Dakar 2022
La présentation débute par un clip (de l'édition 2020 !) En une minute, il résume l'épreuve : des paysages à couper le souffle, de la bagarre et des galères.
Ensuite, nous voilà en studio. Car pour la deuxième année consécutive, le Covid s'invite.
Faut-il comprendre qu'ASO ne fera plus de grande messe parisienne ?
En attendant, il faudra revoir le format. 80 minutes c'est beaucoup trop long pour le web. Ça manque de rythme et d’interactions avec les spectateurs.
L'an dernier, on était en plein second confinement et ASO avait du improviser. Cette année, la machine aurait du être mieux huilée.
On débute par le photomaton des officiels. Des discours que l'on peut résumer à : "L'Arabie Saoudite est un royaume moderne. Prochainement, on accueillera la F1. Et en tant que nation moderne, l'Arabie Saoudite se doit de réagir face au changement climatique, en promouvant les énergies propres."
Pour ce troisième Dakar Saoudien, les questions sur la légitimité du lieu ont disparu. Visiblement, les concurrents ont adopté ce nouveau terrain de jeu.
Le réalisateur ne put néanmoins s'empêcher de montrer Al Ula, l'un des très rares sites archéologique pré-islamique de la péninsule. Même si le Dakar 2022 n'y passera pas.
A l'instar des 24 Heures du Mans ou des 500 Miles D'Indianapolis, le Dakar a du mal à s'insérer dans un championnat.
Beaucoup de concurrents ne disputent que le Dakar (à commencer par les amateurs ou ceux engagés dans un autre championnat.) Et comme les deux autres épreuves, il lui est arrivé de claquer la porte de la FIA, parce qu'elle refuse tel nouveau règlement.
Mais cette fois-ci, on nous jure que le futur championnat du monde sera perenne.
Le calendrier est a priori raisonnable. Certains concurrents utilisaient déjà les rallyes d'Abou Dhabi, d'Andalousie et du Maroc pour s'échauffer. Le Kazakhstan Rally est lui un appel du pied auprès des équipages Russes et Chinois.
On passe au parcours, avec David Castera.
Savez-vous qu'à l'occasion, le directeur du Dakar sait être lyrique ?
L'immensité du désert l'a visiblement inspiré. D'où ce clip de 6 minutes où David Castera parle (bien) du désert, des reconnaissances et (surtout) de David Castera. Par moment, on a l'impression qu'il réagit à ses propres commentaires en voix-off, en se disant : "N'empêche, qu'est-ce que je parle bien !"
C'est l'archétype de la séquence qui aurait gagné à être raccourcie.
Côté parcours, contrairement à ce que l'on avait vu en mai, le départ sera à Djeddah et non à Ha'il. Simplement, le 1er janvier, la caravane roulera de Djeddah à Ha'il, avec seulement 19km de spéciale. Au final, ce Dakar 2022 parcourra 600km de plus (8 375km en 2022, contre 7 646km en 2021), mais les secteurs chronométrés, eux, baisseront (4 258km vs 4 767km.) Beaucoup de temps passé à s'extirper des centres urbains.
L'autre nouveauté, ce sont les parcours en trèfle, afin d'économiser l'assistance.
Auparavant, on s'était habitué à un nord rocailleux et un sud désertique. Or, cette année, il y aura des dunes au nord et des collines au sud ! Avec tout de même des dunes, lors de la remonté vers Djeddah.
On enchaine sur les engagés, avec un clip sur les concurrents "propres". On aura reconnu les images d'Audi, Ebro, GCK, Pipo et Riwald.
Chez les motards, Kevin Benavides tentera de défendre son titre, alors qu'il est passé de Honda à KTM.
En auto, Audi fait figure de favori. Le règlement T1-e a été bâti autour de la mal-nommée RS Q E-Tron. Le trio fait figure de dream team avec dix-sept succès pour Stéphane Peterhansel et Carlos Sainz. Mattias Ekström est un petit nouveau. Mais il est polyvalent et il s'est fait les dents en Extreme E.
En 2021, Prodrive faisait figure d'outsider. La course fut d'abord un flop sportif, puis un naufrage en terme de communication (avec le licenciement de Daniel Elena.) Pour 2022, l'équipe aligne un buggy inédit. Sébastien Loeb s'est rabiboché avec "Danos", mais il aura un nouvel équipier.
Notez enfin les deux Peugeot de PH Sport pour Cyril Désprés et le cheikh Khalid Al Qassim.
Globalement, on est à 430 inscrits (hors Dakar Classic) ; un record pour le Dakar Saoudien.
On note la présence de Christian Lavieille (buggy MD), Romain Dumas (Rebellion) ou de Guerlain Chicherit (avec GCK.) Les frères Coronel sont toujours là. Tandis qu'Han Wei double la mise avec un second buggy SMG pour Tian Po.
Sven Quandt officie désormais chez Audi. Il continue néanmoins d'assurer le SAV des Mini X-Raid. La motarde Laia Sanz en pilotera un. Comme Ekström, elle s'est entrainée en Extreme E.
La catégorie T3 a le vent en poupe. ASO leur donne de l'air avec un règlement plus permissif.
Le Red Bull Junior Off-Road Team se veut très ambitieux avec les recrutements de Cristina Gutierrez et de Guillaume de Mevius (fils de Grégoire de Mevius.)
Enfin, en camions, le team Kamaz est toujours invincible. Dmitry Sotnikov, champion sortant et Anton Shibalov, profiteront de nouveaux camions.
Signalons que Mammoet s'est rapproché de De Rooy. Martin van den Brink troque donc son Renault pour un Iveco.
Gros succès pour le Dakar Classic, qui passe de 28 à 148 engagés !
Ari Vatanen (en peignoir ?) et le toujours jovial Vladimir Chagin viennent évoquer le bon vieux temps.
Dans le clip du Dakar Classic, il y a un caméo d'André. Pilote de la coupe R8 Gordini, il fut ensuite mécano de "Pancia" et commissaire technique de la Carrera Cup, du Mans, du Dakar...
On a droit à un publi-reportage sur les Legend by Motul (ex-Malles motos.) Cela reste un moyen de permettre à des motards seuls de disputer la course.
La partie média est vite expédiée. Dire qu'il y a dix ans, à ma première présentation, les journalistes de France Télévisions occupaient le tiers de la salle...
En résumé, le Dakar 2022 s'annonce meilleur que le cru 2021 avec de nouvelles voitures et de nouvelles têtes. Cela fait plaisir de voir un fichier "engagés" bien épais, à rebours des éditions précédentes. Le Dakar Saoudien semble avoir pris ses marques.
(Captures d'écran d'ASO.)
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Qu'est-ce que vous en pensez ?