Rétromobile 2022 : 7. Lotus

Lotus, Lotus, Lotus ! Voici un post unique pour toutes les Lotus de Rétromobile 2022.

Club Lotus France
La première étape, c'est bien sûr le Club Lotus France. Il expose une Lotus Elan. L'Elan marqua une étape importante du constructeur : ce fut le premier modèle exclusivement produit à Hethel. Avec cette usine, la production fut démultipliée et Lotus devint un vrai constructeur.

Après, il ne faut pas surestimer l'importance réelle de l'Elan, dans les années 60-70. A l'époque, d'Austin-Healey à Triumph, en passant par Ginetta, Reliant ou Sunbeam, il y avait quantité de petites sportives Britanniques. Lotus produisait autant d'Elan en un an que MG de B en deux semaines. A chaque salon Britannique, il y avait un nouveau venu.
La force de Lotus est d'avoir su jouer des coudes pour s'imposer.

Le Club Lotus France s'intéresse à toutes les productions de la marque. "De la Mk1 à l'Evora", dixit le site. Il considère également les Opel Speedster et Caterham comme des excroissances de Lotus. On est très loin de la lutte à mort du "Lotus vs Lotus" entre Tony Fernandes et Dany Bahar...

En tout cas, tout ceci explique la présence de cette Caterham Seven 170.

ArtCurial
Un peu plus loin, sur le stand ArtCurial, on trouve cette Eleven S2 de 1958. Elle aurait disputer les 24 heures du Mans, cette année-là.

D'emblée, Lotus s'intéressa à l'endurance. Néanmoins, l'Eleven marqua l'ambition de briller davantage et de s'attaquer aux épreuves continentales. En passionné de sport auto, Colin Chapman se devait de viser Le Mans.
Néanmoins, Lotus arriva un peu tard. Le temps des protos de poche s'achevait. Au milieu des années 60, les GT et les gros proto monopolisaient Le Mans. Entre la monoplace et les voitures de route, Lotus n'avait ni Hommes, ni budgets pour un tel programme. L'échec du projet 62 marqua la fin des ambitions de Lotus, jusqu'aux Esprit GT1 et GT2 du milieu des années 90...

Pilote de rallye Belge, en moderne, puis en anciennes, Baudoin Lempereur est décédé il y a un an. Il laisse derrière lui une collection de voitures de courses, dont cette Ford Cortina Lotus de 1964. Elle possède une préparation "Groupe 2" de facture récente.

A l'instar d'Amédée Gordini ou de John Cooper, Colin Chapman a su (et pu) se rapprocher d'un constructeur et lui partager son savoir-faire. L'Elan disposait d'un 1,5l (puis d'un 1,6l) Ford retravaillé, avec notamment un double-arbre. La Cortina Lotus était donc une Cortina équipée de ce 1,6l "Twin cam". En échange, le constructeur pu obtenir plus facilement des blocs. Les Europa et Seven reçurent ainsi cette mécanique. C'était d'autant plus malin qu'auparavant, Lotus employait des Coventry-Climax retravaillés. Or, en 1963, Jaguar prenait le contrôle de l'entreprise, bientôt fondue dans BL. A minima, cela signifiait que la fourniture de mécaniques n'allait plus de soit. Avec Ford, le constructeur s'était trouvé un "plan B". Jim Clark, l'homme a tout faire de Lotus, pilota des Cortina Lotus en circuit et en rallye.
C'était avant tout un accord avec Ford UK. Or, le rapprochement entre Ford UK et Ford (Allemagne) fut surtout une prise de contrôle des Allemands. Avec l'Escort, la version sportive allait être réalisée en interne.
Tout ne fut pas perdu pour Lotus. La Cortina Lotus lui servit de carte de visite et il proposa ses services à d'autres : Talbot-Sunbeam, Citroën (!), Isuzu, GM...

Carene
A chaque Tour Auto, on voit d'avantage d'Europa et d'Elan VHC. Les tarifs des 356, 911 et autres Type E sont devenus délirants. Et l'on ne parle même pas des Ferrari... Lotus fait donc figure de solution de repli.

Sauf erreur, une Elan de cette équipe avait été confiée à un charlot. Il avait gonflé son palmarès et ses aptitudes au pilotage. Peter Auto avait commencé à se poser des questions sur notre énergumène. Ils avaient découvert que son attestation d'assurance était bidon. Notre mythomane fut exclu et banni sine die.
C'est donc ironique de voir une Elan de la même couleur sur le stand d'un assureur...

Aguttes
Cecil Cars comptait venir avec une Lotus Esprit JPS, mais ils l'ont vendue avant le salon !

Notre tour d'horizon se termine avec cette seconde Eleven S2. Celle-ci a disputé le Tour de France Automobile 1958 et elle semble prête pour le Tour Auto. Mise à prix 180 000€ (vs 200 000€ pour l'Eleven "Mancelle" d'ArtCurial.)
Les maisons de vente ont du abuser des cigarettes qui font rire ! On parle tout de même d'un petit proto, produit à près de 300 exemplaires. Surtout, les Eleven ont été volontiers modifiées, avec un grande variété de moteurs (Coventry-Climax, BMC, moteurs de motos...), de carrosseries (portes pour être homologuées en GT, "bulle" de Frank Costin...), sans oublier les préparations récentes, les "reconstructions", les répliques, etc. La notion d'état d'origine étant très relative...

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