Zhengzhou : un peu de tout, quatrième partie

Suite et fin de mes photos diverses de Zhenzghou. Ce camion tout flou (qui a l'air de servir de benne à ordure) est un Sinotruk. Lorsque Renault racheta Berliet, il s'empressa de jeter à la poubelle le carnet d'adresse de Paul Berliet. DongFeng (NDLA : oui, le partenaire avec qui Renault s'alliera 35 ans plus tard) a bien assemblé un camion Renault en vue de l'export en Afrique, mais ce fut le champ du cygne. Le partenaire de Berliet, Chongqing Hongyan (qui produit actuellement des Iveco) s'est tourné vers Steyr. Visiblement, il y eu du retard et en 1985, le constructeur Chinois fit un photomontage ultra-foireux pour nous faire croire qu'il avait assemblé un Steyr... Bref, par la suite, CNHTC (alias Sinotruk) récupéra l'outillage, d'où des camions avec la cabine caractéristique des camions autrichiens. CNHTC profita de l'implosion du groupe Steyr et de l'arrêt de la production de poids-lourd pour mener sa barque. C'est le bon vieux "il n'y a pas de prix dessus, donc c'est gratuit !" Aujourd'hui, CNHTC appartient au SASAC, un conglomérat étatique Chinois. MAN est actionnaire du constructeur et ses derniers produits, les Howo, ont des cabines Allemandes.

La plupart des camions-benne sont en configuration "chinese 6" avec un essieu près de l'essieu avant (généralement directionnel.) Une question de poids maximal autorisé par essieu. Evidemment, chaque fois que je souligne que c'est cocasse de voir un "chinese 6" en Chine, mes hôtes restent stoïques.
Dans l'un des centres commerciaux qui tentent de capter les employés de Foxconn, j'ai croisé cet étonnant London Taxi TX4. Pour rappel, Geely a tenté de produire des TX4 à conduite à gauche (j'en ai même conduit un.) Au final, ils étaient trop cher et trop mal finis (d'ailleurs, Geely a fini par ruiner la réputation de London Taxi.) L’Azerbaïdjan a pu racheter les invendus et transporter avec les VIP de l'Eurovision. En attendant, celui-ci est un exemplaire "civil" (sans enseigne "taxi"), en train de rouiller à l'extérieur.
Sur le parking de Sailun Jinyu, deux Toyota Crown, une S120 et une S130. Dès les années 70, Toyota a tenté de faire du lobbying pour monter une joint-venture. Il n'en obtint une que dans les années 2000 (avec FAW ; une seconde avec GAC suivi peu après.) La Chine refusait de voir une entreprise Japonaise mettre son logo sur une usine Chinoise. Mais dans le même temps, elle avait un cruel besoin en voitures, que la production locale était bien incapable d'éponger. Toyota lui a donc soldé des Crown pendant des années, espérant ainsi faire avancer son dossier...
Un SUV générique des années 2000 (un Fudi ? Un JMC ?) face au Rich ex-Dessoude.
Une Hafei Lobo, qui a connu des jours meilleurs. Carrosserie signée Pininfarina, tout de même.
Enfin une voiture qui roule ! Une Chery QQ ou plutôt, d'après son logo, une Hcery QQ. Encore un mécano surpris en plein apéro...
Vous vous souvenez de la carcasse orange en cours de transfert sur le site de Zhengzhou-Nissan ? Voici le produit fini ! Notez quand même l'ingéniosité des Chinois pour transformer un pick-up en 4x4. Surtout qu'à l'époque, il n'y avait aucun designer en Chine. Et bien sûr, les délais étaient très courts. C'est ce côté "travail à la truelle" qui fait le charme des voitures Chinoises des années 90-2000.
Yi m'a emmené dans une salle d'arcades. Il y avait un simili-NFS Underground. La plupart des voitures étaient bloquées et je me suis retrouvé avec une Mazda MX-5 NC noire ! De mon meilleur mandarin, j'ai dit : "这是我的车 !" (c'est ma voiture) Et comme d'hab', mes hôtes m'ont pris pour un mythomane, jusqu'à ce que je leur montre des photos de ma voiture, une MX-5 NC noire... 

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