Daily Fatboy Slim
Dans la série "dépanneuses vintage", voici un Iveco Daily première génération ! Un "35" (3,5t) équipé d'un 2,5l diesel (atmo !) 72ch. Visiblement, il sert au quotidien et le propriétaire semble décidé à l'utiliser jusqu'au bout du bout. Alors qu'il aurait besoin d'un rafraichissement...
Cet Iveco me fait penser à une vidéo que j'ai vu récemment. C'est un gros détour, mais vous verrez où je veux en venir... Fatboy Slim fouillait dans les bacs de vinyles d'Oxfam (le controversé Emmaüs anglo-saxon.) Il y racontait comment il adore déterrer des albums inconnus (pour mieux les sampler ensuite.)
J'ai été ado en pleine explosion du big beat. Bien des années plus tard, j'ai effectué un pèlerinage à Brighton. Et bien sûr, j'ai voulu moi aussi fouiller dans les bacs à 33 tours. J'allais à Virgin ou à la FNAC. J'achetais au hasard, parce que tel DJ avait dit qu'il aimait bien tel artiste... Ou parce que j'adorais la pochette. Celle des 5, 6, 7, 8s m'a tout de suite conquis par son côté délirant (et c'était avant qu'elles n'apparaissent dans Kill Bill...) Et la musique était au diapason (même si c'était très loin du Big Beat...)
Surtout, je cherchais des disques. J'avais en permanence un carnet et un stylo. L'une de mes principales sources, c'était Tracks, sur Arte. L'une des rares émissions de TV évoquant des artistes alternatifs et diffusée en prime-time.
Mais bien sûr, qui dit "artiste altérnatif" dit album peu vendu, voire parti au pilon depuis longtemps...
Alors il fallait regarder du côté des bacs à soldes. Et fallait surtout être patient, car vous pouviez mettre des mois, voire des années, pour trouver enfin "le" disque. C'est ainsi que j'ai fini par trouver, chez un disquaire berlinois l'album de Pizzaman (l'un des premiers avatars de Fatboy Slim...)
Et encore, ça, c'était en admettant que vous ayez au préalable le nom de l'artiste et du titre ou de l'album. Car parfois, à la radio notamment, vous entendiez un titre et vous n'aviez aucune info. Donc, il fallait commencer par mettre un nom sur cette musique...
C'était une galère. Mais en même temps, c'était un plaisir de faire entendre à d'autres ses disques rares. "T'as eu ça où ?" Bien sûr, maintenant, avec Shazam, vous pouvez identifier un titre. Puis, en quelques clics, vous téléchargez le MP3. Il n'y a plus le charme de la recherche...
Quelque part, en faisant du spotting, je retrouve cette excitation de l'heureux hasard. Errer dans une ville inconnue et tomber d'un seul coup sur un véhicule ayant normalement disparu des rues depuis longtemps. L'immortaliser rapidement, juste avant d'aller à un rendez-vous...
L'Iveco Daily n'est pas un chef d’œuvre de design. Mais c'est avant tout une époque. C'était la fin des années 70 et une restructuration complète du marché des utilitaires légers et moyens. Terminé, les acteurs nationaux, voire les constructeurs quasi-artisanaux. Place à des véhicules vendus dans toute l'Europe, avec de vraies campagnes marketing. Place surtout à des véhicules plus gros, équipés de diesel et plus facilement transformables, au gré des besoins.
En 1975, Fiat avait décidé de réunir ses marques Fiat V.I., Magirus, OM et Unic, sous le nom Iveco (acronyme de Industrial Vehicle Corporation.) Des rapprochements de gamme avaient déjà débutés depuis le début des années 70. Le Daily fut le premier vrai bébé d'Iveco. Lancé en 1978, il portait néanmoins les badges Unic en France, Zastava en Yougoslavie... Et il fut aussi commercialisé par Alfa Romeo.
En France, Unic possédait une usine à Trappes. L'usine historique de Puteaux avait été fermée en 1976. En 1982, l'usine se mit en grève. Les ouvriers sentaient-ils que Fiat/Iveco le menait dans une voie de garage ? Ou bien Fiat/Iveco a-t-il décidé de liquider Unic suite à cette grève ? En tout cas, Trappes ferma en 1984 et le nom "Unic" disparu définitivement en 1985.
Avec Iveco, Fiat a tout de même réussi son pari : agglomérer des marques nationales pour créer un acteur Européen. Il prit ainsi le virage des années 80, avec une marque forte dans les utilitaires. Renault eu plus de difficultés à faire la même chose avec Berliet, Saviem et Dodge, au sein de Renault V.I. Mercedes-Benz et Volkswagen, arrivés là un peu par hasard, surent également sortir les bons véhicules au bon moment et présenter une gamme complète.
Quant à British Leyland ou Bedford, ils furent complètement marginalisés en quelques années, faute d'investissement.
Iveco pu ensuite absorber l'Espagnol Pegaso et le Brésilien FMN. Puis, au milieu des années 90, il s'associa à NAC pour assembler des Daily en Chine. Il devint ainsi une vraie marque mondiale.
Cet Iveco me fait penser à une vidéo que j'ai vu récemment. C'est un gros détour, mais vous verrez où je veux en venir... Fatboy Slim fouillait dans les bacs de vinyles d'Oxfam (le controversé Emmaüs anglo-saxon.) Il y racontait comment il adore déterrer des albums inconnus (pour mieux les sampler ensuite.)
J'ai été ado en pleine explosion du big beat. Bien des années plus tard, j'ai effectué un pèlerinage à Brighton. Et bien sûr, j'ai voulu moi aussi fouiller dans les bacs à 33 tours. J'allais à Virgin ou à la FNAC. J'achetais au hasard, parce que tel DJ avait dit qu'il aimait bien tel artiste... Ou parce que j'adorais la pochette. Celle des 5, 6, 7, 8s m'a tout de suite conquis par son côté délirant (et c'était avant qu'elles n'apparaissent dans Kill Bill...) Et la musique était au diapason (même si c'était très loin du Big Beat...)
Surtout, je cherchais des disques. J'avais en permanence un carnet et un stylo. L'une de mes principales sources, c'était Tracks, sur Arte. L'une des rares émissions de TV évoquant des artistes alternatifs et diffusée en prime-time.
Mais bien sûr, qui dit "artiste altérnatif" dit album peu vendu, voire parti au pilon depuis longtemps...
Alors il fallait regarder du côté des bacs à soldes. Et fallait surtout être patient, car vous pouviez mettre des mois, voire des années, pour trouver enfin "le" disque. C'est ainsi que j'ai fini par trouver, chez un disquaire berlinois l'album de Pizzaman (l'un des premiers avatars de Fatboy Slim...)
Et encore, ça, c'était en admettant que vous ayez au préalable le nom de l'artiste et du titre ou de l'album. Car parfois, à la radio notamment, vous entendiez un titre et vous n'aviez aucune info. Donc, il fallait commencer par mettre un nom sur cette musique...
C'était une galère. Mais en même temps, c'était un plaisir de faire entendre à d'autres ses disques rares. "T'as eu ça où ?" Bien sûr, maintenant, avec Shazam, vous pouvez identifier un titre. Puis, en quelques clics, vous téléchargez le MP3. Il n'y a plus le charme de la recherche...
Quelque part, en faisant du spotting, je retrouve cette excitation de l'heureux hasard. Errer dans une ville inconnue et tomber d'un seul coup sur un véhicule ayant normalement disparu des rues depuis longtemps. L'immortaliser rapidement, juste avant d'aller à un rendez-vous...
L'Iveco Daily n'est pas un chef d’œuvre de design. Mais c'est avant tout une époque. C'était la fin des années 70 et une restructuration complète du marché des utilitaires légers et moyens. Terminé, les acteurs nationaux, voire les constructeurs quasi-artisanaux. Place à des véhicules vendus dans toute l'Europe, avec de vraies campagnes marketing. Place surtout à des véhicules plus gros, équipés de diesel et plus facilement transformables, au gré des besoins.
En 1975, Fiat avait décidé de réunir ses marques Fiat V.I., Magirus, OM et Unic, sous le nom Iveco (acronyme de Industrial Vehicle Corporation.) Des rapprochements de gamme avaient déjà débutés depuis le début des années 70. Le Daily fut le premier vrai bébé d'Iveco. Lancé en 1978, il portait néanmoins les badges Unic en France, Zastava en Yougoslavie... Et il fut aussi commercialisé par Alfa Romeo.
En France, Unic possédait une usine à Trappes. L'usine historique de Puteaux avait été fermée en 1976. En 1982, l'usine se mit en grève. Les ouvriers sentaient-ils que Fiat/Iveco le menait dans une voie de garage ? Ou bien Fiat/Iveco a-t-il décidé de liquider Unic suite à cette grève ? En tout cas, Trappes ferma en 1984 et le nom "Unic" disparu définitivement en 1985.
Avec Iveco, Fiat a tout de même réussi son pari : agglomérer des marques nationales pour créer un acteur Européen. Il prit ainsi le virage des années 80, avec une marque forte dans les utilitaires. Renault eu plus de difficultés à faire la même chose avec Berliet, Saviem et Dodge, au sein de Renault V.I. Mercedes-Benz et Volkswagen, arrivés là un peu par hasard, surent également sortir les bons véhicules au bon moment et présenter une gamme complète.
Quant à British Leyland ou Bedford, ils furent complètement marginalisés en quelques années, faute d'investissement.
Iveco pu ensuite absorber l'Espagnol Pegaso et le Brésilien FMN. Puis, au milieu des années 90, il s'associa à NAC pour assembler des Daily en Chine. Il devint ainsi une vraie marque mondiale.
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