TN6
En ces journées du patrimoine, la RATP avait fait rouler deux bus Renault TN6. Quel boucan d'enfer ! Le premier m'a surpris et je n'ai pas pu l'immortaliser. Mais le second, bloqué à un feu rouge, c'est laissé prendre en photos...
Renault avait lancé son premier bus en 1906. Néanmoins, à l'époque, le principal fournisseur de bus parisiens, c'était Somua. Surtout, le roi des rues, c'était le tramway. Le bus se contentait de rouler là où la route était trop sinueuse pour le tram.
En 1920, la STCRP (Société de Transport en Commun de la Région Parisienne) décida de sacrifier le tramway. Il lui fallait un bus puissant, avec une bonne capacité. Renault se plaça avec une évolution de son TN, le TN6 de 1926. A l'époque, l'accès se faisait uniquement par l'arrière, avec une plateforme. Le conducteur était isolé dans une cabine sans contact avec le reste du véhicule. Notez la présence du poinçonneur, à l'arrière, qui validait les billets et donnait le top départ.
Le TN6 devint une vision familière de Paris. Il connu le front populaire, l'occupation, la libération, la création de la RATP (1949) et même mai 1968 ! On a d'ailleurs ici un bus en version après-guerre. Avec des lignes identifiées par des chiffres (parfois, ils correspondaient à ceux des anciennes lignes de tramway.) Il ne prit sa retraite qu'en 1969.
Renault/Saviem n'avait pas de monopole. Somua, Chausson et Berliet fournissaient également des bus pour la STCRP/RATP. Tout changea dans les années 80, lorsque tout ce petit monde fut absorbé par Renault V.I. Pour les appels d'offres, il n'y avait plus que Renault ou Renault. La section CGT de la RATP et la section CGT de Renault V.I. étaient de mèche et gare aux appels d'offres. Ils s'assuraient que lors des appel d'offres, les acheteurs de la RATP ouvraient la "bonne" enveloppe... Après des années de bagarre, la RATP parvint enfin à imposer la mise en circulation d'un "non-Renault", le Mercedes O530, en 2001. Entre temps, Renault V.I. avait vendu 50% de sa division bus à Iveco, créant Irisbus. Peu après, Renault revendit Renault V.I. à Volvo ; la division devint alors Renault Trucks. La commission Européenne craignait un monopole européen du bus et du camion. Irisbus fut vendu dès 2001 à Iveco, devenant alors "Iveco bus". Fort de la jurisprudence Mercedes et vu que Irisbus/Iveco n'était plus vraiment Français, la RATP en profita pour ouvrir davantage ses appel d'offres. D'où l'arrivée de MAN et demain, de Byd.
Au jugé, les Iveco bus, fabriqués chez l'ex-Renault V.I. sont de plus en plus minoritaires. Bravo, donc, à la CGT d'avoir tiré sur la corde jusqu'à ce qu'elle se brise...
Renault avait lancé son premier bus en 1906. Néanmoins, à l'époque, le principal fournisseur de bus parisiens, c'était Somua. Surtout, le roi des rues, c'était le tramway. Le bus se contentait de rouler là où la route était trop sinueuse pour le tram.
En 1920, la STCRP (Société de Transport en Commun de la Région Parisienne) décida de sacrifier le tramway. Il lui fallait un bus puissant, avec une bonne capacité. Renault se plaça avec une évolution de son TN, le TN6 de 1926. A l'époque, l'accès se faisait uniquement par l'arrière, avec une plateforme. Le conducteur était isolé dans une cabine sans contact avec le reste du véhicule. Notez la présence du poinçonneur, à l'arrière, qui validait les billets et donnait le top départ.
Le TN6 devint une vision familière de Paris. Il connu le front populaire, l'occupation, la libération, la création de la RATP (1949) et même mai 1968 ! On a d'ailleurs ici un bus en version après-guerre. Avec des lignes identifiées par des chiffres (parfois, ils correspondaient à ceux des anciennes lignes de tramway.) Il ne prit sa retraite qu'en 1969.
Renault/Saviem n'avait pas de monopole. Somua, Chausson et Berliet fournissaient également des bus pour la STCRP/RATP. Tout changea dans les années 80, lorsque tout ce petit monde fut absorbé par Renault V.I. Pour les appels d'offres, il n'y avait plus que Renault ou Renault. La section CGT de la RATP et la section CGT de Renault V.I. étaient de mèche et gare aux appels d'offres. Ils s'assuraient que lors des appel d'offres, les acheteurs de la RATP ouvraient la "bonne" enveloppe... Après des années de bagarre, la RATP parvint enfin à imposer la mise en circulation d'un "non-Renault", le Mercedes O530, en 2001. Entre temps, Renault V.I. avait vendu 50% de sa division bus à Iveco, créant Irisbus. Peu après, Renault revendit Renault V.I. à Volvo ; la division devint alors Renault Trucks. La commission Européenne craignait un monopole européen du bus et du camion. Irisbus fut vendu dès 2001 à Iveco, devenant alors "Iveco bus". Fort de la jurisprudence Mercedes et vu que Irisbus/Iveco n'était plus vraiment Français, la RATP en profita pour ouvrir davantage ses appel d'offres. D'où l'arrivée de MAN et demain, de Byd.
Au jugé, les Iveco bus, fabriqués chez l'ex-Renault V.I. sont de plus en plus minoritaires. Bravo, donc, à la CGT d'avoir tiré sur la corde jusqu'à ce qu'elle se brise...
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