenne du segment. Pas plus, pas moins. Les places arrières sont destinées aux enfants. Évitez le Paris-Lyon à quatre adultes, sans parler du coffre de 280l...

La sellerie cuir Burgundy est propre à la 100e anniversaire. La planche de bord reçoit des inserts Pure White. Ce sont des hommages à l'intérieur de la 360, la toute première voiture de Mazda. Un ensemble très chaleureux.
Précisons également que l'ergonomie est bonne.

Évidemment, à cette occasion, c'est du full op' avec infotainment (navigation et son), climatisation, allumage automatique des phares et des essuies-glaces, ouverture et démarrage sans clef, etc.

Une vieille connaissance : le HUD Yazaki. Il servit de bench-mark pour celui des petites Renault...

L'aide au stationnement est l'illustration de "trop d'informations tue l'information". Vous avez une caméra de recul, une vue d'oiseau, des radars avant et arrière... A la moindre manœuvre, vous êtes bombardé d'images et de bip-bip. Qui plus est, la vue est déformée. Et vous finirez par faire de bons vieux créneaux en regardant les rétroviseurs !

Au volant
La motorisation-phare de la Mazda2, c'est le 1,5l Skyactiv-G 90ch. Mazda parle de moteur hybride, car il est associé à un alterno-démarreur (NDLA : un ISG Valeo 12V, décidément, on est dans les technologies sur lesquelles j'ai travaillé...) L'avantage principal, c'est qu'il fait baisser les émissions de CO2 de 133g à 120g.

Ensuite, vous avez la qualité nippone : vous n'ouvrirez pas souvent le capot...

Grâce à un poids-plume de 1 025kg, la Mazda2 s'envole au feu vert. Néanmoins, dès que l'on arrive sur autoroute, les 90ch s'avèrent un peu court. Il faut tomber un rapport pour trouver la crête du couple, à 4 000tr/min et la voiture peine carrément en cote.

Oubliez l'attaque, cette voiture est faite pour la ville ou les trajets autoroutiers à vitesse constante. Le niveau sonore, moteur chaud, est d'ailleurs bluffant.

Conclusion
Le talon d'Achille de Mazda, c'est le réseau. En 10 années de possession d'une MX-5, j'ai assisté à la fermeture de nombreux points. Donc un à 50 mètres de chez moi !

En Ile-de-France, il ne reste plus que quatre points de vente, dont un à oublier. Personnellement, cette faiblesse du réseau a pesé dans mon choix de changer de marque. Alors qu'après 10 ans et 185 000km, j'étais satisfait de ma MX-5.

En 2009, j'avais essayé une Mazda2. J'avais apprécié son look sympathique et bonne présentation. Ils étaient hélas desservi par un moteur de 90ch sous-dimensionné. En définitive, c'était un voiture qui gagnait à être connue. Je pourrais aujourd'hui effectuer un copier/coller de mes conclusions de 2009 ! La Mazda2 2021 étant encore plus coquette que son prédécesseur.
Surtout, dans un marché hyper-compétitif de la citadine, la Mazda2 ne possède pas d'avantage critique sur la concurrence.
Cette version 100ème anniversaire coute A 24 250€ (hors malus.) A titre d'exemple, une Peugeot 208 GT PureTech 100, avec une dotation à peu près égale est facturée 25 750€. Sachant que la valeur à la revente de la franc-comtoise est meilleure, sans oublier la densité du réseau... Pas de quoi donner envie de miser sur l'exotisme.

La Mazda2 est donc bien discrète par chez nous. Dans dix ans, ce sera le genre d'occasion kilométrée très recherchée, car fiable, bien équipée et méconnue... En attendant, Mazda reconnait qu'il est mal armé et il préfère mettre en avant ses SUV et sa MX-5.

Prochainement, elle devrait être remplacée par un modèle basé sur la Yaris 4.

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