Mobilités : où l’IA va-t-elle nous transporter ?

Si vous voulez parler de voitures et si vous voulez parler de voitures aujourd'hui, il vous faut plus qu'un "vernis technique". Il faut savoir mettre à jour régulièrement ses connaissances.
Les voitures offrent de plus en plus de contenus technologiques. Les constructeurs vous donnent des informations partielles et partiales. Avant, je m'appuyais sur le "off". Sauf que ce n'est pas une source fiable. Certains responsable presse déversent sciemment des fausses informations. Le côté "je te le dis juste à toi" renforçant la crédibilité... Et d'autres n'en ont tout simplement aucune idée. Ils sont aussi largués que vous sur ces nouvelles technologies.

A défaut de tout savoir sur tout, j'aime en savoir un peu. Comparer les dires des uns et des autres. Après, vous pouvez dire : "Il dit qu'il est à la pointe, mais X sait déjà faire ça" ou le classique "tel chiffre d'équipement, ça fait 5 ans qu'on nous l'annonce "pour dans 2 ans" !" Pour moi, ça me semble essentiel, tant pis si j'ai passé l'âge des amphis... Après l'électrique, l'hydrogène et les voitures autonomes, me voici donc à une conférence sur l'intelligence artificielle. Elle a lieu chez Leonard:Paris, l'incubateur de Vinci.
Premier intervenant, via Skype : Paul-Matthew Zamsky de Waycare. Cette start-up Israélienne est spécialisée dans l'anticipation des accidents. Avec différents paramètres (trafic, conditions météo, historique...), la start-up peut prévoir où et quand auront lieu les accidents et pré-positionner les secours.
Avec la multiplication des voitures connectées, la qualité des donnés s'affine. Cela bénéficie aux voitures autonomes, qui ne roulent plus en terrain inconnu et peuvent donc avancer plus vite.

L'équation est simple, pour faire un retour d'informations. Soit on truffe la ville de capteurs et de caméras, ce qui est horriblement cher (NDLA : c'est le projet "Data Paris" de notre chère Anne avec un "n"...) Soit on utilise les voitures connectées comme capteurs mobiles. Ainsi, aux Etats-Unis, en tout cas, l'automobile a de l'avenir...
Ensuite, ce fut une table-ronde plus classique, avec Bertrand Billoud, de Kisio Digital (groupe Keolis) et Emmanuel Daubricourt de Cyclope (groupe Vinci Autoroutes.)

Kisio Digital vise à proposer de la "responsive locomotion". Autrement dit, si vous voulez aller de A à B, on vous indique quelle est le meilleur moyen de locomotion, à un instant t, en fonction de vos besoins. Ca ne sert à rien de vous proposer un trajet en trottinette si vous sortez d'Ikea ! On n'est plus automobiliste, scooteriste ou piéton. On est "usager de la mobilité".

Cyclope cherche à comprendre les flux, à travers de l'imagerie. Cela permettrait d'améliorer les flux de circulations, voire d'anticiper les futures routes et voies de communications.
Dans la salle, j'étais l'un des plus vieux. Je n'ai pas osé participer, de peur de passer pour un vieux c..

En fait, les jeunes avaient des préoccupations sur le côté Minority report de l'Intelligence Artificielle. Quid de la confidentialité ? Quid de l'intimité, dans un monde où l'on vous suit en permanence ?

Forcément, tout le monde ne peut pas prendre un raccourci. Sans quoi, le raccourci devient engorgé à son tour. La somme de l'intérêt individuel ne fait pas l'intérêt collectif. Ca, les comptables le savent bien...
La Chine travaille sur des questions de "notation sociale". En gros, les citoyens-modèles se verront indiquer le raccourci. Les marginaux, ceux qui créent des problèmes, on les envoi dans les embouteillages !
Le représentant de Kisio reconnaissait que la stratégie occidentale était davantage une différenciation financière. Depuis 2016, à Las Vegas, les propriétaires d'Audi connectés peuvent anticiper les feux rouges. En résumé, j'ai pris un abonnement premium, l'IA me calcule un itinéraire garanti sans trafic. J'ai pris la formule minimale, je vois un majeur apparaitre sur mon GPS !

La technique parisienne ne sera pas reproductible ailleurs. Pas sûr que dans la cité, on apprécie de voir débarquer des gens, qui bardent les carrefour de caméras... A raison d'ailleurs. On peut imaginer que demain, la PJ débarque chez Cyclope. "Tiens, on a un flux de voitures au pied d'un immeuble, avec un stationnement moyen de 5 minutes" ou "Tiens, le vendredi, on a un flux importants de véhicules et de piéton vers une boutique théoriquement désaffectée depuis des années..."

Le dernier point, c'est qu'on s'assoit sur l'égalité de service. Dans les zones rurales, pas ou peu de voitures connectées. Et pas question d'équiper les hameaux de capteurs ! Le risque évident, c'est que votre voiture autonome se mettra en mode sans échec et avancera à deux à l'heure...
Qui plus est, cela veut dire que demain, votre voiture non-connectée sera un facteur déstabilisant, en ville. On ne vous "voit" pas. On risque donc de vous interdire l'accès des grandes villes, sauf à vous équiper d'un transpondeur. On ne parle pas d'un diesel vieux de 19 ans, on parle des voitures vendues aujourd'hui.

Bref, pas mal de portes ouvertes. Reste à voir quel sera l'état de l'art dans 1 an, 5 ans, 10 ans...

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