Grand Prix Karting, championnat de France Long Circuit
Le week-end dernier, j'ai assisté au Grand Prix Karting, sur le Circuit Carole. Non, ce n'est pas une faute de frappe, c'était bien le "Grand Prix ∅ Karting".
Une course à 20 minutes de chez moi ! Je me devais d'y assister.
Un peu d'histoire.
Les années 70 virent l'explosion de la moto en France. Des jeunes frimèrent le samedi soir à Bastille, en rejouant L'équipée sauvage. D'autres utilisaient les halles de Rungis comme circuit improvisé. En 1972, il y eu d'ailleurs un vrai Grand Prix Moto disputé là ! Les rodéos étaient souvent meurtrier. La France de Valery Giscard d'Estaing s'émeut de la mort d'une jeune motarde, Carole Le Fol. Gérard Candan fut le premier motard à exiger un circuit permanent. Mais ce fut Jean-Jacques Branfaux qui organisa le mouvement, avec des manifestations. Yves Mourousi joua les médiateurs.
En 1979, le Circuit Carole (en hommage à la Carole sus-citée) fut construit "provisoirement" à Tremblay-en-France. 40 ans après, il est toujours là ! Il est coincé entre les pistes de Roissy, la ligne B du RER et une zone industrielle (qui lorgne régulièrement sur son terrain.)
Dans les années 90, un projet de "Carole des voitures" fut très vaguement et très brièvement évoqué. Plus tard, lorsque Magny-Cours perdit la F1, l'un des "plan B" était un transfert du Circuit Carole sur un site plus vaste, avec une piste capable d'accueillir des F1.
Carole, c'est une piste créée pour les motos et les motards. Dès 1994, les karts y roulèrent lors du Championnat de France Long Circuit (qui changea plusieurs fois de nom, avant de reprendre son appellation initiale !) Par deux fois, en 1999 et 2003, il accueillit même le Championnat du Monde 125.
J'imagine que dans toutes les classes de tous les lycées, vous avez toujours un gars qui joue les durs, mais qui est davantage un caïd des bacs à sable... En BTS, il y en avait un ; on va l'appeler Sebastiani. Comme c'était un dur, après les cours, il ne rentrait pas chez lui faire ses devoirs. Il disait "je vais à Carole". Aller savoir ce qu'il y faisait... En tout cas, ça m'a marqué, même des années plus tard... Moi, déjà que je n'y connais pas grand chose aux motos et si c'était pour se retrouver qu'avec des loustics comme Sebastiani...
Après 9 années de pause, les karts vrombissaient de nouveau à Carole pour ce Grand Prix Karting. Tant pis pour les Sebastiani (qui depuis, s'est laissé poussé le costume-cravate, d'après Linkedin...), ma curiosité était trop forte ! Je DEVAIS voir ce Grand Prix Karting !
Ah ça, le karting, ce n'est pas le glamour de la F1, avec un paddock rempli de grosses cylindrées...
Le premier point fort, c'est la proximité : pas besoin de badge pour déambuler dans les stands et l'entrée était gratuite. Sous cette tente, vous avez Birel-ART Grand Prix, le "top team" du plateau. Pourtant, il n'y a aucune barrière, aucun robocop et aucun carré VIP à l'horizon.
On était vraiment aux antipodes de l'ePrix de Paris !
Comme d'habitude, j'ai été surpris d'être le seul journaliste sur place. Enfin, surpris... Il y avait une partie des gens qui étaient au Mans, qui avaient des obligations personnelles ou qui tout simplement n'étaient pas au courant. Néanmoins il y en a certains qui ne mettent jamais le nez dehors. Que ces gens-là se prétendent passionnés, je trouve que c'est de l'escroquerie intellectuelle. Je m'en suis déjà plains.
Tant pis pour eux et tant mieux pour moi. Comme j'étais seul, j'ai été traité royalement. J'ai même pu assister à des épreuves depuis la tour de contrôle !
Le karting, je connais plus qu'un peu. J'ai quand même décroché le 11e temps de la piste de Zhengzhou, en Chine ! Mais le Long Circuit, ça n'a rien à voir.
Au début, je me suis mis dans les épingles. Normalement, en karting, c'est là qu'on se dépasse...
Grave erreur ! En Long Circuit, c'est en ligne droite qu'on se double. On prend l'aspiration et au dernier moment, on se décale. Il y a même des fois après trois karts de front. On se croirait à Indianapolis.
Et pour le kart devant, la seule solution, c'est de se mettre en limande, comme à moto...
Il y a aussi un côté cyclisme indoor. Les Hommes de tête s'observent pendant l'épreuve et c'est dans le dernier tour qu'on donne tout. Le placement dans le peloton est primordial.
Le KZ2 Gentleman n'avait de "gentleman" que le nom ! Ça arsouillait jusqu'au bout du bout. Regardez cette arrivée, avec les quatre premiers dans un mouchoir de poche, après 15 tours !
Pour le spectacle en piste, on était servi ! Un bon spectacle doit posséder un numéro comique. Là aussi, le compte y était.
Pour le pilote bleu, c'était le Grand Prix de la Solitude. La course était finie et il restait bloqué dans son bac à sable... Je suis sûr que l'A320 d'Air France à l'arrière-plan, a eu le temps d'arriver à destination, avant que l'infortuné ne regagne son stand !
Finalement, le safety-car a débarqué, avec une remorque. Il aurait pu prendre les raccords, sachant que la piste était vide. Mais non, le bleu fut bon pour un tour de déshonneur...
Il s'appelle Rémy et il n'a pas d'amis...
Victoribus gloria, vae victis. Avant de rejoindre le podium, les trois premiers paradèrent sur un Hilux.
Puis ce fut le podium.
Des représentants de la région Ile-de-France, de la ville d'Aulnay-sous-Bois et de la FFSA Karting avaient fait le déplacement. Ce qui démontrait leur intérêt pour cet épreuve.
Antoine Poulain est d'ordinaire un spécialiste du karting endurance. Mais là, parce que le karting venait à Carole, ce Francilien a tenu à disputer l'épreuve. Il a terminé 3e du KZ2 Master.
Sa femme, Aurore Launay (que j'ai vu rouler à Magny-Cours, en F4 1.6, il y a bien longtemps...) était absente le dimanche, pour s'occuper de leur deuxième enfant.
Chapeau bas à Poulain. Il ne me connaissait pas, il sortait de 15 tours en plein cagnard, il devait s'occuper de son ainé, mais il a pris le temps de répondre à mes questions et de poser pour la photo. Ça, c'est un pilote pro !
Mais j'imagine que ce que vous regardiez en premier, sur le podium, c'était plutôt elles...
Franchement, j'ai passé une excellente journée. De belles courses, une bonne ambiance... S'il y a un Grand Prix Karting au Circuit Carole, en 2020, j'en serai !
Et j'espère qu'à vous aussi, ô lecteur, j'ai donné envie d'y assister.
Une course à 20 minutes de chez moi ! Je me devais d'y assister.
Un peu d'histoire.
Les années 70 virent l'explosion de la moto en France. Des jeunes frimèrent le samedi soir à Bastille, en rejouant L'équipée sauvage. D'autres utilisaient les halles de Rungis comme circuit improvisé. En 1972, il y eu d'ailleurs un vrai Grand Prix Moto disputé là ! Les rodéos étaient souvent meurtrier. La France de Valery Giscard d'Estaing s'émeut de la mort d'une jeune motarde, Carole Le Fol. Gérard Candan fut le premier motard à exiger un circuit permanent. Mais ce fut Jean-Jacques Branfaux qui organisa le mouvement, avec des manifestations. Yves Mourousi joua les médiateurs.
En 1979, le Circuit Carole (en hommage à la Carole sus-citée) fut construit "provisoirement" à Tremblay-en-France. 40 ans après, il est toujours là ! Il est coincé entre les pistes de Roissy, la ligne B du RER et une zone industrielle (qui lorgne régulièrement sur son terrain.)
Dans les années 90, un projet de "Carole des voitures" fut très vaguement et très brièvement évoqué. Plus tard, lorsque Magny-Cours perdit la F1, l'un des "plan B" était un transfert du Circuit Carole sur un site plus vaste, avec une piste capable d'accueillir des F1.
Carole, c'est une piste créée pour les motos et les motards. Dès 1994, les karts y roulèrent lors du Championnat de France Long Circuit (qui changea plusieurs fois de nom, avant de reprendre son appellation initiale !) Par deux fois, en 1999 et 2003, il accueillit même le Championnat du Monde 125.
J'imagine que dans toutes les classes de tous les lycées, vous avez toujours un gars qui joue les durs, mais qui est davantage un caïd des bacs à sable... En BTS, il y en avait un ; on va l'appeler Sebastiani. Comme c'était un dur, après les cours, il ne rentrait pas chez lui faire ses devoirs. Il disait "je vais à Carole". Aller savoir ce qu'il y faisait... En tout cas, ça m'a marqué, même des années plus tard... Moi, déjà que je n'y connais pas grand chose aux motos et si c'était pour se retrouver qu'avec des loustics comme Sebastiani...
Après 9 années de pause, les karts vrombissaient de nouveau à Carole pour ce Grand Prix Karting. Tant pis pour les Sebastiani (qui depuis, s'est laissé poussé le costume-cravate, d'après Linkedin...), ma curiosité était trop forte ! Je DEVAIS voir ce Grand Prix Karting !
Ah ça, le karting, ce n'est pas le glamour de la F1, avec un paddock rempli de grosses cylindrées...
Le premier point fort, c'est la proximité : pas besoin de badge pour déambuler dans les stands et l'entrée était gratuite. Sous cette tente, vous avez Birel-ART Grand Prix, le "top team" du plateau. Pourtant, il n'y a aucune barrière, aucun robocop et aucun carré VIP à l'horizon.
On était vraiment aux antipodes de l'ePrix de Paris !
Comme d'habitude, j'ai été surpris d'être le seul journaliste sur place. Enfin, surpris... Il y avait une partie des gens qui étaient au Mans, qui avaient des obligations personnelles ou qui tout simplement n'étaient pas au courant. Néanmoins il y en a certains qui ne mettent jamais le nez dehors. Que ces gens-là se prétendent passionnés, je trouve que c'est de l'escroquerie intellectuelle. Je m'en suis déjà plains.
Tant pis pour eux et tant mieux pour moi. Comme j'étais seul, j'ai été traité royalement. J'ai même pu assister à des épreuves depuis la tour de contrôle !
Le karting, je connais plus qu'un peu. J'ai quand même décroché le 11e temps de la piste de Zhengzhou, en Chine ! Mais le Long Circuit, ça n'a rien à voir.
Au début, je me suis mis dans les épingles. Normalement, en karting, c'est là qu'on se dépasse...
Grave erreur ! En Long Circuit, c'est en ligne droite qu'on se double. On prend l'aspiration et au dernier moment, on se décale. Il y a même des fois après trois karts de front. On se croirait à Indianapolis.
Et pour le kart devant, la seule solution, c'est de se mettre en limande, comme à moto...
Il y a aussi un côté cyclisme indoor. Les Hommes de tête s'observent pendant l'épreuve et c'est dans le dernier tour qu'on donne tout. Le placement dans le peloton est primordial.
Le KZ2 Gentleman n'avait de "gentleman" que le nom ! Ça arsouillait jusqu'au bout du bout. Regardez cette arrivée, avec les quatre premiers dans un mouchoir de poche, après 15 tours !
Pour le spectacle en piste, on était servi ! Un bon spectacle doit posséder un numéro comique. Là aussi, le compte y était.
Pour le pilote bleu, c'était le Grand Prix de la Solitude. La course était finie et il restait bloqué dans son bac à sable... Je suis sûr que l'A320 d'Air France à l'arrière-plan, a eu le temps d'arriver à destination, avant que l'infortuné ne regagne son stand !
Finalement, le safety-car a débarqué, avec une remorque. Il aurait pu prendre les raccords, sachant que la piste était vide. Mais non, le bleu fut bon pour un tour de déshonneur...
Il s'appelle Rémy et il n'a pas d'amis...
Victoribus gloria, vae victis. Avant de rejoindre le podium, les trois premiers paradèrent sur un Hilux.
Puis ce fut le podium.
Des représentants de la région Ile-de-France, de la ville d'Aulnay-sous-Bois et de la FFSA Karting avaient fait le déplacement. Ce qui démontrait leur intérêt pour cet épreuve.
Antoine Poulain est d'ordinaire un spécialiste du karting endurance. Mais là, parce que le karting venait à Carole, ce Francilien a tenu à disputer l'épreuve. Il a terminé 3e du KZ2 Master.
Sa femme, Aurore Launay (que j'ai vu rouler à Magny-Cours, en F4 1.6, il y a bien longtemps...) était absente le dimanche, pour s'occuper de leur deuxième enfant.
Chapeau bas à Poulain. Il ne me connaissait pas, il sortait de 15 tours en plein cagnard, il devait s'occuper de son ainé, mais il a pris le temps de répondre à mes questions et de poser pour la photo. Ça, c'est un pilote pro !
Mais j'imagine que ce que vous regardiez en premier, sur le podium, c'était plutôt elles...
Franchement, j'ai passé une excellente journée. De belles courses, une bonne ambiance... S'il y a un Grand Prix Karting au Circuit Carole, en 2020, j'en serai !
Et j'espère qu'à vous aussi, ô lecteur, j'ai donné envie d'y assister.
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