Champion Alain

A quel point est-ce que je suis un mordu ? Et bien, je peux m'exciter devant un garage portant les couleurs d'une franchise disparue ! Regardez, il y a encore le numéro de téléphone, à 7 chiffres !
C'est aujourd'hui un centre pour l'export de véhicules à destination de l'Afrique. Et avec les travaux du métro du Grand Paris, il est a priori condamné.

Jusque dans les années 70, la voiture était avant tout un objet utilitaire. On achète et on la conserve jusqu'à ce qu'elle soit usée jusqu'à la corde. On cherchait donc des modèles que l'on puisse utiliser pendant 20 ans. Mais pour les baby-boomers, la logique était autre : ma situation familiale, socio-professionnelle, mes besoins ou simplement mes goûts évoluent, donc je change de voiture.
D'où un marché de l'occasion récente en plein développement. C'était souvent des primo-accédants, avec peu de connaissances en mécanique. Les garages des constructeurs étaient trop chers et il fallait prendre rendez-vous. Les garages indépendants avaient une réputation d'escrocs. Où allez pour un entretien rapide et pas cher ?
La réponse, ce fut l'éclosion de centre autos : Point S, Feu Vert, Eldorauto (racheté depuis par Autobacs), Norauto, Speedy, Midas et Plein Pot naquirent en quelques années. Plein Pot ? C'était le N°3 des centre autos, derrière Midas et Speedy. Le pot d'échappement était alors la première pièce d'usure d'une voiture, mais par la suite, Plein Pot se diversifia dans les vidanges, les pneus, les amortisseurs, etc. Ils avaient même embauché Alain Prost ! J'étais tombé récemment sur une pub pleine page, dans mes archives. Après avoir vu un Plein Pot, j'ai eu envie de numériser la pub. Et bien sûr, maintenant, elle est introuvable... Promis, sur je remets la main dessus, je l'ajouterai à ce post.
Plein Pot, Speedy et Midas se livrèrent à une course à la mer. En 1989, Plein Pot fit faillite. Shell le racheta, réduisit le nombre de points de 140 à 80 et il fit une nouvelle campagne de pub (avec une Facellia...) Entre temps, Prost était devenu le porte-parole de Midas. Visiblement, le plein de relance ne marcha pas et en 1991, Shell vendit Plein Pot à Speedy.
Chaque centre appartenait à un franchisé. Il a suffit que ce franchisé soit en fin de contrat, que son emplacement fut jugé non-stratégique ou qu'il y ait un Speedy à proximité et il ne fut pas conservé.

Outre Plein Pot et Speedy, Alain Prost a fait des pubs pour Good Year, Agip, Disneyland Paris, Ebel, Eurodatacar, Groupama et plus récemment Profil+ ! Sans oublier ses fonctions d'ambassadeur de Renault. Certes, Alain Prost a un visage et une voix connus du grand public. Il a aussi une réputation d'homme sage et mesuré. Mais quel est l'intérêt d'être l'énième marque à l'employer dans sa pub ?
La pub Groupama, elle aurait pu être 1000 fois plus drôle... Imaginez le conducteur paniqué, qui donne 1001 conseils à la personne qui ramène sa voiture. Et au lieu de Prost, c'était Jean Alesi : "Ne t'inquiéte pas, je connais bien la route et là, ça passe pas à fond, mais presque." Ou Olivier Panis : "Nan mais là, ça va. Francky, il remonte lui aussi une voiture et on va rouler ensemble."
Jean Alesi s'est plaint de son image dans les Guignols. Il le peignait comme un idiot. Ce qu'il n'a as compris, c'est que son guignols était surtout un personnage gaffeur et rigolo, par opposition à un Prost très calculateur. Ce guignol a renforcé sa popularité, car tout le monde préfère Donald à Mickey... Son univers est beaucoup plus riche que celui de Prost. Les publicitaires passent à côté de quelque chose. Remarquez, c'est pareil avec Sébastien Loeb. Vendre des produits de rasage avec un éternel adepte de la barbe de 3 jours...
Les pilotes actuels, même en F4, ils vivent dans une bulle. Ils ne mettent jamais le nez dehors (ou alors, avec un garde du corps) et après, ils se plaignent que le jour où ils ne courent plus, on les oublie ! Esteban Ocon, il est enfermé à double-tour chez lui ! Aux Etats-Unis, les pilotes d'Indycar trainent dans les paddocks, ils participent à des courses caritatives ou ils invitent les journalistes chez eux. Conor Daly (qui n'a pas un palmarès exceptionnel) ou Matthew Brabham (2 courses, en 2016) restent ainsi sur les "shopping list" des décideurs. The Sun a voulu faire un article people avec Charles Leclerc, suite à son podium à Bahrein et tout ce qu'ils ont trouvé, ce sont des photos à Disneyland Paris ! Sa copine, Giada Gianni, a du être déçue. Elle voulait sortir avec un pilote de F1 pour le glamour et il l'amène à Disneyland Paris ! Je connais des filles, tu leur faits des coups comme ça, tu dors sur le clic-clac pendant une semaine... Plus sérieusement, Nicolas Todt, vous qui êtes le manager de Charles Leclerc, faites quelque chose ! Embauchez un photographe. Faites des photos à Monaco (à côté du buste de Louis Chiron, chez le concessionnaire Ferrari, dans un casino...), rajoutez-y quelques photos de F3 de son père, Michel Leclerc et envoyez tout ça à Closer ! Qu'il soit connu du grand public... Comme ça, lorsqu'il faudra renouveler son contrat, quels que soient ses résultats, les sponsors de Ferrari seront derrière vous...

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