Lego Renault Sport F1

J'adore les Lego et j'ai un faible pour les monoplaces jaune et noir, j'ai donc assisté à la présentation des Lego Renault Sport F1.

Le bristol disait "Lego vous invite à l'Atelier Renault" pour un évènement secret. Et lors de la confirmation, il était précisé que Cyril Abiteboul (directeur général de Renault Sport F1) serait là. Pas besoin d'être un savant pour devener de quoi il en retournait...
Donc, Lego lance des boites Renault Sport F1.

Quand j'étais petit, j'avais des Lego Basic. C'est à dire un tas de briques, de plaques, quelques personnages et des accessoires. Et c'était avec ça que je créais des avions, des maisons, des vaisseaux spatiaux... Puis que j'imaginais des scenarii. J'adorais le fait de fouiller dans la boite. Faute de briques suffisantes, je ne construisais souvent que des éléments de décor pour figurer une immense base spatiale ou un entrepôt. Un peu comme au cinéma. Et un jour, j'ai eu l'idée de coucher mes petites histoires sur papier...

Mais moi, j'étais déjà ringard à mon époque ! Les gamins d'aujourd'hui, ils préfèrent les jeux vidéos. Tu lances ta console, tu attends les mises à jour et c'est parti ! Tu as un monde tout prêt... Dans les grandes villes, les parents se retrouvent dans des cages à lapins. Surtout les familles monoparentales. Les Lego, c'est vite envahissants... Alors les parents aussi, ils préfèrent voir leurs gamins jouer à la console. Lego a frôlé la faillite. En 1999, ils avaient lancé des Lego licencié Star Wars. Avec ça, au lieu de cibler les 6-10 ans, ils visaient les Tanguy qui habitaient encore chez leurs parents et qui ont des centaines d'euros à claquer pour une boite de Lego... Désormais, son modèle économique, ce sont donc les licences, comme Harry Potter, Batman et donc, Renault Sport F1.
Côté Renault, on cherche à séduire une clientèle dont l'automobile ne fait plus parti du décor. Des gens qui n'ont pas de voitures, ne lisent pas la presse auto et ne vont pas dans les salons. Avec ce côté "jouet pour adulte", ils se rapprochent des adulescents. Et qui sait, peut-être qu'en assemblant sa RS 17, la personne aura envie de s'acheter une Renault ensuite...
Cyril Abiteboul a donc fait le déplacement. De quoi aussi attirer une clientèle de mordus.
 A l'Atelier Renault, il y a différentes animations pour enfants. Ce qui m'a le plus marqué, c'est le circuit de F1... Une ligne droite des stands sur un point haut, puis virage à 180°, descente, un parcours en bas, puis remontée avec un 180° sur la droite et la ligne droite des stands... Ca ne vous rappelle rien ? C'est (très vaguement) la configuration de Dijon-Prenois ; le site de la toute première victoire de Renault en F1 ! Avouez que c'est une drôle de coïncidence, non ?
Quand même, ce qui me chiffonne, c'est le suivisme. Lego a déjà passé des accords de licence avec Ferrari, Mercedes, Porsche, Volkswagen, MINI et Caterham. Au-delà du discours, les boites Renault Sport F1 n'apportent rien de très neuf. Toyota a fait plus original en s'associant avec Tamiya... Mais pour sa dernière pub, Toyota utilise Beggin' de Madcon... Déjà employé sur des spots Adidas et Axa. Et je ne vous liste même pas les spots de SUV où l'on voit des gens faire du kite-surf... Claudia Schiffer, qui a testé l'airbag de la Citroën Xsara, puis le hill-start de l'Opel Mokka, est désormais la muse de London Electric Company. Et en prime, elle n'a jamais passé le permis de conduire !
En bref, les communicants ont tendance à s'appuyer sur des valeurs perçues comme sûres. Aussi bien pour leurs pubs, pour leurs produit-dérivés, que pour leurs ambassadeurs. L'excuse officielle, c'est que les enjeux financiers sont importants. La dernière chose qu'un constructeur veut, ce sont des polémiques, des controverses ou tout simplement que le message soit mal compris (cf. la pub "poire" de la R14.) Moi, j'aurais tendance à penser que les gens ne sont pas idiots. Vous avez beau sortir votre plus beau dictionnaire français-langue de bois avec des termes creux comme "spectaculaire", "iconique", "repousser les standards" ou "expérience sensorielle", le client aura surtout une impression de déjà-vu. Et ce n'est pas avec du déjà-vu que vous sortez du lot.
Je soupçonne aussi des principes de Dilbert. Les donneurs d'ordres sont complètement incompétents. Mais comme il y a de la sous-traitance en cascade, personne ne va oser contredire personne, vu que c'est son client (et qu'il faut bien faire bouillir la marmite.) Et c'est ce monde de yesmen qui accouche de campagnes très tièdes et sans aucune ambition...

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