Toulouse-Aix-Nice

Le "road trip", ce n'est pas qu'une question de kilométrage. Il s'agit aussi de quitter sa routine, de rencontres, d'émerveillement, voire parfois d'expérience initiatique... J'ai la chance d'être souvent sur la route. Cette fois-ci, c'est entre Toulouse et Nice, via Aix-en-Provence.

Toulouse

Pour une fois, je pars de Toulouse. J'ai besoin de louer un voiture. C'est assez édifiant, lorsque vous allez sur le site d'un loueur et que vous regardez la toute première voiture qu'il vous propose...

Les parking de loueurs sont remplis de Fiat 500. J'ai manqué de temps pour faire des photos. En tout cas, c'est généralement assez mauvais signe. Lorsqu'un constructeur écoule sa production auprès des flottes, c'est que les ventes VP sont en chute libre. Donc mieux vaut solder les invendus, que de mettre Tichy au chômage technique...

Donc, vous aurez deviné quelle voiture j'ai loué, pour mon jardin d'hiver... En 16 ans de carrière, la 500 a peu évolué, esthétiquement et techniquement. Depuis 2020, c'est une "hybrid". Le 1,0l 70ch Firefly est associé à un i-stARS Valéo.
On avait conçu l'i-stARS pour des Maruti de 800kg, voire des kei cars de 900kg. Ici, on est sur un véhicul d'une tonne, donc c'est une solution sous-dimensionnée. Avec 3,6kW, cet alterno-démarreur ne fait pas grand chose. Mais grâce à la bêtise du législateur, les émissions de CO2 passent de 119g à 88g.

J'étais censé en essayer une, dans la foulée des essais de 500 électrique, début 2021. Deux concessionnaires m'avaient juré que "bientôt", Fiat France en mettrai une en rotation dans le réseau. Ah, la légendaire animation du réseau Fiat...

Ici, on a une 500C Hybrid Dolcevita. Elle est équipée d'un écran 7" avec Uconnect et c'est à peu près tout. Prix : 24 300€.

Suivant l'âge, "Dolcevita", cela évoque des choses très différentes. Pour les plus vieux, c'est Anita Ekberg, immergée dans la fontaine de Trevi jusqu'à la taille et invitant Marcello Mastroianni à la rejoindre : "Marcello ! Marcello !" (Et non pas "Mateo ! Mateo !" comme le chantait Mika Fukui.) Pour les plus jeunes, c'est un chocolat liégeois fabriqué par Yoplait... Voire une offre de services de Gaz de France. Pour moi, c'est le tube de Fabio Roscioli, alias Ryan Paris.
Au début des années 80, le mouvement anti-disco prit de l'ampleur et les majors US s'éloignèrent de tout ce qui était un peu dansant. Giorgio Moroder en profita pour produire des artistes lâchés par leurs maison, car étiquetés "disco" (Blondie, Diana Ross...) L'Italie possédait alors une industrie discographique florissante. Les producteurs occupèrent le terrain avec l'Italo-disco. La recette était simple : un beau gosse (ou une fille en micro-jupe), des textes en anglais et surtout, un rythme entrainant.
L'Italo-disco envahit les pistes de danse, puis le Top 50, avec des 45 tours produits à la chaine et des artistes interchangeables : Ryan Paris, mais aussi Clio (!), Moonray, Baltimora (RIP), Pino d'Angiò (l'un des seuls à chanter en Italien), Spania (!), P.Lion (qui servit de générique au Top 50), Sabrina, Piano Fantasia... Mon père avait acheté une double-cassette sur une autostrade. C'était de l'ultra-commercial, mais néanmoins produit avec soin.
Accessoirement, c'était aussi l'époque où Fiat était le premier constructeur Européen et le premier importateur, en France. Aujourd'hui, le réseau Fiat, ce sont surtout des fantômes...

Aller à Toulouse, pour voir un industriel de l'automobile, c'est étonnant. C'est un peu comme aller dans le Périgord voisin pour négocier des rillettes...

Évidement, la teneur des discussions est confidentielle. Mais j'y ai aussi trouvé quelque chose de très intéressant pour l'un de mes anciens employeurs. J'ai contacté mon remplaçant, qui a prévenu son supérieur, qui m'a félicité. Dire qu'en cinq années là-bas, je n'avais jamais eu le moindre mot d'encouragement !

Toulouse, c'est aussi là où habite l'un de mes amis d'enfance, Jérôme. J'étais en lycée technique. Donc, les profs étaient souvent absents. Au lieu de trainer, on allait chez lui jouer à la Super NES. Ah, Marioworld, Street Fighter 2...

Près de 30 ans plus tard, nous voilà dans un restaurant Toulousain. Le Renault Voltigeur sert de grande table !

Encore plus surprenant : il y a les décors de La pérégrination vers l'Ouest dans le parking de l'hôtel !

Au VIIe siècle, l'empereur Chinois envoya un moine érudit rapporter des textes bouddhistes, en Inde. La rumeur se repend que quiconque mangerait le moine vivrait dix mille ans et le malheureux est régulièrement attaqué. Heureusement, Bouddha lui envoya quatre animaux pour le protéger : un tigre, un ours, un dragon et le roi-singe. Ce dernier devenant le personnage principal du livre. Car au fil des (mauvaises) rencontres, le roi-singe s'avère expert en art martiaux.

En tout cas, ici, les animaux ne sont pas très bien reproduit. L'ours a plutôt l'air d'un rat géant. Et où est passé le fameux roi-singe ?

Aix-en-Provence

Jour 2 : cap sur Aix-en-Provence. Il y a près de 400km d'autoroute. Pour le GPS, c'est simple : vous branchez votre téléphone sur le port USB et au bout de quelques secondes, vous avez accès à Google Map.

La route est pluvieuse. Mais le temps passe vite. Il y a les superbes paysages du sud et surtout, les anciennes qui se font tracter... Sans oublier cet étonnant Toyota Land Cruiser camping-car !

A l'adolescence, les années comptent double. Quelques années après les parties de Street Fighter 2 avec Jérôme, j'étais un jeune stagiaire en costume-cravate, dans la Silicon Valley. C'était à cette occasion que j'ai travaillé avec Jennifer.

Quelques années plus tard, elle était venue à Paris, alors que je venais de passer un entretien chez Matra Automobiles. Le salaire proposé était vraiment très bas, mais on me promettait qu'avec l'Avantime et la M72, Matra Automobiles allait faire son grand retour...

Deux décennies sont passées et cette fois, Jennifer visite le pourtour Méditerranéen. Elle a visité plusieurs musées d’impressionnistes. Pourquoi ne pas entrer carrément dans un tableau ? Car la Montagne Sainte Victoire, de par ses couleurs, ce n'est pas juste un sujet. C'est un Paul Cézanne !

Nice

Dernière étape : Nice. Jennifer et moi retournons dans nos pays respectifs. Caser deux valises et deux sacs dans une 500C, c'est ardu ! Et ensuite, il faut rouler. La voiture italienne peine sur les montées de l'A8. Et elle a soif. Les 10l d'essence acquis à Rousset, ne sont plus qu'un souvenir à l'approche de l'ancienne cité grecque, 155km plus loin !

Au moins, le soleil est enfin de la partie. L'occasion de rouler décapoté.

L'accès au centre-ville est moins pire que prévu.

La sortie du parking débouche dans un casino. Ils proposent d'y gagner une MINI Cooper SE.
A l'instar de la Fiat 500, l'autoproclamée "voiture la plus rock n'roll" court après les acheteurs. L'exercice 2022 s'est terminé une contraction des ventes de 3%. Et au premier trimestre 2023, MINI est à 9,2% de son score de 2022. La Cooper SE, lancée en plein Covid, est passée inaperçue. Et si vous en vouliez une, il faudra patienter une bonne année avant d'être livré !
Surtout, MINI, c'était, dans les années 2000 et 2010, la nouveauté permanente : nouvelles finitions, nouvelles motorisations, nouveaux accessoires, nouvelles carrosseries... Il se passait toujours quelque chose. Or, là, c'est le calme plat. L'Aceman doit annoncer la Paceman de 2024. BMW a expédié ce concept-car, déjà vieux de 9 mois, à Shanghai. L'accueil fut tiède. Surtout, MINI distribuait des glaces. Or, juste après avoir dit à une visiteuse (Chinoise) qu'il n'y avait plus de glaces, une hôtesse en donnait une à un employé (blanc) de BMW. Un "netizen" immortalisa la scène et y vit un exemple flagrant de racisme. Aussi, au lieu de parler de l'Aceman, le porte-parole de BMW dû se dépêtrer face aux accusations...

D'après Air France, je devrais être à l'aéroport depuis un quart d'heure, afin de partir dans de bonnes conditions. En plus, je dois encore faire le plein et rendre la voiture...

Je m'offre tout de même quelques secondes à contempler la Méditerranée. Remplir mes poumons d'air iodé avant de retourner à Paris...

Puis c'est l'arrivée à l'aéroport Dick Rivers. D'habitude, je suis plutôt conciliant envers les employés des loueurs. Ils sont sous-staffés et souvent livrés à eux-mêmes. Mais là, l'employé chargé du check-out charrie. Même pas bonjour. La voiture ne possède pas de caméra de recul et les précédents locataires ont un peu cartonné l'arrière. La fiche d'état des lieux est constellée de flèches. Et l'employé de me faire croire que ce sont les mêmes impacts qui sont signalés sur différentes vues (et que j'en aurais donc rajouté.) Malheureusement pour lui, j'ai des photos prises à Toulouse. Donc rien à payer.

Globalement, je reste sur des impressions proches de mon mini-essai de 2009 : bonne bouille, mais finition très moyenne et moteur asthmatique (avec un 0-100km/h en 13,8 secondes.)
Comme cabriolet de poche, elle n'a pas de concurrente directe. Par contre, côté segment A, avec l'Aygo X, Toyota propose du plus moderne et du mieux motorisé pour un poil moins cher.

Ensuite, comme d'habitude, je me retrouve à flâner dans l'aéroport (et dire que si j'avais écouté Air France, j'aurais eu 30 minutes de plus à tuer...) Nice se positionne comme "l'aéroport du Grand Prix de Monaco". Les couleurs de la principauté sont le rouge et le blanc, les fabricants de produits dérivés en profitent et "s'inspirent" ainsi des livrés des Ferrari.
L'objet le plus kitsch étant ces boules à neige !

Ensuite, je quitte le soleil Niçois pour un grisaille parisienne, perdant au passage une dizaine de degrés...

Commentaires

  1. Merci pour ce road trip sympathique à bord de ma voiture préférée (malgré son prix, sa consommation et tous ses défauts).

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