Quelques voitures Chinoises
Suite de cette série sur mon récent voyage en Chine. Voici quelques photos de voitures...
Le spotting a débuté dès la sortie de l'avion ! En effet, au pied de la passerelle, il y avait cette Volkswagen Santana. Sachant que les dernières sont sorties d'usine il y a onze ans et vu comment les véhicules d'aéroports sont traités et entretenus... Elle a même conservé un enjoliveur. C'est vraiment une voiture indestructible !
Par la suite, j'ai croisé plusieurs Santana, mais une seule Jetta et une seule Chery QQ. Les autres voitures Chinoises contemporaines s'étaient volatilisées. Notez que j'ai aperçu deux Lifan 320, mais mon téléphone a refusé de les immortaliser.
A part ça, la grande tendance, c'est la berline premium à ton pastel, voire franchement rose !
Ca se vend... Mais ça ne s'achète pas
Il suffit de visiter un centre commercial chinois pour constater la saturation de l'offre. Oui, ces photos ont été prises dans UN centre commercial.
Notez au passage la grande hétérogénéité d'agencements, de couleurs, de mobiliers, d'éclairages, etc. Quasiment zéro client ; les conseillers baillent aux corneilles. Arcfox n'a même pas enlevé sa décoration du nouvel an Chinois, un mois après !
Et des VE Chinois, il y en a partout, partout. Dans les halls de gare :
Ou les appuie-têtes des taxis ! Impossible d'y échapper.
Les dix premiers acteurs (Byd, Tesla, Aion, Geely, Wuling, Changan, Li Auto, Great Wall, Nio et Leapmotor) ont écoulé plus de 6 millions de VE, en Chine, en 2023. Soit près des trois quart du marché. Les autres doivent se battre pour survivre. XPeng -qui a manqué le top 10 pour 3 000 unités- admet avoir perdu un demi-milliard d'euros, en 2023. Les investisseurs s'impatientent.
On s'attend à voir les constructeurs tomber. Human Horizons dit avoir "temporairement" arrêté sa production. Cette vision est rare et elle le sera encore plus à l'avenir.
Vive le sport !
Une série de voitures rappelant les temps héroïques du sport auto Chinois.
Ford arriva relativement tard, en Chine. Sa joint-venture avec ChangAn ne fut créée qu'en 2001. En 2005, il était enfin capable de produire un modèle en grande série, en l'occurrence la Focus. L'ovale bleu compensa son retard en faisant une grande campagne marketing. Elle était présentée comme une voiture très sportive et très lookée. Sachant qu'au début, seule la version Duratec 1.6 115ch était disponible. Pour autant, à côté des 88ch de la Fukang, c'était colossal !
A l'heure des forums, la Focus profita d'un bouche à oreille favorable. C'était la coqueluche des 25-35 ans branchés.
Depuis les années 80, les constructeurs étaient persuadés que pour motoriser la Chine, il fallait une petite voiture. Mais les Chinois rejetaient l'idée même d'une voiture au rabais. Les VP ayant un aspect statutaire.
L'astuce de SAIC-Volkswagen fut de présenter sa Polo comme une compacte désirable. En 2003, deux ans avant Ford, Volkswagen joua la carte de la séduction avec couleurs chatoyantes et moteur 1,6l 105ch. La Polo permit de rajeunir la clientèle Chinoise. Volkswagen était désormais davantage que le constructeur de la vieillotte Santana. Ainsi, contrairement à Citroën, il pu résister aux nouveaux entrants et même poursuivre sa croissance.
Les voitures Chinoises
Byd en a fait, du chemin !
Peu après la présentation de la F6, Byd dévoila ses deux prochains modèles. Il s'agissait de faire du buzz. On avait d'un côté le coupé-cabriolet F8 (produit ensuite sous le nom de S8.) De l'autre, la F1, présentée comme une micro-citadine à 2000€. Elle était carrément calquée sur l'Aygo. En fait, vous pourriez démonter le masque avant d'une Aygo et le monter sur une F1 ! Le constructeur avait été jusqu'à photoshoper des photos de la Japonaise, pour son catalogue !
La F1 entraina une protestation énergique... De la FIA, qui se plaignit de l'utilisation du nom "F1". Du coup, Byd dû la renommer F0. Finalement, elle fut commercialisée au prix de 4500€. Les ventes furent honnête, mais le constructeur fit dans la monoculture F3, puis S7/Tang. Très gonflé Byd l'amena au salon de Genève 2010, à quelques mètres du stand Toyota !
Fin 2004, MG-Rover était dans une impasse. SAIC, le Chinois aux poches pleines, jouaient la montre. Plutôt que de racheter MG-Rover et devoir éponger ses dettes, il préférait attendre la faillite du Phoenix Group et racheter les actifs qui l'intéressait.
De toute façon, SAIC avait compris que les ex-MG-Rover étaient obsolètes. Plutôt que d'industrialiser la Rover 25, il ressuscita le projet RDX60, qui devint la Roewe 550...
Mais, en attendant, il piocha dans la gamme de son ex-filiale Ssangyong et le Kyron, de devenir W5, en 2011. Le constructeur Coréen devait garder un mauvais souvenir de SAIC, qui fit preuve de prédation. Oui, mais vu l'état de ses finances, il ne pouvait pas dire non.
MG-Rover n'était plus que l'ombre de lui-même. Mais pour l'industrie Chinoise, le symbole était fort. D'autant plus qu'il était contemporain de l'arrivée de voitures Chinoises dans les salons. En 2005, beaucoup de gens ne savaient même pas que la Chine construisait des voitures. Et voilà qu'elle rachetait des marques Européennes et exposait ses propres créations ! Un vent de panique souffla en occident.
Ora a obtenu un succès certain avec les Black Cat et Cool Cat. Par contre, c'est la première fois que je croise un Punk Cat, en vrai. J'étais persuadé jusqu'ici que ce n'était qu'un coup de bluff de salon. Le genre de voiture qui permettait de déclencher la polémique, donc de faire parler de soi...
Pourtant, par le passé, Great Wall s'était déjà fait taper sur les doigts. Même le législateur Chinois trouvait qu'en matière de copie, la Peri allait trop loin.
Illusions perdues
De tout temps, il y a eu un fort turnover chez les constructeurs Chinois. Le moindre faux-pas est fatal pour ces marques n'ayant pas de clientèle fidèle et incapable de bâtir un univers. A contrario, les joint-ventures semblaient immunisées. Après tout, au pire, la maison-mère peut injecter du cash et lancer de nouveaux modèles.
Néanmoins, aujourd'hui, les joint-ventures trinquent aussi.
Les constructeurs Japonais ont longtemps dû avancer à pas de loup, en Chine. Créant parfois de vraie-fausse marques locales. Et encore, en passant par leur filiale taïwanaise. SouEast était ainsi le faux-nez de Mitsubishi, en Chine. La marque débuta avec des Delica, avant de construire des Lancer. Le plan marketing de cette V3 était curieux, voir schizophrène. SouEast jouait d'un côté la carte de la parenté avec les Lancer Evo... Tout en prétendant qu'il s'agissait d'une voiture Chinoise.
La Peugeot 408, première voiture frappée du lion conçue pour la Chine. C'était en fait une 308 rallongée. Même les Chinois la trouvèrent trop quelconque.
La bureaucratie Chinoise savait se montrer capricieuse, voire humiliante. Toyota dû attendre une vingtaine d'années avant de pouvoir enfin fonder une joint-venture. Mais dans les années 2000, l'enjeu en valait la chandelle.
Lassé de son partenaire NAC, Fiat chercha une autre solution. Avec Cheri, le spécialiste Chinois des citadines. Avec ChangAn, qui assemblait déjà la Suzuki SX4 et pouvait donc produire des Seidici. Ce fût finalement avec GAC, auquel Fiat avait déjà organisé des transferts de technologie. Hélas, les Chinois n'attendaient nullement Fiat. Lancée en 2013, cette Ottimo n'a jamais vraiment marché. Dès 2016, FCA fit transformer GAC-Fiat en GAC-Jeep.
Voilà qui plaira à Alexandre Stricher : l'une des très rares ChangAn-Citroën DS3 !
PSA s'est toujours plaint (avec raison) que DongFeng n'en faisait pas assez. Le groupe approcha Hafei, pour faire des VUL. Le constructeur assembla au moins un Berlingo, en 2007. Peu après, le constructeur fit naufrage, avant d'être repris bien plus tard par ChangAn. Entre temps, la DS3 avait fait son apparition. D'emblée, elle avait un positionnement distinct du reste de la gamme. Donc, ChangAn-Citroën produisit des DS3. Sauf qu'entre temps, DongFeng était devenu actionnaire de PSA. Le ménage à trois se passait très mal.
Encore plus exotique : la DS5 LS. Il s'agissait grosso modo d'une Peugeot 508 "DSisée".
Le Ford Transit 2 n'a toujours pas dit son dernier mot ! JMC, partenaire de Ford, en a repris la production à son compte, avec un nouvel avant. C'est l'un des best-sellers des fourgons, avec l'Iveco Daily. C'étaient d'ailleurs les premières productions Chinoises de Ford et Fiat... Et ce sont plus ou moins aujourd'hui les dernières.
Notez d'ailleurs que le marché des mini-fourgons s'est transféré vers les vans. Par contre, c'est presque toujours du H1L1, voire H1L2.
Cette quasi-décharge de camions me permet d'évoquer mon prochain roman. Dis camion, évoquera le quotidien d'un Français, qui termine une mission d'expatriation dans une usine de camion en Chine. Particularité, il est le seul occidental à la ronde (les autres membres du plateau d'expat' ont démissionné) et il reçoit des directives de gens à 10 000km de là, qu'il ne connait que de Teams.
J'en ai débuté l'écriture en 2022, bien avant de travailler moi-même dans les PL. Donc pas de "toutes ressemblances avec des situations ayant existé..."
Attendez, je ne peux pas finir comme cela ! Il me manque une GT dans un endroit improbable ! Ah, merci monsieur, pour votre McLaren, sur un plateau au milieu de nul part. Je peux maintenant rendre l'antenne !
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