Mercedes-Benz Classe V, mon soixante-cinquième essai

Il y a une quinzaine d'années, j'avais des difficultés financières et professionnelles. Dans ce genre de cas, il faut savoir mettre son orgueil de côté et chercher de quoi faire bouillir la marmite. C'est ainsi que j'ai été chauffeur de Grande Remise. Quinze ans après avoir déposé mon dernier client, je ne renie pas cette époque. Et je suis content d'essayer un van, de temps en temps. Tel ce Mercedes-Benz V250d 4MATIC AvantGarde.

"V", non pas pour "van", mais pour "Vitoria", une ville du Pays Basque Espagnol où Mercedes-Benz possède une usine.

La firme à l'étoile s'est lancée dans l'après-guerre dans le marché naissant des VUL. Elle consolida sa position par une série d'acquisitions. En 1958, elle devint le premier actionnaire d'Auto Union. Elle en profita pour mettre la main sur l'usine de Düsseldorf, où elle transféra la production du L319. En 1969, le constructeur fut actionnaire d'Hanomag-Henschel. Il finit par en absorber sa filiale VU, en 1975. Il récupéra l'usine de Sebaldsbrück... Qui fut autrefois celle de Borgward. Enfin, en 1991, Mercedes-Benz mit la main sur l'unité de IWL à Ludwigsfelde. Cette usine de ex-RDA produisait non pas des vans ou des camions, mais des scooters !
Et Vitoria ? En 1965, lorsque le constructeur vendit Auto Union à Volkswagen, il se garda une coentreprise avec l'état Espagnol. Le DKW Schnelllaster évolua pas mal, au fil des années 60, 70 et 80. Entre temps, Mercedes-Benz racheta les parts de l'état Espagnol. L'unité de Vitoria fut donc intégrée à la marque. Le MB100, lancé en 1987, remplaçait l'ultime avatar du Schnelllaster. Et depuis 1996, il faut désormais l'appeler Classe V.

Présentation
Le domaine des shuttle VIP est assez binaire. Surtout pour qui vise la clientèle Moyen-orientale.

Possède-t-il une étoile sur la calandre ? Oui ! Donc, pas de problème, le client le validera. A la limite, vous n'avez pas besoin de lire la suite !

Comme d'habitude, la fonction prime sur la forme. Les touches de chrome permettent de lui donner un air plus exclusif que son cousin, le Vito (version VU.) On a aussi affaire à une version "châssis long" de 5,14m (il existe également un châssis extra-long de 5,37m.)

Notez que la teinte Bleu cavansite et les jantes sont en option.

Intérieur
Le Classe V est très accueillant ! Et pourtant, ce n'est que la finition intermédiaire, AvantGarde. Les portes s'ouvrent électriquement et on peut même les actionner depuis l'avant (idéal pour les clients pressés.) Avec 2m de haut, il privilégie l'habitabilité sur l'accès à certains parking souterrains. Au moins, avec quatre captain chairs qui sentent bon le cuir (NDLA : du Lugano en option gratuite), les clients pourront prendre leurs aises.

Dans cette exécution six places, il sacrifie le coffre. Pour quatre passagers et leurs bagages, il faut le châssis extra-long...

Le chauffeur a lui aussi droit à un captain chair. Avec le pack Design Intérieur, toutes les fonctions principales sont autour du volant. 

L’ergonomie est vraiment au top. Les fonctions sont là où on les cherche et il n'y a pas de pièges (cf. l'Arkana...) Mieux vaut faire simple que faire complet.
Les bons jours, le chauffeur a une feuille de route avec la destination précise. Souvent, il faut se débrouiller avec le client, qui l'a sur e-mail. Dans 99% des cas, le client est stressé. Il connait mal la région. On l'a fait venir pour une réunion au sommet et le planning est serré. Chaque seconde à pianoter sur le GPS est une seconde de perdue. Sur le Classe V, vous tapez l'adresse sur le clavier, puis "Envoi" et il vous trouve un chemin. C'est tout ce qu'on lui demande !


Au volant
Sous le capot, on découvre le 2,0l turbo-diesel (OM654) en version 190ch (le 300d disposant du même bloc, mais poussé à 237ch.) Il est associé à une boite automatique à 9 rapports G-TRONIC et à la transmission intégrale (la célèbre combinaison 4MATIC.)

De mon temps, le 2,2l CDI 130ch, c'était le bout du monde ! Les 60ch supplémentaires compensent largement un surpoids de 100kg (2,1t vs 2t autrefois.) On ne demande pas à un fourgon d'être rapide. Néanmoins, avec 190ch et 400Nm de couple, il tient le rythme sur autoroute, même lorsque c'est vallonné.
 

De 8,1l aux 100km en cycle mixte, la consommation grimpe à 10,2l en cycle urbain. Et lorsque cela bouchonne et que la climatisation est à fond, les 70l du réservoir s'évaporent vite. Attention aux chauffeurs un peu distraits...


Vous tournez le contact et vous n'entendez (presque) rien. Mon bêta-passager a même cru que c'était un électrique ! Et un fois les portes fermées, les bruits extérieurs sont gommés. Vous êtes dans votre cocon douillet et silencieux.

Les premières et deuxième génération de Classe V s conduisaient déjà avec deux doigts. Là, grâce aux packs Stationnement et Assistance à la conduite, les manœuvres deviennent aisées.

Côté confort, il mérite un 7/10. Les chaussées franciliennes sont vraiment dégradées et il faudrait un amortissement encore plus performant.

Conclusion
C'est la référence du van. On sent que la firme à l'étoile est à l'écoute de ses clients pro.
Un véhicule spacieux, bien équipé et confortable... Pourtant, il en existe des versions encore plus longues, encore plus puissantes et encore mieux équipés ! Et ce silence... Dans cette configuration, il est parfait pour du transfert. Ah, si j'avais eu le même, il y a 15 ans, ma vie aurait été tellement plus facile...

Il existe de très nombreuses configuration pour le Classe V. La version de base est à 50 578€ et rapidement, la facture s'envole. Ici, avec les options, il est facturé 76 710€. Émission de CO2 : 213g. C'est son seul défaut notable. Pour entrer dans les ZFE, il faudra opter pour la version électrique, l'EQV.

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