Mustang Passion

A l'approche des fêtes, Glénat réédite Mustang Passion. Comme son nom l'indique, il s'agit d'un ouvrage consacré à la Ford Mustang. Il est signé Benjamin Cuq.

Le terme "icône" est très galvaudé. Néanmoins, il s'applique bien à la Mustang. Y compris dans le sens religieux. Pour nombre d'Européens, elle personnifie la culture Américaine contemporaine, du rock aux road-movies. Il suffit de voir, aux USA, le nombre de touristes qui louent des Mustang cabriolets pour vivre ce mythe...

Forcément, lorsque vous voyez que c'est édité chez Glénat, votre taux de cortisol grimpe en flèche. Benjamin Cuq est néanmoins un journaliste chevronné. Il est célèbre pour son romenquête sur Carlos Ghosn. Surtout, il a également rédigé un Corvette Passion. Donc a priori, quelqu'un de passionné par les USA. Il publie peu. On pourrait en déduire qu'il soigne donc chaque ouvrage.

La première alerte, c'est que le livre est presque exclusivement composé de documents d'usines. Dommage d'écarter d'emblée les préparateurs comme Chip Foose, George Barris, Saleen, West Coast Custom... Rien non plus sur les clubs et autres swap meets, pourtant essentiel pour comprendre la voiture. Tout juste s'offre-t-il une parenthèse sur la Mustang au cinéma.

En matière d'archives Ford, vous avez le musée Henry Ford. Il possède des documents rares, mais payants. Puis il y a les archives du groupe, des gens charmants. Vous leur dites ce que vous cherchez et sous 48h, vous recevez (gratuitement) un WeTransfer de 200 photos.

Pour Mustang Passion, Benjamin Cuq a sous-traité à Ford France. Ils ont utilisé le moteur de recherche du site "Media" et ils ont pris les premiers résultats (NDLA : enfin, dans cet exemple, c'est le deuxième !)

Plus vous avancez, plus vos illusions se dissipent. Voici le tout premier paragraphe. Qui est ce "il" ? 

Les oublis en page 84, ça arrive. Vous êtes dans le feu de l'action. Pour vous, tout semble clair. Et vous n'avez pas forcément la motivation pour relire tout votre texte.
Sauf qu'ici, on parle de la première phrase, de la première page. Les mots qui vous sautent aux yeux, chaque fois que vous ouvrez le fichier du manuscrit. D'un texte validé par la lectrice de Glénat, pour lequel Benjamin Cuq a signé trois bons à tirer.

Partant de là, ça ne va que diminuendo. Une maquette plate, des photos sans intérêts (sans clichés de Carroll Shelby, ni de Lee Iacocca ou de qui que ce soit) et un vocabulaire pauvre, truffé d'anglicismes.

Surtout, le titre est "Mustang Passion". Où est la passion, l'enthousiasme ? Benjamin Cuq reste trop à distance de son sujet. Il refuse de prendre parti, alors que par définition, son ouvrage devrait être subjectif.

Le livre brosse l'historique complet, génération par génération, de 1964 à nos jours. Les fans de 'Stang ou même ceux qui ont un minimum de culture automobile n'apprendront pas grand chose.

Dans la dernière édition, on trouve en plus un publi-reportage sur la Mustang Mach-e. C'est un renvoi d'ascenseur pour les services rendus par Ford France. C'est de bonne guerre.

Consternation. C'est un énième livre bâclé de Glénat. Le talent de l'éditeur, c'est de prendre un sujet passionnant et de le rater. 

Comme d'habitude, cela plairait à un enfant qui commence à s'intéresser aux voitures. Quant à moi, est-ce que j'aurais accepté de payer 35€ pour cela ? Non.

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