La Californie en Picardie
L'autre jour, j'avais un rendez-vous d'affaire dans une entreprise en Picardie. L'entreprise était située à côté d'un centre commercial. Comme c'était la première fois que j'y allais, je m'y suis perdu et je suis passé plusieurs fois devant cette Mustang de 1967, légèrement tunée. Avec sa robe vert métallisée, difficile de la louper ! Une fois mon rendez-vous terminé, je suis retourné sur les lieux et elle était là. Alors j'en ai profité...
Ca m'a rappelé la Mustang d’Hawaï (qui était de 1968.) Le plus intrigant dessus, ce sont les plaques US.
Il y a pas mal de rumeurs sur les origines de la Mustang. La version officielle, c'est que les designers se sont inspirés du concept-car Mustang 1 de 1962 (avec laquelle la Mustang n'a pas grand chose en commun, au-delà du nom.) Certains disent que Lee Iacocca (alors vice-président de Ford) l'aurait dessinée lui-même (sauf qu'il n'a jamais été designer.) D'autres évoquent un concept-car de roadster sur base Ford Falcon que Budd aurait présenté à Ford, dans le plus grand secret (ils se tournèrent ensuite vers AMC, ce qui donna la XR-400 de 1962.) Il s'agirait aussi d'un projet dont Chevrolet n'aurait pas voulu. Effectivement, Joe Oros, le responsable de l'équipe de designers, était un ancien de GM... Mais il avait quitté la firme en 1955.
Quoi qu'il en soit, la Mustang débuta en mars 1964. Ford s'offrit différent happening, dont une présentation au sommet de l'Empire State Building (en fait, c'était une maquette, coupée en trois morceaux pour entrer dans l'ascenseur du gratte-ciel.) En avril, elle trônait à l'exposition universelle de New York. Le mois suivant, Henry Ford II en personne pilotait le pace-car (une Mustang cabriolet) lors des 500 Miles d'Indianapolis... Qui tournèrent à la débâcle pour la Lotus de Jim Clark, soutenue par le constructeur.
Quoi qu'il en soit, ce fut un carton. La recette était simple : une plateforme reprise de la Falcon (pour limiter les coûts) avec un empattement court et une bonne répartition des masses. Les V8 pouvaient encaisser le gonflage et au pire, le châssis était capable d'accueillir des mécaniques monstrueuses. Sans oublier un tarif très attractif. Le tout, avec une ligne craquante, ni trop virile, ni trop féminine. Du jeune cadre urbains au red neck, tout le monde la trouvait à son goût. Les Corvair Monza et Plymouth Barracuda étaient balayées. En 1966, Ford en vendit 607 568 unités !
En interne, c'était un beau coup pour les "jeunes Turcs" de Ford, avec Iacocca à leur tête. La vieille garde, emmenée par Robert McNamara, ridiculisée par le flop d'Edsel, avait eu tort a posteriori. C'était l'époque où Ford et GM avaient pléthore de bureaux d'études, de bureaux de design et autres services de compétition. Des équipes de 4, 5, 10 personnes. Souvent des mécanos ayant tout appris sur le tas, comme Mickey Thompson (pour GM) ou Carroll Shelby (pour Ford.) Avec les hot-rods, il y avaient quantité de personnes, en Californie, capable de préparer ou de construire une voiture avec trois francs, six sous et en un temps record. Sans oublier les pilotes, alors que dragsters, stock-car et courses d'endurance étaient en pleine professionnalisation. Ford avait moins de scrupules à embaucher des hispaniques ou des Asiatiques (mais pas des noirs, il ne faut pas charrier.) Par contre, sur les photos officielles, les basanés sont priés de se tenir en retrait. Voire hors du cadre. Avec le succès de la 'Stang, toutes ces équipes tournaient à plein régime. Qu'il s'agissait de concevoir une version destinée à tel ou tel état, de travailler sur de nouvelles technologies (dont un ABS avant l'heure) ou tout simplement, de préparer des Mustang de compétition. Il existe donc quantité de Mustang très spéciales.
En 1967, la Mustang subit un profond lifting. Elle était plus grosse et mieux équipée. 1967, c'était aussi l'entrée en lice de la Chevrolet Camaro et de l'AMC Javelin. Enfin de vraies concurrentes ! Les ventes chutaient. Les séries limitées n'avaient plus d'impact. Shelby, dubitatif face au devenir de son label, jeta l'éponge.
En France, la Mustang était plus ou moins importée officiellement. Henri Chemin, le patron de Ford France, faisait courir le vétéran Maurice Trintignant en endurance. En 1965, un tout jeune réalisateur nommé Claude Lelouch souhaitait faire tourner Jean-Louis Trintignant (neveu de Maurice), dans un rôle de pilote. Par sa connexion familiale, l'acteur obtint de Chemin diverses voitures de course, dont une Mustang. La voiture apparue largement dans Un homme et une femme. Emballé par l'expérience, Jean-Louis Trintignant se lança par la suite en compétition !
Chemin, lui, eu une autre idée de "coup" : faire rouler Johnny Hallyday au Monte-Carlo 1967. Après chaque étape, le chanteur avait pour mission de foncer (avec la voiture) au concessionnaire Ford le plus proche, pour s'y réfugier ! Des cohortes de fans faisant à chaque fois le siège des concessionnaires...
Ca m'a rappelé la Mustang d’Hawaï (qui était de 1968.) Le plus intrigant dessus, ce sont les plaques US.
Il y a pas mal de rumeurs sur les origines de la Mustang. La version officielle, c'est que les designers se sont inspirés du concept-car Mustang 1 de 1962 (avec laquelle la Mustang n'a pas grand chose en commun, au-delà du nom.) Certains disent que Lee Iacocca (alors vice-président de Ford) l'aurait dessinée lui-même (sauf qu'il n'a jamais été designer.) D'autres évoquent un concept-car de roadster sur base Ford Falcon que Budd aurait présenté à Ford, dans le plus grand secret (ils se tournèrent ensuite vers AMC, ce qui donna la XR-400 de 1962.) Il s'agirait aussi d'un projet dont Chevrolet n'aurait pas voulu. Effectivement, Joe Oros, le responsable de l'équipe de designers, était un ancien de GM... Mais il avait quitté la firme en 1955.
Quoi qu'il en soit, la Mustang débuta en mars 1964. Ford s'offrit différent happening, dont une présentation au sommet de l'Empire State Building (en fait, c'était une maquette, coupée en trois morceaux pour entrer dans l'ascenseur du gratte-ciel.) En avril, elle trônait à l'exposition universelle de New York. Le mois suivant, Henry Ford II en personne pilotait le pace-car (une Mustang cabriolet) lors des 500 Miles d'Indianapolis... Qui tournèrent à la débâcle pour la Lotus de Jim Clark, soutenue par le constructeur.
Quoi qu'il en soit, ce fut un carton. La recette était simple : une plateforme reprise de la Falcon (pour limiter les coûts) avec un empattement court et une bonne répartition des masses. Les V8 pouvaient encaisser le gonflage et au pire, le châssis était capable d'accueillir des mécaniques monstrueuses. Sans oublier un tarif très attractif. Le tout, avec une ligne craquante, ni trop virile, ni trop féminine. Du jeune cadre urbains au red neck, tout le monde la trouvait à son goût. Les Corvair Monza et Plymouth Barracuda étaient balayées. En 1966, Ford en vendit 607 568 unités !
En interne, c'était un beau coup pour les "jeunes Turcs" de Ford, avec Iacocca à leur tête. La vieille garde, emmenée par Robert McNamara, ridiculisée par le flop d'Edsel, avait eu tort a posteriori. C'était l'époque où Ford et GM avaient pléthore de bureaux d'études, de bureaux de design et autres services de compétition. Des équipes de 4, 5, 10 personnes. Souvent des mécanos ayant tout appris sur le tas, comme Mickey Thompson (pour GM) ou Carroll Shelby (pour Ford.) Avec les hot-rods, il y avaient quantité de personnes, en Californie, capable de préparer ou de construire une voiture avec trois francs, six sous et en un temps record. Sans oublier les pilotes, alors que dragsters, stock-car et courses d'endurance étaient en pleine professionnalisation. Ford avait moins de scrupules à embaucher des hispaniques ou des Asiatiques (mais pas des noirs, il ne faut pas charrier.) Par contre, sur les photos officielles, les basanés sont priés de se tenir en retrait. Voire hors du cadre. Avec le succès de la 'Stang, toutes ces équipes tournaient à plein régime. Qu'il s'agissait de concevoir une version destinée à tel ou tel état, de travailler sur de nouvelles technologies (dont un ABS avant l'heure) ou tout simplement, de préparer des Mustang de compétition. Il existe donc quantité de Mustang très spéciales.
En 1967, la Mustang subit un profond lifting. Elle était plus grosse et mieux équipée. 1967, c'était aussi l'entrée en lice de la Chevrolet Camaro et de l'AMC Javelin. Enfin de vraies concurrentes ! Les ventes chutaient. Les séries limitées n'avaient plus d'impact. Shelby, dubitatif face au devenir de son label, jeta l'éponge.
En France, la Mustang était plus ou moins importée officiellement. Henri Chemin, le patron de Ford France, faisait courir le vétéran Maurice Trintignant en endurance. En 1965, un tout jeune réalisateur nommé Claude Lelouch souhaitait faire tourner Jean-Louis Trintignant (neveu de Maurice), dans un rôle de pilote. Par sa connexion familiale, l'acteur obtint de Chemin diverses voitures de course, dont une Mustang. La voiture apparue largement dans Un homme et une femme. Emballé par l'expérience, Jean-Louis Trintignant se lança par la suite en compétition !
Chemin, lui, eu une autre idée de "coup" : faire rouler Johnny Hallyday au Monte-Carlo 1967. Après chaque étape, le chanteur avait pour mission de foncer (avec la voiture) au concessionnaire Ford le plus proche, pour s'y réfugier ! Des cohortes de fans faisant à chaque fois le siège des concessionnaires...
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