MMXX Time to be audacious
Mercredi soir, Maserati dévoilait la supercar MC20. Sa première vraie nouveauté depuis la Levante, en 2016, méritait bien un son et lumière ! Voici donc MMXX Time to be audacious. Un jeu de mot entre "2020" en chiffres romains et le côté "prototype".
Les e-présentations, ça a tendance à tourner au photomaton, avec diaporama Powerpoint.
Cela aurait été complètement inadapté à un lancement de l'envergure de la MC20.
Le tour de force de Maserati est d'avoir réussi à créer un bel évènements, dans le contexte du Covid. Avoir des invités, tout en le mettant en ligne.
Quand vous vous appelez Maserati, vous ne pouvez pas vous contenter d'un simili-keynote Apple.
Pour l'occasion, ils ont transformé le circuit de Modène en drive-in. On parle bien sûr du Modena Autodrome, de construction moderne et non de l'ancien circuit tracé sur un aérodrome, qui n'existe plus. 40 invités (dont Jean-Pierre Gagick) se sont vu attribué une Maserati. Les modèles anciens occupant le premier rang.
Un moyen ludique de jouer avec la distanciation sociale.
Deux batteurs casqués, en combinaison blanche (NDLA : un clin d’œil au Stig ?) ont ouvert le show. Ils devaient avoir bien chaud. D'ailleurs, l'un d'eux a relevé un peu sa visière en cours de présentation.
Puis l'on bascule dans le néo-Philippe Decouflé avec un chœur en playback qui faisait des rondes. Là, je me demandais s'ils allaient lancer la MC20 ou bien La Cinquième...
Et enfin, la MC20...
Ne faisons pas semblant d'être surpris.
De nos jours, les constructeurs ne savent plus tenir leur langue.
En novembre dernier, la firme au Trident avait elle-même diffusé des clichés d'un mulet sur base Alfa Romeo 4C. En février, il en dévoilait le nom : MC20 (Maserati Corse 2020.) A cette époque, elle aurait du être dévoilée en mai. On imagine sans problème que le Covid imposa ce retard de quelques mois. Le jour J, Maserati s'était contenté d'un teaser d'une MC20 camouflée, face à deux voitures ex-Stirling Moss, pour rendre hommage au pilote Britannique.
Le matin même de la présentation MMXX, des clichés de la MC20 fuitaient. On savait donc à quoi s'attendre...
Voici donc la supercar qui doit donner un second souffle à Maserati.
C'est la première voiture du constructeur équipée d'un châssis carbone et de portes en élytre. Dallara s'est occupé de l'aérodynamisme. Le moteur est un inédit V6 Nettuno (NDLA : Neptune, rapport au trident) 3,0l double-turbo 630ch. Un moteur construit au Maserati Engine Lab, une entité bâtie pour l'occasion. Terminés, les moteurs Chrysler ou Ferrari ! Pour autant, le constructeur se vante que sa mécanique dérive de la F1, donc de Ferrari (NDLA : encore que vu les performances de Ferrari et Alfa Romeo à Monza, il aurait mieux fait de s'abstenir...) Accouplé à une boite DCT à 8 rapports, il permet à la MC20 de bondir à 100km/h en 2,9 secondes et de dépasser les 320km/h en pointe. Pas d'hybridation, d'où 9,6l/100km et 262g en WLTC.
Avec sa bouche au ras du sol et cette livrée Bianco Audace, cette MC me rappelle le très beau concept-car Birdcage 75th de 2005. Ce qui est plutôt flatteur. Il était compliqué d'adapter le vocabulaire Maserati à une GT à moteur central. C'est original et c'est spéctaculaire. J'aime.
Le sosie de Bradley Cooper, c'est MrJWW. Influenceur, il succède à Supercar Blondie comme Monsieur Loyal de la soirée.
La MC20 courra en GT.
Andrea Bertolini est présent sur scène. Il porte à la fois la casquette de pilote d'essai de la marque et surtout, en tant qu'ancien pilote de la MC12, il assure une continuité historique.
L'histoire et l'héritage sont deux fils rouge de la soirée. Il y a eu non pas un, mais deux montage combinant images d'archives et présent de la marque.
Le communiqué souligna que la MC20 était une vraie Maserati. Mais c'est quoi, "une vraie Maserati" ?
La marque débuta vraiment en 1926, avec la construction de voitures de courses. Onze années plus tard, les frères Maserati vendait à la famille Orsi. Les Orsi voulurent donner une autre dimension à la marque et en 1947, avec l'A6 1500, Maserati se lança dans les voitures de route...
Le pli était pris. Désormais, tous les dix, quinze ans, la marque allait changer de main. Chaque propriétaire imprimant une direction radicalement différente de la précédente, avant de connaitre des difficultés financières et de passer la main. Même depuis la reprise par Fiat, Maserati a connu plusieurs positionnements !
De 500 voitures à la fin des années 90, Maserati a atteint 51 000 unités en 2017, avant de connaitre un trou d'air. Il lui manque tout de même une vraie cohérence et surtout, des modèles historiques vraiment connus du grand public. Ressortir régulièrement les 250F de Juan Manuel Fangio et de Stirling Moss, ça ne fait pas le rue Michel. Au moins, ça l'oblige à regarder devant.
Davide Grasso, le PDG, n'est pas venu les mains vides. La MC20 est accompagnée d'une série d'annonces.
C'est désormais obligatoire dans le premium, le constructeur se dote d'une division personnalisation, avec FuoriSerie.
Cette Ghibli "Corse", avec ses deux bandes rouge, possède un côté Hot Wheels. Pour les plus de 10 ans, par contre...
Mais ce n'est qu'un apéritif. Car en 2022, le constructeur lancera une nouvelle Granturismo. L'ancienne est morte de vieillesse, fin 2019. La MC20 lui succède d'ailleurs sur la chaine de l'usine historique
Viale Ciro Menotti.
La MC20 est trop confidentielle pour pouvoir porter seule les ventes de la marque.
2022, c'est tard. Clairement, la mouture inspirée du concept-car Alfieri a été accueillie fraichement et il a fallu retourner à la planche à dessin. Sans doute aussi, Stellantis a voulu mettre son grain de sel...
La dernière image de la soirée, ce fut Davide Grasso entouré des ouvriers de l'usine de Modène. Un bel hommage à ces anonymes, tellement indispensables.
Ce fut une présentation courte (30 minutes), mais même derrière son écran d'ordinateur, on en a pris plein la vue !
Maintenant, pour le constructeur, il n'y a plus qu'à...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer