Press conference Dakar Future

L'an dernier, le Dakar avait profité de la journée de repos pour annoncer son plan de sortie du thermique. Un an plus tard, ils font le point sur le "#Dakarfuture".

Un mot sur la forme, pas du tout professionnelle. Des micros qui font des larsens. Il y a des véhicules exposés et il aurait peut-être fallu mettre des barrières, pour éviter que les cameramen ne filment les spectateurs qui admirent les véhicules. Sans oublier le traducteur Allemand (c'était uniquement de la version anglaise) qui a fait anglais LV3 et qui To. Speak. Like. Err... This.

Bon sang. Hier, on a eu des streamers qui faisaient des live au CES de Las Vegas, avec leurs smartphones. Et ils avaient un son et une image plus propres que celle d'ASO !

C'est bien dommage, car le fond, lui, est intéressant.

Il y a un an, David Castera, le directeur de course, posait des jalons. D'ici 2030, il n'y aurait plus aucun véhicule thermique sur le Dakar. Ce qui semblait ambitieux, voire fou, est en train de se concrétiser.

Sven Quandt est la preuve de cette concrétisation. En un an, Audi Sport a construit trois RS Q e-Tron ex nihilo (même s'ils reprennent une partie électrique inspirée par la Formule E et un "prolongateur d'autonomie" dérivé des TFSI du DTM.)

Être là et avoir remporté une victoire d'étape sont déjà autant de victoires en soit. Même si Stéphane Peterhansel a tout perdu durant le prologue, qu'après une semaine Mattias Ekström pointe 14e et Carlos Sainz, 25e. Le patron de Q Motorsport a fait une croix sur 2022. Il vise davantage 2023, voire 2024.

Il en profite aussi pour déclarer que TDP a mal interprété les propos qu'il a tenu face-caméra. Quandt s'était ému que seul Nasser al-Attiyah ait trouvé la piste lors de l'étape 1 (et accusant à demi-mot un taupe d'avoir tuyauté le Qatari.) ASO lui a tapé sur les doigts et Quandt de botter en touche...

Second invité : Mario Kess. En 2018, Riwald lui avait demandé de construire un Renault Trucks hybride. Pour le quatrième Dakar, Riwald et MKR ont construit un nouveau camion. Ils sont actuellement 15e, avec un Top 5 lors d'une étape.

Le camion en question, un C460 Hybrid, trône derrière l'estrade.

Hino, qui aligne également un camion hybride, brille par son absence à cette conférence. Teruhito Sugawara est 17e.

ASO croit aussi dans le biofuel, qui permet de réduire les émissions de CO2. Les buggys Prodrive (avec lequel Sébastien Loeb a remporté une étape) roulent au biofuel.

En 2023, le T1 rouleront exclusivement au biofuel.

Puis c'est un simple best-of des clips du "#Dakarfuture".

Justement, certains concurrents annonçaient des projets pour 2023. Où en sont-ils ?

Eric Boudot représente GCK Motorsport. Son e-Blast 1 (un Peugeot 2008 DKR électrifié) a pu rouler en test.

Voici l'e-Blast H2 (toujours sur base Peugeot ?) Cette voiture possède une pile à combustible, avec un moteur 200kW.

La voiture roule et elle a pu d'ailleurs s'offrir du kilométrage en marge du Dakar. Mais GCK Motorsport ne vise pas de début en course avant 2024.

Christophe Gaussin, PDG du transporteur éponyme, travaille depuis 2012 sur un camion à hydrogène. Son objectif étant de concevoir un camion de route, offrant les même prestations (y compris sur les applications long-courrier, génie civil, etc.) qu'un camion de route.

Le Dakar lui sert de banc d'essai.

C'est Pininfarina qui a dessiné le Gaussin H2 Racing Truck. Il possède l'équivalent de 800ch et peut atteindre 250km/h. Surtout, grâce à l'électrolyse, il n'émet que de l'eau (100l/heure.) Une bénédiction pour les Saoudiens, qui l'ont surnommé Shéhérazade.

Comme l'e-Blast H2, le H2 Racing Truck roule en marge de la course. Philippe Jacquot (une victoire d'étape, en 2007) est au volant.

Edu Blanco évoque Ebro. En 2015, sous la banière EcoPower, il avait engagé un buggy Acciona tout électrique.

Depuis, il a construit un Ebro SxS électrique. Surtout, son offre de reprise partielle de l'usine Nissan d'Avila a été acceptée. Ebro y produira un pick-up électrique.

Edu Blanco a apporté son SxS électrique. Mais il travaille dès à présent sur un T3 électrique, plus sérieux. Il devrait être là l'an prochain.

On voit émerger de nouveaux projets.

Cyril Désprés court actuellement sur un Peugeot 2008 DKR de GPX Racing. Mais depuis 2020, il travaille avec Mike Horn sur le H2 Racing by Gen-Z. Ils ont d'ailleurs couru le Dakar ensemble, afin de collecter des données. Objectif : un véhicule à hydrogène pour le Dakar 2023.
Leur pile à combustible 300kW tourne depuis octobre au CEA. Également en octobre, ils ont conçu le châssis tubulaire. Il n'y a plus qu'à...

Autre projet inédit, celui de Koolen Industries. Kris Koolen fut l'un des fondateurs de Booking.com et l'un des dirigeants d'Uber Europe. Désormais, il mise sur les énergies propres.

Signalons que cet homme d'affaires Néerlandais (au look et au phrasé typique d'un CEO de la Silicone Valley) a disputé plusieurs Dakar comme pilote.

Cette année, Kees Koolen pilote un Iveco Powerstar "normal", afin d'acquérir de l'expérience. Car en 2023, il en remplacera le moteur diesel par un électrique (avec prolongateur d'autonomie.) En 2024, le prolongateur d'autonomie cèdera sa place à une pile à combustible. Puis, en 2026, il produira un camion ad hoc, disposant d'une pile à combustible à l'ammoniac, technologie qu'il compte fiabiliser ensuite, en vue d'application en série. C'est son "Project 2030".

Si on était mauvaise langue, on rappellerait que Koolen avait déjà tenté de produire son propre véhicule pour le Dakar. Or, le buggy GoKoBra et le quad Barren ont fait long feu...

Il est actuellement 16e au classement.

Bien que Kees Koolen soit Néerlandais et qu'il projette de construire un Iveco Powerstar électrique avec prolongateur d'autonomie, son projet n'a rien à voir avec celui de Gerard de Rooy.

De Rooy vise le top 5 du Dakar et pour l'instant, le Powerstar "normal" confié à Janus von Kasteren est 4e. Donc objectif sportif 2022 remplis, pour l'instant.
Après, le patron d'équipe avait annoncé son projet d'électrification en décembre. Forcément, peu de choses ont avancé depuis.

Avec SMG-Oreca et Hino, cela fait dix structures qui travaillent sur des véhicules élctriques ou à hydrogène (sans oublier le moteur Pipo, qui cherche un châssis.) Ce qui est d'autant plus probant, c'est que les véhicules sont présents, sur le bivouac de Riyad. Pari a priori réussi pour ASO, donc.
La seule ombre au tableau, c'est qu'il manque un gros constructeur, capable de défier Audi...

(Captures d'écran ASO.)

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