Cash and Carry

Ca manque de minivans, sur ce blog ! Voilà de quoi réparer cela...

Voici un Suzuki Carry de la huitième génération (1985-1991.) Sauf erreur, il n'a jamais été importé en France. Suzuki ne se lançant dans les autos (en absorbant le réseau de Santana France) en 1992. Par contre, nous avions son cousin, le Bedford Rascal.
C'était Subaru, qui avait eu le premier, l'idée de créer un pick-up de poche autour de la réglementation kei. Rapidement, d'autres constructeurs venus des motos et des triporteurs, comme Daihatsu, Honda et Suzuki, reprirent l'idée. Dans des villes japonaises en plein développement économique et où la place était millimétrée, le concept était fantastique.

Les premiers Suzuki Carry (badgés Suzulight) avaient un design très maladroit. Mais Suzuki revit très régulièrement sa copie. En 1966, il en était déjà à la troisième génération et ce Carry fut le premier proposé en van. On passe sur la quatrième génération, signé Bertone (imaginez deux moitiés arrières de R6, soudées au montant central...), puis le design commença à se figer.
A la fin des années 70, Suzuki avait compris que le marché des utilitaires kei allait finir par être saturé. La solution, c'était l'export. Les Japonais méprisent le reste des Asiatiques, qui le lui rendent bien. Mais le continent, en pleine croissance, avait besoin de minivans (pour le BTP, le transport de fruits et légumes ou comme taxis collectifs.) Ils ont donc fait affaire. En Inde, il devint Maruti Omni, en Corée, Daewoo Damas, à Taiwan, le Ford (?) Pronto et en Chine, ChangAn et ChangHe en produisirent sous licence. Sans compter les unités d'assemblage en CKD... Entre ça et les différents avatars de l'Alto, Suzuki pu devenir le roi des petites cylindrées et croitre, malgré une gamme limitée.
Le Japon, c'est un grosso modo une population du double de la France, vivant dans un territoire grand comme la moitié de la France. Après un pic, en 2010, à 128 millions d'habitants, la population diminue. Aux dernières nouvelles, il y a 126 millions d'âmes sur l'archipel. Les Japonaises font peu d'enfants et un quart des Japonais ont plus de 65 ans. Les perspectives sont donc sombres...
Pour l'instant, la décroissance touche surtout les zones rurales et septentrionales. L'île d'Hokkaido affiche ainsi une population au m² digne du Sahel. Tokyo reste stable, à 13,2 millions d'habitants (hors banlieue.)

Si la tendance se confirme, la capitale pourrait elle aussi être touchée par le dépeuplement. Ça pourrait être une véritable révolution. Depuis la Seconde Guerre Mondiale, Tokyo était marqué par un coût du foncier délirant. D'où ce goût pour les kei. Les constructeurs se sont adaptés. Ils sont les rois des utilitaires légers. Fuso, Hino et Isuzu sont très présents dans les utilitaires moyens. Par contre, ils sont transparents dans les utilitaires lourds (même si Hino a créé des véhicules réservés à l'export.)
S'il y a moins d'habitants, les prix pourraient baisser et les surfaces pourraient augmenter. Cela représenterait une révolution, avec une mutation du marché automobile.

Bien sûr, il s'agit d'un horizon lointain et il faut toujours se méfier des gens qui prolongent les courbes au crayon. Car les choses ne se passent jamais comme prévu...

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