DAKAR FUTURE - Une solution hydrogène

Le Dakar souhaite nous démontrer que sa future réglementation "propre" inspire. Cette fois-ci, il nous présente non pas un véhicule, mais un motoriste, Pipo.

Pipo Moteurs est une PME Ardéchoise d'une quinzaine d'employés. Le bâtiment un peu défraichi, avec son enseigne en néons, ne paye pas de mine. Et pourtant...

En 1973, Jean-Pierre Fleur créait son entreprise de préparation de moteurs de compétitions. Le nom, c'est tout simplement son surnom. Pipo devint très vite LE spécialiste du moteur BMW F2 pour la côte. C'est tout naturellement que la firme à l'hélice se tourna vers elle, pour le Supertourisme et le Trophée Andros.
En 1994, Pipo était approché par Jan-Pierre Jabouille, alors patron de Peugeot Sport. La 405 Mi16 Supertourisme remporta le championnat. Pipo devint ainsi le préparateur attitré de Peugeot en STW, puis en WRC. L'activité se développa, Pipo Moteurs déménagea, s'offrit un banc d'essai, puis deux. La clairvoyance de Jean-Pierre Fleur fut de ne pas trop grossir. Car fin 2005, Peugeot Sport, le client quasi-unique, arrêtait le WRC.
Pipo rebondit avec M-Sport. Il succéda à Cosworth comme préparateur des Focus WRC. Puis il y eu Hyundai WRC et plus récemment, Glickenhaus...

Jean-Pierre Fleur a pris sa retraite en 2017. Il a vendu la société à Michel Baulé, un industriel local. Frédéric Barozier est lui le directeur général de l'entreprise.

Le nouveau patron mit le cap sur les nouveaux carburants : carburant de synthèse, bioéthanol de deuxième génération et hydrogène.

Le premier moteur Pipo à hydrogène doit être terminé d'ici la fin de l'année, avec démarrage dans la foulée. Objectif : être prêt pour le Dakar 2023.

Sachant que Pipo a vocation à être un sous-traitant, pas à mettre son nom en avant.

En creux, Frédéric Barozier souhaite convaincre un constructeur tenté par l'hydrogène, qui voudrait utiliser le Dakar comme banc d'essai pour la série.

Le pari d'ASO est très risqué. A moyen-terme, tout le plateau auto sera banni. Et à ce jour, il n'y a pas de projet clef-en-main d'un véhicule "propre".
L'organisateur espère qu'à l'instar d'Audi, d'autres constructeurs viendront, afin de promouvoir l'électrique et l'hydrogène. Sans oublier un éventuel retour des privés et de la créativité.

(Captures d'écran d'ASO.)