F1 : Logan Sargeant chez Williams

Le dernier baquet de la F1 2023 est attribué : Logan Sargeant pilotera pour Williams, aux côtés d'Alex Albon.

Qui ça ? Même Dall-e Mini ne le connait pas !

J'ai rêvé cette nuit que j'assistais à l'arrivée d'Heinz Harald Frentzen chez Williams. L'Allemand prenant le volant de la FW18, à Silverstone, juste après la fin  de la saison 1996... A l'époque, piloter pour l'écurie de Grove, c'était une consécration. La quasi-assurance de jouer le podium final du championnat...

Frank Williams et Patrick Head ont tenu les constructeurs (Renault, puis BMW) à distance. Williams n'a pas eu son Mansour Ojeh. Cela aurait permis à l'équipe de se construire une base financière solide et se développer durablement au-delà de la F1.
Du coup, l'équipe ne cesse de régresser dans la hiérarchie. Cela fait bien longtemps qu'elle ne fait plus rêver. Nyck de Vries débuta avec l'équipe à Zandvoort (merci, Mercedes-Benz), mais il lui préféra Alpha Tauri pour 2023. Grove se comporte comme Minardi et Jordan autrefois, alternant novices payés au lance-pierre (et revendu en cas de succès, tels Valtteri Bottas ou George Russell...) et pilotes payants. On a donc ici un novice, Logan Sargeant, succédant à un pilote "rapide comme Crésus", Nicholas Latifi.

C'était amusant de voir que Callum Ilott et Nikita Mazepin n'arrêtaient pas de se croiser en formule de promotion. Logan Sargeant, c'est Oscar Piastri, qu'il n'arrêta pas de croiser !
L'Américain et l'Australien débutèrent ensemble en F4 UAE, à l'hiver 2016-2017. Sargeant termina vice-champion. Quelques mois plus tard, il termina 3e du British F4, juste derrière Piastri. On les retrouva tous les deux en Eurocup FR, en 2018. Sargeant fut 4e. C'est tout seul que Sargeant parti en F3, pour une saison anonyme. Piastri le rejoint en 2020. L'Australien remporta le championnat, Sargeant termina 3e, ce qui lui ouvrit les portes de la Williams Driver Academy. L'Américain choisit de tripler en F3. Un mauvais calcul. Pour 2022, il passa en F2. A l'été, après deux victoires, il pointait 2e du championnat et pouvait viser le titre... Puis il se laissa vivre. Théo Pourchaire et Liam Lawson le délogeant du podium final. De toute façon, après quatre "vendredi" consécutifs chez Williams, un poste de titulaire lui tendait les bras.
En résumé, des victoires partout où il est allé, mais jamais de titre ou de place de vice-champion. Le gag, c'est qu'il retrouvera son vieux rival Piastri, en F1 ! Mais là où l'Australien est très attendu, Sargeant sera un parfait inconnu du grand public.

Le sortant, c'est Nicholas Latifi. Le système de superlicence avait écarté Sean Gelael ou Jordan King. Leurs pères respectifs avaient pourtant sorti le chéquier (l'Indonésien, pour être pilote d'essai de Toro Rosso et l'Anglais, comme coactionnaire de Manor.)
Fin 2018, Williams avait failli embaucher Artem Markelov, après cinq saisons de F2/GP2 (!) Hélas, son oligarque de père s'était fait pincer dans une affaire de corruption. Quelques mois plus tard, alors que Robert Kubica avait des soucis de carte bancaire, Williams lorgnait sur Nicholas Latifi. Mais à lui aussi, il manquait des points de superlicence. Dura lex, sed lex. Le Canadien comprit la leçon et in extremis, il arracha une place de vice-champion de F2 (derrière Nyck de Vries), pour sa quatrième campagne.

Que ce soit en F3, en Toyota Racing Series, en FR 3.5 ou en GP2/F2, Latifi fut rarement en verve. On en attendait donc pas grand chose. Comme prévu, il fut un pilote exécrable.
En 2020, il se remarqua surtout pour ses sorties de piste, lors des essais. 2021 fut marqué par des accrochages. Au Grand Prix d'Abu Dhabi, sa valse avec Mick Schumacher entraina des drapeaux bleus, avec la remonté de Max Verstappen sur Lewis Hamilton. Accusé d'avoir faussé la course, le Canadien fut victime d'une campagne haineuse sur internet. En 2022, il eu toujours autant de difficultés à rester en piste et à éviter les autres monoplace. Sa dernière course s'est d'ailleurs finie sur un accrochage avec Mick Schumacher !
Autant Daniel Ricciardo et Sebastian Vettel ont eu droit à des hommages de leurs pairs, pour leur dernier Grand Prix, autant Latifi parti par la petite porte.

(Captures d'écran de Dall-e Mini.)

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