Obey the Sprinter
Il faut reconnaitre à Shepard Fairey un talent certain, à la fois dans le graphisme et le happening.
En 1989, alors âgé de 19 ans, il créait l'affiche "André The Giant has a posse". Peu après, il la relookait. Le visage du catcheur était stylisé et le texte était "Obey Giant". Un clin d’œil à la fois au "Big Brother is watching you" de 1984 et à l'une des injonctions subliminales d'Invasion Los Angeles. Shepard Fairey en colla partout, exactement comme John Hamon avec son portrait. Charge au passant d'y trouver une signification.
Skateboardeur et grapheur, Shepard Fairey mit son talent de la viralité au service du street markting. Il a ainsi géré des campagnes pour Hasbro ou Pepsi. Il a aussi créé la fameuse affiche "Hope" pour Barack Obama ou le "Liberté, Égalité, Fraternité" dans le bureau d'Emmanuel Macron.
Et donc, en parallèle, il a créé la marque Obey. La première collection était d'ailleurs inspiré d'Invasion Los Angeles. Obey fut un carton auprès des hipsters, avec son message ironique.
Ses créations se vendent bien, alors pourquoi ne chercherait-il pas à en tirer profit ? Traitez moi de vieux con, mais je trouve hypocrite ce genre de personnes qui se prétendent moralement supérieures, tout en vendant des casquettes à 40€ et des lithographies à 1 250€ !
Shepard Fairey a aussi des notions de copyright à géométrie variable. Quand l'auteur du cliché ayant servi pour le poster "Hope" se réveilla, l'artiste invoqua le "fair use". Baxter Orr avait commercialisé des affiches "Protect" avec le visage de "Obey Giant" couvert d'un masque respiratoire et là, Shepard Fairey invoqua le droit à l'image. En résumé, il a le droit de copier, mais être copié, non !
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