Cadillac Allanté Pace Car Indianapolis 1992 par Stamp

Les miniaturistes Chinois proposent désormais des voitures intéressantes, au 1/43e. A l'instar de cette Cadillac Allanté, en version Pace Car 500 Miles d'Indianapolis.

GLM s'est dédoublé avec Stamp Models. Pour l'instant, il ne propose que des Cadillac, au 1/43e.

J'ai commandé cette Allanté au printemps dernier. Mon contact m'a déclaré que la mise en production prenait du retard. Puis que suite à un problème de peinture, tous les modèles avaient été détruits. Cette Allante fut même retirée du catalogue !
Entre temps, j'ai négocié une ristourne sur ds productions GLM, dont une 500SL AMG (concurrente directe de l'Allanté !)
A force de me faire entendre chaque mois que mon modèle réduit sera expédié "le mois prochain", j'avais perdu espoir. Puis là, miracle, j'ai enfin eu un numéro de suivi... Qui n'était pas mis à jour. Et un matin, surprise ! La Cad' était dans la boite à lettre.

En tout cas, je ne regrette pas mon choix. Non seulement le modèle est original, mais la miniature est finement reproduite. L'arceau disgracieux étant le support de la rampe de phares tournées vers l'arrière (normallement, il n'y a personne devant...)

Comme beaucoup de constructeurs, Cadillac avait perdu son âme, avec la crise pétrolière. Cela donna la Seville 8-6-4 et la Cimarron (une Opel Ascona "Cadillac-isée".) Lors du contre-choc pétrolier, le client US se montrait exigeant. Il souhaitait de nouveau une grosse cylindrée, mais plus raffinée que les super-tankers pré-crise.

Avec l'Allanté, Cad' avait tapé dans le mille. Un gros cabriolet biplace, avec une robe élégante signée Pininfarina. Pour que l'Amérique valide son passeport Américain, le constructeur fit appel à Larry Hagman. Ce dernier sorti sa panoplie de J.R. Ewing (NDLA : méchant -mais néanmoins populaire- de Dallas.) America is back !

En 1992, l'Allanté accusait le poids des ans (et la Mercedes-Benz SL R129 lui faisait du mal.) En guise de champ du cygne, Cadillac lui offrit le V8 Northstar 4,6l 295ch. Ce moteur assez performant fut décliné sur le reste de la gamme. Il fut associé à des lancements ambitieux, comme la STS et une bonne campagne marketing. De quoi dépoussiérer son image. Le constructeur prit ainsi le virage des années 90, là où la plupart des marques de milieu et de haut de gamme US (Buick, Lincoln, Oldsmobile...) sombrèrent.

Pour marquer le coup, l'Allanté Northstar mena la danse des 500 Miles d'Indianapolis 1992. Le récemment disparu Bobby Unser était au volant. Notez que ce n'était que la deuxième Cadillac servant de Pace Car (la première eu lieu en 1973) et il n'y en a pas eu d'autres depuis.

Quel que soit le domaine, le début d'un décennie signifie souvent une remise en cause. Pour un pilote à son apogée, la question est : "Est-ce que je repars pour une autre décennie ?"
Pendant trois décennies, l'Indycar fut dominé par la "génération USAC" (Mario Andretti, AJ Foyt, Johnny Rutherford, Al Unser...) Plus que des pilotes, c'était des géants, adulés par le public et respecté par le paddock. Néanmoins, ces pilotes ont désormais dépassé la cinquantaine et les résultats chutent. Signe des temps, "Lone Star J.R." ne parvint pas à se qualifier aux 500 Miles d'Indianapolis 1992. Quant à Foyt, ce fut sa dernière course. Un an plus tard, Rutherford raccrochait le casque lors des essais libres. Quelques jours plus tard, Foyt, non-qualifié, annonçait sa retraite au micro du circuit : "Je m'appelle Anthony Joseph Foyt. J'ai 57 ans. Mon pied droit se relève tout seul et je ne peux rien y faire."

Pour la CART, le futur, c'est Emerson Fittipaldi ! La CART a intégré des circuits routiers à son calendrier, en reprenant ceux dont la F1 ne voulait plus (Detroit, Long Beach, Watkins Glen...) Maintenant, elle voudrait s'internationaliser avec des sorties au Brésil, en Australie, au Japon et peut-être en Europe.
Pour remplir les tribunes hors des Etats-Unis, il lui faut de grands noms internationaux. "Emmo" fut un mercato réussi. Le Brésilien parti d'abord convaincre ses compatriotes (y compris des Cariocas !) Ayrton Senna testa la Penske de Fittipaldi, juste pour mettre McLaren et Honda sous pression, mais son pupille Mauricio Gugelmin parti en Indycar. Nelson Piquet fut victime d'un grave accident lors de cs 500 Miles 1992. "L'Indien" revint en 1993, avant de prendre sa retraite. Le mercato agressif se poursuivit avec Nigel Mansell. Fittipaldi convainquit ensuite son neveu Christian et son futur gendre, Max Papis. L'Indycar attira des pilotes de F1 dont la carrière avait atteint une impasse (Mark Blundell, Alex Zanardi...) Et même des pilotes de F3000 qui, à budget égal, préférèrent un top-team en CART à une petite équipe de F1 (Helio Castroneves, Gil de Ferran, Dario Franchitti...)

Mais la famille Hulman-George voit ce projet de simili-F1 d'un mauvais œil. Les budgets ont explosé, deux ans plus tard, Penske remportait les 500 Miles avec des moyens techniques, humains et financiers proche de la F1. Les autres top-teams (Chip Ganassi, Green, Newman-Haas, PacWest, Rahal...) se renforcèrent et il y eu ainsi une course à l'armement. Et puis, il y a ces couteuses sorties extra-Américaines...
Mary Hulman et sa fille Mari Hulman-George préféraient l'USAC, avec son calendrier restreint de courses sur ovales. Pour les pilotes, Indianapolis aurait préféré des gens ayant fait leur classe sur les ovales en terre battue (cf. Tony Stewart ou Sarah Fisher), à l'ancienne. En 1978, le CART leur avait forcé la main. Une quinzaine d'années plus tard, certains membres fondateurs (comme Dan Gurney ou "Pat" Patrick) avaient pris du recul. Le front n'était plus aussi unifié. Les Hulman-George commencèrent ainsi à regrouper tous les mécontents (pilotes, écuries, circuits...)

En attendant, le compromis trouvé par la CART et Indianapolis, c'était les "fils de".

La course fut très belle.

Hélas, Eric Bachelart (futur fondateur de Conquest) et Philippe Gache (premier Français à Indianapolis de l'après-guerre !), ne passèrent pas le premier tiers.
Michael Andretti survola la course. Les interruptions le ralentirent à peine. en vue de l'arrivée, il comptait 2/3 de tours d'avance sur le second, Scott Goodyear. Il vient de prendre un tour au 5, Al Unser Sr. 33 ans après son père Mario, Michael allait s'imposer à Indianapolis. Champion d'Indycar 1991, il allait emporter le seul trophée qui lui manquait, avant de s'attaquer à un nouveau challenge : la F1... Malheureusement, à 11 tours du but, Andretti Jr était trahi par sa pompe à essence. Il dut s'arrêter, tandis qu'Al Unser Jr venait de doubler Scott Goodyear pour la 2e place. Drapeaux jaunes.
"Little Al" prit les commandes pour un sprint final. Goodyear était dans sa boite de vitesse. Ce furent sept tours intenses. Le Canadien accusa ensuite l'Américain de lui avoir claqué la porte au nez. En tout cas, Al Unser Jr s'imposa d'un cheveux. Derrière eux, Al Unser Sr doublait in extremis Eddie Cheever pour la médaille de bronze.

Ainsi, lors du tour d'honneur, le pilote du Pace Car, Bobby Unser, était suivi par son neveu, Scott Goodyear et son frère !

Un beau Pace Car et une course à rebondissement : ces 500 Miles d'Indianapolis 1992 furent une réussite.

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