Dans le Loire-et-Cher

Vous vous souvenez des utilitaires Français rouillés de l'Ouest Parisien ? Ce coin-là regorge en fait de voitures plus ou moins ventousées. Comme ce Renault S130.

Les cabines, c'est un élément couteux à développer, sur un camion. Les faibles volumes rendant l'amortissement compliquée. Lorsqu'un constructeur disparait, d'autres s'empressent de racheter l'outillage de ses cabines. Les Iveco Eurocargo reprennent ainsi celles des Ford Transcontinental. Quant au Daf LF, il a hérité de celle du Leyland Roadrunner !

En 1972, Daf, Magirus, Saviem et Volvo s'associent pour concevoir un cabine commune. C'était le "club of four". En 1975, Saviem sorti le Série J, équipé de cette cabine. Berliet étant passé dans l'orbite de Renault, il y eu un Berliet identique au Série J, le B.
En 1980, fusion de Berliet et Saviem : place à Renault Véhicules Industriels. Et le Saviem Série J devint Renault Série S.

Ici, on a affaire à un S130, dénommé ainsi car sa charge utile était de 13 tonnes. Le moteur est a priori le 5,5l (atmo ou turbo ?), une version réalésée d'un bloc MAN produit sous licence. Il dispose d'une injection directe (Bosch et non Sigma Diesel.)
Il a été carrossé par Camiva, un carrossier industriel à l'origine filiale de Berliet. Il a été repris depuis par Magirus, ancienne excroissance du constructeur éponyme. 

A l'avant, on peut lire "Bec du Che". Il s'agit sans aucun doute de "Bec du Cher", ce qui serait cohérent avec la plaque "37". Ainsi, ce camion servit aux pompiers de ce coin prisé des randonneurs.
En tout cas, il a l'air plus ou moins abandonné.

Le Grand Paris remodèle la Petite et la Moyenne Ceinture. Les dernières zones industrielles sont rasées, remplacés par des immeubles et des centres commerciaux pour la classe moyenne. Tant de villes espèrent ces CSP+...
Promoteurs et maires n'ont que faire du patrimoine. Certains immeubles en brique, parfois centenaires, mériteraient pourtant un peu d'intérêt. Les ilots sont redessinés. En attendant l'achèvement, des rues se retrouvent coupées en deux. Les camions de chantiers défoncent la chaussée. Et à quoi bon entretenir une voirie appelée à disparaitre ?

Cela donne des quartiers étranges. Des terrains rasés, des bâtiments condamnés et d'autres, quasiment en ruine, dans lesquels il y a un ultime locataire... Et là, comme une pièce d'un autre puzzle, un bâtiment flambant neuf de "l'après".

Les PME, elles se sont déjà installés en Grande Couronne. Elles se retrouvent enclavées et inaccessibles par les transports en commun...
Mais depuis l'après-guerre, c'est un problème inextricable. Dès que l'on amène le métro -puis le RER-, dans une ZI, les prix flambent et le quartier se gentrifie. Les industries sont chassées.
Ici, la simple annonce du Grand Paris a suffit pour enclencher la machine. Or, plus les entreprises partent loin, plus le temps de trajet s'allonge. Donc les automobilistes restent davantage sur les grands axes, participant à leur saturation...

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