Tour Auto 2022 : Aguttes

Comme l'an dernier, Aguttes organise une vente aux enchères en marge du Tour Auto. Un vente un peu "choux et carottes" avec des voitures de toutes les époques et pour tous les prix.

La star de la vente, c'est cette Benetton B192 ex-Michael Schumacher. A l'époque, les écuries de F1 construisaient une dizaine de châssis. D'ailleurs, elle porte le N°6. Ce n'est pas la voiture avec laquelle il s'imposa en Belgique (premier succès d'une longue série.) Il la pilota à Hockenheim (3e), Monza (3e) et Silverstone (4e.) Elle servit de mulet en fin de saison.

Benetton connu une existence tumultueuse. L'équipe s'imposa dès sa première année, en 1986... Mais le second succès n'arriva qu'en 1989. L'équipe semblait mariner entre la 3e et la 5e place. En 1991, Flavio Briatore vira l'équipe technique, afin de sous-traiter à John Barnard (qui apportait tout un B.E.)
La B191, arrivée au tiers de la saison, fut un bide. La plupart des cadres de Benetton était parti chez Adrian Reynard. Le roi des F3 et des F3000 rêvait de F1. Il avait déjà conçu la Hawke (un projet mort-né), puis retravaillé la RAM-March. Là, il voulait une Reynard F1. Faute de budget, le projet fit long feu. Pour éviter la ruine, il revendit les plans de la Reynard F1 à Benetton (qui réintégra nombre d'ingénieurs remerciés.) Adrian Reynard revendiqua ainsi la victoire de Michael Schumacher à Spa.

Autre star, la Lotus Eleven S2 ex-Tour Auto 1958. Je l'avais évoquée lors de son apparition à Rétromobile.

Un duo de monoplaces Françaises. 

Aucune informations sur la Bugatti 35A, dans le catalogue. Elle est a priori destinée à un vente ultérieure.

La Talbot-Lago T26 GS est en fait une réplique réalisée à partir d'une voiture civile. Pour la renaissance de Talbot, ils avaient fait une mise en scène, à Montlhéry : une T26 GS (avec un pilote en costume d'époque) ouvrant la voie à la gamme 1979.

Également à vendre, une Ford Sierra RS Cosworth ex-Didier Auriol... Sauf que ce n'est pas la voiture vue à Rétromobile 2020, qui appartenait effectivement à Didier Auriol.
En plus, sur celle d'Aguttes, le logo Panach' n'est pas le bon. Le descriptif du catalogue est a minima ambigu. A mi-parcours, il évoque plusieurs fois la Sierra Cosworth groupe N de Pierre-César Baroni.
Faut-il comprendre qu'a posteriori, cette voiture fut restaurée sous la forme de la voiture "Panach" de Didier Auriol ? Ou bien est-ce le Millavois qui a construit une Sierra en hommage à sa propre voiture ?

A 180 000€, on a quand même le droit de poser des questions, non ?

A la fin des années 90, le Trophée Andros était à son apogée. Le gratin du sport auto Français (circuit, rallye et course de cote) se retrouvait chaque hiver. Les Opel et Nissan "usine" faisaient face à une grande variété de voitures et les sponsors étaient présents en nombre. Sans oublier le Trophée Saxo glace...

Si Max Mamers (M. Trophée) et Frédéric Gervoson (M. Andros) avaient inventés le concept, il existait déjà des courses sur glace. Les 24 Heures de Chamonix étaient ainsi apparus en 1970. Alors moniteur de pilotage sur glace, Franz Hummel gravit les échelons, pour en devenir directeur général en 1985. En 1989, il misa sur l'Andros naissant. En parallèle, il devint co-organisateur du Festival International de l'automobile et sa "plus belle voiture de l'année".
Dans les années 90, les 24 Heures de Chamonix furent une épreuve hors-championnat avec présence d'un coéquipier (une excuse pour mettre un "pipole" dans la voiture.)

L'Andros avait atteint un cap. Que faire ensuite ? Une extension au printemps, quitte à mordre sur le rallycross ? Franz Hummel, lui, rêvait d'une série internationale. Sherbrooke, au Québec, fut le premier à dire oui. Ce fut davantage un démonstration de Trophée Andros ; les Québecois n'assistant qu'en spectateur. Qui plus est les marques (constructeurs et sponsors) n'étaient pas présent au Canada, alors, quel intérêt ?

Pourtant, en 2000, Franz Hummel battit un championnat du monde FIA, l'IRSI (Ice Race Series International.) Pour les 24 Heures de Chamonix, il convainquit des grands noms, comme Nigel Mansell et Ari Vatanen. Mais ensuite, faute de stars de l'Andros, il fallu faire avec des seconds couteaux.
Pierre Collard avait défié les Opel et les Nissan avec sa 306 privée de Techno di C. Champion de France de rallye sur terre en 2000 (sur Cordoba WRC), Pierre Collard acquis ses galons de pilote pro. Pour l'IRSI, les Collard père et fils construisirent une 206 "façon WRC". Le moteur serait celui d'une 205 Turbo 16, avec une culasse de 405 Turbo 16 et un boite Sadev.

On termine par une Lamborghini Murciélago Roadster. La Murciélago fut la première Lamborghini de l'ère Audi, qui avait repris la marque en 1998. Il était urgent de remplacer la Diablo (dont le style simili-bio design a très vite vieilli), avant de songer à une extension de gamme.
Une nouvelle génération d'acheteurs de GT apparaissait, aux USA et bientôt dans les BRICS. Des start-upers, des sportifs, des rappeurs... Des gens s'étant enrichit rapidement et à la recherche de luxe ostentatoire. Ils exigeait des voitures exclusives, quasi-uniques. Lamborghini fut l'un des premiers à intégrer cela, en multipliant les séries limitées. Comme la Murciélago Roadster, en 2004.

Ici, on a un exemplaire commandé en 2005, mais livré en 2007. Donc encore en LP-570 (alors qu'une LP-640 était apparu en 2006.) Elle dispose d'une rare boite mécanique.

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