Jaguar TCS Racing | Season 8 Launch

Avec les départs d'Audi, BMW et Mercedes-Benz, Jaguar sera l'un ds derniers constructeurs officiellement présent en Formule e. Après une saison 7 (2020-2021) de toute beauté, le matou peut rêver de titre...

Pour la présentation, Jaguar Racing fait appel aux voix de la Formule E. A savoir la consternante Derin Adetosoye et à Saunders Carmichael-Brown. Spécialiste du "ear rape", Carmichael-Brown a inspiré Julien Febreau. C'est étonnant de l'entendre parler normalement. On s'attendait presque à un "Mitch Evans grimpe sur L'ESTRAAAAADE ! Et Sam Bird EST SECOOOOOOND ! Plus que quelques mètres ! MITCH EVANS ARRIVE EN PREMIER ! MITCH EVANS ARRIVE EN PREMIER ! ENCORE UN TRIOMPHE POUR LE NEO-ZELANDAIS ! AAAAAAAHHHH !"

C'est à Gaydon, au studio de design Jaguar, qu'a lieu l'évènement. Une présentation publique, dans un lieu clos et sans masque. Du quasi-inédit, depuis deux ans. 

Notons, dans l'assistance, la présence de Mark Webber. Rappelons que l'Australien fut pilote Jaguar F1. Hélas, aujourd'hui, c'est un simple spectateur.

Deux clips reviennent sur la précédente saison de Jaguar Racing.

Le matou s'est lancé en Formula E lors de la saison 3 (2016-2017.) A l'instar de Mahindra ou de Venturi, ça a longtemps été une équipe de milieu de grille. Durant ses quatre premières saisons, elle a accumulé cinq podiums, dont deux victoires (pour Mitch Evans.)

C'est dommage, car la voiture est très belle. D'ailleurs, je la photographie à chaque fois que je la croise.

2020-2021 fut d'un autre tonneau : huit podiums (les deux pilotes montant sur l'estrade à Rome), dont deux victoires (pour Sam Bird.) Surtout, l'équipe s'est battu pour les titres pilotes et constructeurs jusqu'au bout. Mitch Evans devant se contenter finalement de la quatrième place au championnat, tandis que Jaguar finit second au classement constructeur.

James Barclay, le responsable de l'équipe prend la parole. Éphémère pilote Lotus en GT (et pilote Lotus en VHC, à l'occasion), il est passé par Bentley, avant de bâtir Jaguar Racing. Depuis peu, il est en charge de "Jaguar Land Rover Motorsport", ce qui (pour l'instant ?) revient au même.

Pour Jaguar, il était important de triompher en 2021, alors que le championnat faisait le plein. Pour la saison 8, Audi sera absent, tandis qu BMW a largement réduit la voilure. Les Britanniques seront donc logiquement l'une des principale force en présence.

Pour la nouvelle saison, l'équipe reconduit ses pilotes. C'est la paire la plus expérimentée du plateau.

Ancien champion de TRS et de GP3, Mitch Evans s'était cassé les dents en GP2. Il a rejoint Jaguar à son arrivée en FE, alors que sa carrière était dans une impasse. Evans s'est vite affirmé en leader de l'équipe, ouvrant son palmarès. Jaguar doit beaucoup au Néo-zélandais et vice versa.

Evans a vu défilé cinq équipiers. Puis, l'an dernier, le matou choisit de recruter l'un des principaux animateurs de la FE : Sam Bird. Le Britannique est le seul -avec Lucas di Grassi- à avoir disputé tous les ePrix. Avec 11 victoires, 5 poles et 21 podiums, c'est aussi l'un des plus beaux palmarès. Par contre, il a toujours été un piètre gestionnaire, ne montant qu'une seule fois sur le podium final (2017-2018.)

La livré 2022 est dévoilée lors d'un clip très rythmé, à coups d'images de synthèses. La Jaguar I-Type 6 se transforme brièvement en i-Pace, tandis que la piste devient un anneau de Möbius (en référence à la saison 8.)

Les deux pilotes posent aux côtés de la voiture.

James Barclay reconnait que la voiture est identique à celle de l'an dernier, à savoir une Gen2EVO. La grande nouveauté, ce sera pour l'an prochain, avec la FE "Gen 3". Voiture dont il ne peut pas encore parler...

Naguère sponsorisé par Panasonic (jusqu'en 2020), l'équipe possède un nouveau sponsor titre : TCS (Tata Consultancy Services.) L'entreprise d'ingénierie, jusqu'ici surtout présente dans le Commonwealth, cherche à se faire connaitre.

Curieusement, personne n'évoque l'aspect "Tata". TCS et Jaguar Land Rover appartiennent à Tata Group. Treize ans après l'acquisition du binôme Britannique, les synergies sont rares avec le reste du conglomérat. Ils devraient donc se féliciter de ce partenariat.
D'autant plus qu'il s'agit d'un geste symétrique à celui de l'ennemi-intime Mahindra...

Dernier invité -et non des moindres-, Thierry Bolloré, le directeur général de JLR.

Sur la forme, son discours est déplorable : aucune spontanéité, aucune passion, aucune interaction avec Saunders Carmichael-Brown et des termes pas du tout grand public (OEM, plateforme...) Le responsable répéta plusieurs fois "a copy of nothing", qui fait référence à un slogan de Jaguar des années 90.
Sur le fond, Thierry Bolloré nous promet un avenir souriant, avec le développement de nouveau VE. Il évoque brièvement une cellule au sein de Jaguar Racing (un second programme sportif ?)

Contrairement aux Allemands, Jaguar n'est impliqué qu'en Formule E. D'ailleurs, là où les Allemands possèdent des services compétitions puissants, présents depuis des décennies, Jaguar a connu de grandes éclipses. Et il faut donc à chaque fois repartir d'une feuille blanche.
Sans FE, il n'y a plus de Jaguar Racing (a priori.) Mais quid des retombées, a fortiori après le départ massif des Allemands ? Thierry Bolloré aura-t-il vraiment envie de financer une Jaguar "Gen 3" ? Si l'équipe ne confirme pas ses résultats de 2021, la question sera vite répondue...

Dans le même temps, la FE entre dans une nouvelle zone de turbulence. Nombre d'ePrix (dont Paris) ont profité du Covid pour déchirer leur contrat et il faut repartir avec de nouvelles destinations. En prime, le plateau s'étiole (personne n'ayant repris la franchise d'Audi) et Alejandro Agag est bien occupé avec l'Extreme E.
La Formule E doit réfléchir à son positionnement et à son avenir. Les constructeurs avaient imposé un couteux programme d'évolutions : Gen2 pour 2019-2019, Gen2EVO en 2020, Gen3 en 2022, avec une Gen4 déjà dans le viseur. Certes, la voiture est toujours plus puissante, toujours plus rapide et capable de rouler plus longtemps. La Gen3 se rapprochera d'une F2. Mais tout cela signifie une inflation des budgets, alors que les équipes privées redeviennent majoritaires...

(Captures d'écran de Jaguar.)