Classic Days 2021

Les Classic Days 2021, à Magny-Cours. Ma première sortie extra-parisienne depuis... Les Classic Days 2020 ! Une visite au pas de course, car le soir, il faut gérer la salle... J'ai néanmoins le temps d'apercevoir quelques belles voitures.

Aux Classic Days, l'émerveillement débute avant même d'entrer sur le paddocks. En effet, beaucoup de visiteurs sont venus en ancienne.
 
L'attirail de photographe accrédité (ok, la chemise à fleurs, vous n'êtes pas obligé...)

Le bracelet vert signifie que vous possédez un tableau vaccinal complet ou que vous avez présenté un test négatif de moins de 24h. Malgré cela, le port du masque reste obligatoire et les gendarmes patrouillent, carnet de contredanse à la main. Tout cela pour un évènement en plein air.

Le paddock
C'est en 1959 que la piste de karting Jan Behra sorti de terre à Magny-Cours. Mais les vrais débuts furent pour 1961, avec la première piste auto-moto, qui ne faisait alors que 2km de long. Il fait agrandi en 1971, puis complètement remanié en 1989.

Un ensemble de voiture fêtent les soixante ans du tracé.

Ayant couru en 1988, la Ligier-Judd JS31 n'a jamais connu Magny-Cours. Voiture maudite, elle a usé la patience de Michel Têtu et de Frank Dernie. Au volant, René Arnoux et Stefan Johansson ont fait ce qu'ils ont pu : huit non-qualifications et neuf arrivées. Quant à inscrire des points...

La F1 débarqua à Magny-Cours en 1991, pour 17 ans. Le premier temps fort, ce fut le triomphe d'Alain Prost avec la Williams-Renault FW15C, en 1993. Il s'offrit un tour d'honneur, un drapeau tricolore à la main.

Cette Ligier JS P217 de 2019 représente l'actualité de Magny-Cours. La livré évoque le cinquantenaire de Ligier. Mécénat Chirurgie Cardiaque était partenaire de l'évènement. Une partie des bénéfices de la vente d'une miniature Sparks au 1/43e étaient versés à l'association.
Et l'avenir, c'est le "volant" Feed Racing, organisé par Jacques Villeneuve et Patrick Lemarié. La voiture est une Mygale F4.

Honda vient avec sa gamme sportive (au sens large du terme.)

Une Civic Mk1 se tient aux côtés d'une e, afin de souligner la parenté stylistique.

Pit-Lane
Olivier Panis est à l'honneur. Le Grenoblois fête les 25 ans de sa victoire à Monaco. C'est un pilote discret, dernier représentant du pilote franchouillard (par opposition à un Alain Prost ou un Jean Alesi davantage "mondialisé".) La victoire à Monaco fut un coup de chance. Mais le talent d'un Panis (et de Pierre Gasly, aujourd'hui), c'est de savoir émerger du chaos et se créer des opportunités.

"Olive" pilote une Prost-Acer AP04 de 2001. Une voiture qu'il n'a jamais piloté en course. Alain Prost avait tenté de monter une équipe privée, alors que les constructeurs étaient en train de prendre le pouvoir en F1. Le destin d'Arrows, de Jordan ou de Minardi prouvent que quoi qu'il arrive, Prost Grand Prix était dans une impasse. Après, il y avait la personnalité du patron... Chaque saison ou presque, l'équipe changeait de pilote, de directeur technique et de sponsors. Et chaque saison, on nous répétait que "l'an prochain, Prost Grand Prix gardera les mêmes hommes" et que "la stabilité permettra de capitaliser sur l'expérience et progresser".

Une Tyrrell-Yamaha 023 ex-Mika Salo.

A l'époque, j'avais lu un article dans Libé (signé Lionel Froissart ?) sur l'équipe. En deux saisons, Brabham, Lotus et March avaient disparu des grilles. Mais "Oncle Ken", lui, était toujours là. C'était une équipe à l'ancienne, avec un budget ridicule. L'équipe technique, par contre, était une dream team : Harvey Postlethwaite, assisté par Mike Gascoyne, avec Jean-Claude Migeot à l'aérodynamique.
Ukyo Katayama devait son baquet à Yamaha et au cigarettier Cabin. Mika Salo aurait du piloter la Lotus 1995. Grâce à Nokia, il a pu s'incruster chez Tyrrell. Le Finlandais s'avéra très rapide. Lors du Grand Prix du Brésil (le premier que j'ai regardé à la TV), il pointa un temps 3e, devant les Ferrari ! "L'autre Mika" du néanmoins patienter jusqu'à la fin de saison pour ouvrir son score. Il fut si éclatant qu'Oncle Ken le conserva, alors qu'il avait perdu le soutien de Nokia...

Coupe de l'Avenir, coupe Alfa Romeo, championnat de France de sport-prototypes... Ce même championnat a connu pas mal d'avatars. En tout cas, au début des années 90, le patron, c'était Marcel Tarrès : trois titres en cinq années de présence !

La "1" est la Norma M12 du titre 1991. Tarrès fut d'ailleurs l'un des premiers clients de Norbert Santos, qui transformait alors son association de bénévoles en entreprise professionnelle.
La "2" est une Osella PA18 des titres 1993 et 1994. Notez au passage le sponsoring de Primagaz et de Liqui Moly, alors très impliqués dans le sport auto hexagonal.

"Tarrès", cela évoque surtout la montagne, avec 10 titres en championnat de France de course de cote. Une discipline hélas tombée en désuétude. Et avec le décès de Thierry Le Bras, la cote a perdu son dernier conteur...

Les Classic Days, ce n'est pas que la vue... Un temps endormie, cette Corvette se réveille bruyamment, dans des effluves d'essence non-brulée...

Classic Park
J'ai l'impression qu'il y a toujours plus d'Allemandes ici ! Parmi elles, une Porsche 356 A. Notez l'emblème Sonauto d'époque...

Ambiance "trailer park" avec ce duo de Pontiac. Une Bonneville et une Firebird.

La F1, c'est à peine un quart de l'histoire de Magny-Cours. La piste a été utilisée (et elle l'est toujours aujourd'hui), pour les coupes et championnats nationaux.

Ces R12 Gordini "Coupe" sont là pour le rappeler. J'ai connu l'époque où seules les R8 Gordini étaient acceptées en historique. Cette année, sauf erreur, c'était la première fois que je voyais des Supercinq GT Turbo Coupe. A quand des Clio (1) Cup ?

Reliant est une marque peu connue de ce côté de la Manche. 

Spécialiste du trois-roues, il s'est diversifié dans les années 60. Autocar était un assembleur Israélien de Triumph en CKD. En 1960, il avait obtenu l'outillage de l'Ashley 1172, un coupé artisanal. Autocar se rapprocha de Reliant pour en faire un véhicule plus abouti. Ce fut la Sabra (du nom d'un cactus Israélien.) Reliant décida de faire sa propre version de la Sabra, pour le marché Britannique et ce fut la Sabre, en 1961. Puis la Sabre évolua en Scimitar (cimeterre), en 1964.
Reliant travailla ensuite pour le Turc Anadol, avec la compact FW11 (que Bertone utilisa comme brouillon de la BX.) La Kitten était une version 4-roues du 3-roues Robin. L'Indien Sipani voulu en faire une vraie citadine, la Dolphin. Il y eu aussi la Robin pick-up du Grec MEBEA. Hélas, tout ces projets firent long feu et ils grévèrent d'autant les finances de Robin.
En 1984, Giovanni Michelotti dessina une Scimitar roadster. Notez qu'à la même époque, Reliant avait vendu l'outillage du coupé Scimitar à un autre. Il y eu ainsi deux Reliant Scimitar produites par deux entreprises différentes pendant un temps ! Pour grossir, Reliant racheta Metrocab. La Scimitar roadster tenta brièvement sa chance en France (ainsi que le Metrocab.) Puis Reliant sombra pour de bon, en 2001.

Beaucoup d'humour chez les particuliers. A l'instar de cette R4 grimée en taxi New-yorkais. #TaxiPepette !

Et en permanence, la tranquillité est troublée par les pétarades des voitures se rendant sur la piste, telle cette Monomil.

Car toutes ces voitures roulent. A l'instar de cette superbe MG TA à carrosserie Q en pointe (d'où le peu élégant "pointe Q" sur le descriptif...) Notez l'ouvrage de l'octogone...

C'est déjà l'heure de repartir. Sous peine de ne pas être à l'heure pour ouvrir la salle, dans Paris...

Une dernière photo, une monoplace de Formule Vee, puis je prends la tangente.

Post-scriptum
Avant de reprendre la Nationale 7, je vois une enseigne "Avia - La Croissanterie". Ça tombe bien : depuis Paris, ma voiture et moi n'avons rien avalé et on commence à tirer la langue...

Surprise : dans la station-service il y a une Ligier JS2 encore dans sa livré Tour Auto !

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