Les voitures de Zhengzhou : 3. Brilliance BS6

Dans la circulation de Zhengzhou, on retrouve logiquement les best-sellers du marché chinois : VW, GM et Nissan tiennent le haut du pavé. Seul Hyundai est sous-représenté. Parmi les marques pures, Haval est largement le plus diffusé, loin devant SAIC (MG et Roewe) et Byd. On voit essentiellement des grandes berlines et des gros SUV. Surtout, vous pouvez voir passer 20 voitures avant de revoir un modèle. Par contre, quatre teintes représentent 99% du marché : blanc (et je n'ai pas dit blanc nacré...), noir (surtout pour les VTC), marron clair et argent.

Les Brilliance sont très rares. Quelques BS4, davantage de BS2 et de SUV V3, une poignée de vieille BS6 (photo du haut) et c'est tout.
Brilliance était né d'un rêve fou : produire une grande berline premium, digne des Européennes, dans un Liaoning sans tradition automobile. Pour y arriver, Brilliance a largement sous-traité : carrosserie signée Giugiaro, ingénierie industrielle Porsche et un moteur Mitsubishi sous le capot. A l'époque, les constructeurs Chinois voulaient aller au plus vite. Au moins, contrairement à d'autres, Brilliance n'a pas cherché à racheter l'outillage d'un modèle des années 90... Arriver à lancer la Zonghua (alias BS6) fut déjà un exploit en soi. Que Brilliance soit toujours là 15 ans après est un second exploit.
Reste qu'à l'instar d'Haima, il n'a pas la taille critique pour être pérenne. Pour les Chinois, Roewe et Wey représentent davantage le premium national. Et comme Haima, les propriétaires se sont montrés radins sur le développement de nouvelles plateformes et de motorisations. Pour Brilliance, "innover", cela signifie tirer la manche de BMW et négocier des transferts de technologies.
Le constructeur projette de retenter sa chance en Europe. Il n'a pas le choix : dans un marché toujours plus compétitif, les leaders poussent les "petits" à la marge. Il faut chausser des bottes de sept lieux ou bien laisser partir le train... Je doute que d'un seul coup, Brilliance réussisse à doubler sa production, à se doter d'une R&D digne de ce nom (notamment dans l'électrique), ainsi que d'une vraie présence à l'étranger.
Comme Haima, la question est avant tout de savoir quel est le degré de connexion de Brilliance. On dit que Xi Jinping aime le Liaoning, car son père, Xi Zhongxun, y a combattu l'armée impériale. Ca peut sembler trivial, mais cela peut permettre à Brilliance de perdurer...

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