Vision for the future of Automobili Lamborghini

Lamborghini nous annonce son plan pour 2030. Et oui, il y aura de l'électrification... 

On est accueilli par Stephan Winkelmann, le PDG. A l'automne dernier, Stefano Domenicali a quitté la marque au taureau pour le Formula One Group. Il est remplacé par son prédécesseur !

Stefan Winkelmann est l'unique intervenant. Aujourd'hui, c'est une présentation "corporate".

Le management repose souvent sur la roue de Deming : Plan Do Check Act.

Pour le "Plan", il faut des hypothèses de départ. Les intrants de Stephan Winkelmann sont des contraintes écologiques toujours plus fortes. A la fois, par le législateur, mais aussi à la demande d'une clientèle plus jeune et plus "consciente" (cf. le discours de Bentley.)

C'est sur ce constat qu'il a bâti son plan, Direzione Cor Tauri. Cor Tauri étant l'étoile la plus lumineuse de la constellation du Taureau. Le Taureau étant évidemment une référence au logo de Lamborghini. Qui était lui-même issu du signe zodiacal de Ferruccio Lamborghini.
Pour l'anecdote, cette étoile est davantage connu sous le nom arabe d'Aldébaran... Et comme Alpha Tauri. Nul doute que Stephan Winkelmann a écarté ce nom, pour éviter toute confusion avec l'écurie de F1...

Ainsi, d'ici 2025, toutes les Lamborghini seront hybridisées. Charge aux ingénieurs de compenser le surpoids des batteries.

L'objectif, c'est de diviser par deux les émissions de CO2 des voitures.

La gamme passera ensuite à quatre modèles, avec une GT entièrement électrique. C'est la grande annonce du jour.

Cette GT est visiblement le premier apport du nouveau PDG. Autant dire qu'à 5 ans du SOP, il n'en existe qu'un cahier des charges très flou...

Le PDG attaque ensuite un volet de présentation de la marque et de ses évolutions.

Stephan Winkelmann rend hommage à Stephan Winkelmann et sa chronologie débute en 2005. Il se félicite ainsi d'avoir multiplié la production par 7, en quinze ans.

Il "oublie" de préciser qu'en 2003, avec la Gallarado, Lamborghini avait pu tripler ses ventes et atteindre un palier à 1 500 unités par an.

Il préfère évoquer l'Urus, dont il avait participé à la présentation du prototype, au salon de Pékin 2012. Lancement qui marquait également une réorientation vers les BRICS.

L'Urus de série en fut dévoilé qu'en décembre 2017. Trois ans plus tard, avec 11 000 unités, c'est déjà la troisième Lamborghini la plus vendue d l'histoire.

Stephan Winkelmann ne s'en cache pas. L'Urus permet de remplir la caisse et ainsi financer les GT. Dans sa pyramide, Urus est tout en bas. Il n'y aura donc pas de petit SUV, type Macan.

Sous sa responsabilité, Lamborghini a également progressé vers le haut.

En 2009, la firme au taureau se dota d'un inédit département compétition, Squadra Corse. A l'origine, il préparait les Gallardo Super Trofeo. Il changea de dimension avec le développement de l'Huracàn GT3, en 2015. Régulièrement, des Lamborghini de route profitent du savoir-faire de Squadra Corse.

L'autre nouveauté, c'est la Siàn. Première hypercar du constructeur, c'est également sa première hybride (nonobstant le concept-car Asterion de 2014.)

Clairement, Stephan Winkelmann souhaite qu'elle serve d'inspiration pour la future électrique.

Enfin, il se vante que depuis 2015, le site de Sant'Agatha Bolognese est neutre en carbone. Et ce, malgré les travaux effectué ensuite pour produire l'Urus.


Homme de Volkswagen depuis 16 ans, Stephan Winkelmann se présente en avocat des intérêts de Lamborghini auprès du géant allemand. Il arrive ainsi avec un chèque de 1,5 milliards d'euros, sur quatre ans. Le plus important investissement de l'histoire du constructeur.

Enfin, il souligne que cet argent sera exclusivement pour l’Émilie-Romagne. Contrairement à Lotus, Lamborghini en fera pas du made in China !
 
Stephan Winkelmann se veut un patron pragmatique, sans pour autant trahir les fans.

Pour s'adresser à eux, la caméra passe en gros plan. Le PDG remercie ses auditeurs en italien et lâche : "Forza Lamborghini !" 

La communication non-verbale est édifiante.
Le PDG a l'air tendu, il grimace lorsqu'il évoque les objectifs de CO2. Son visage ne s'illumine que lorsqu'il s’envoie des fleurs pour son travail de 2005 à 2015. Stephan Winkelmann était beaucoup plus souriant pour parler de la Bugatti Bolide.
On note aussi une gestuelle assez économe, sans conviction, qui tranche avec le chaleureux "Benvenuti" du début.

L'impression globale, c'est que VW lui a imposé un plan pour rendre "plus verte" Lamborghini. Ce n'est pas la direction qu'il souhaitait prendre et maintenant, il doit défendre un projet qu'il n'aime pas.

A moins que ce diplômé en sciences politiques n'ait joué la comédie, pour mieux avoir les fans de son côté. Le gentil Winkelmann face au méchant VW...

(Captures d'écran de Lamborghini.)

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