Swoopin

C'est le bonus de Volta Trucks ! La présentation a lieu chez le transporteur Swoopin, qui est également l'un des futurs clients du camion Suédois. Cela fait de bonnes raisons de poser quelques questions à Benjamin Bourdeau, cofondateur. Entre l'explosion de la logistique du dernier kilomètre, le bannissement des diesels et l’irruption d'utilitaires électriques acceptant un tonnage toujours plus lourd.

Le e-commerce est le grand gagnant de la pandémie. Il était déjà sur une croissance à deux chiffres, avec 103,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2019. En 2020, il a tout explosé, avec 115 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Pour transporter ces colis, il faut bien des camions, non ? Néanmoins, le chiffre d'affaires du transport a baissé de 8,3%. D'ordinaire, les transporteurs courent après les chauffeurs PL. En 2020, 2,7% des chauffeurs se sont retrouvés au chômage.
Paradoxe ? Non, car le secteur est tiré par les gros volumes et surtout, les produits onéreux. En 2020, on n'a presque pas vendu de voitures, de machines-outils ou d'engins de chantier. Le e-commerce, c'est des livres, des ordinateurs portables, des vêtements, des paquets de pâtes... Les "caisses à nouilles" n'ont jamais aussi bien porté leur nom !

Le e-commerce, c'est par définition, du B to C et du dernier kilomètre. Autrement dit, on livre de petits colis, en faisant du porte-à-porte. Beaucoup d'arrêts, peu de chiffres. Les grands transporteurs, y compris les spécialistes de la messagerie, rechignent à faire du dernier kilomètre. Ils sous-traitent à des micro-entreprises. Ce sont les camionnettes sans marquages qui s'arrêtent en bas des immeubles.
Le résultat, ce sont des colis cassés, perdus, volés... Pas plus tard qu'hier, on m'a livré des assiettes cassées !

Les opérateurs type Amazon, VeePee ou Carrefour n'ont pas vocation à entretenir une flotte de véhicules pour faire du dernier kilomètre. Et nos branquignoles du transport sont le talon d'Achille du e-commerce. Les chiffres de la DGCCRF datent de 2017 et ils évoquaient 71 334 réclamations. C'est-à-dire 71 334 réclamations allant au-delà du simple litige réglé avec le SAV du site de e-commerce.
 

Il existe donc un espace pour des transporteurs professionnels, comme Swoopin. Créé en 2014, il s'est implanté dans les grandes villes Françaises et en Belgique. Particularité : tout ses véhicules de livraisons sont électriques (utilitaires électriques et triporteurs à assistance électrique.)

Benjamin Bourdeau m'a décrit une situation digne du far west.

Swoopin est obligé de faire recarrosser ses VE. Les constructeurs, comme Tropos, ne proposent pas de modèles réfrigérés, par exemple. Ailleurs, c'est la box qui est trop petite.

C'est un sacré de polichinelle : impossible de couvrir Paris avec un triporteur électrique, depuis la banlieue. Il faut des points d'éclatement intra muros.
Paris possédait autrefois des entrepôts. D'où pensez-vous que le lieu "Les Frigos" tire son nom ? Or, ces entrepôts ont été fermé dans les années 70, 80. Souvent face à la pression foncière.
Aujourd'hui, ce sont les parking souterrains qui sont partiellement reconvertis. C'est là que les marchandises sont transvasées.

Le choix du tout-électrique, c'est pour faire plaisir à la clientèle. Mais ça va devenir un impératif. En 2024, les camions approvisionnant ces points d'éclatement ne seront plus admis dans les grandes villes. D'où l'intérêt d'utilitaires moyens comme celui de Volta Trucks.
Pour l'instant, le Volta de Swoopin n'existe que sur Photoshop. Nul doute que Benjamin Bourdeau a hâte qu'il se transforme en réalité...


 

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