DS 4. La Technologie devient Raffinement.

DS poursuit son plan de reconquête. Après la DS9, voici la DS4. C'est l'un des principaux lancements de ce début d'année et sa présentation n'en est que plus incontournable.

Cela fait sept ans que DS est une marque à part entière et son installation dans le paysage automobile est laborieuse.

En 2018, CarJager posait déjà la question de la pertinence du maintien de la marque, alors que PSA venait de mettre la main sur un Opel plus évocateur.
La remplacement de l'anachronique DS3 par la DS3 Crossback (NDLA : bonne voiture au demeurant) a eu un affect faible sur les ventes. Passant d'environ 45 000 unités en 2017 et 2018 à 52 597 unités, en 2019. Surtout, la France représente 50% des ventes. La Chine, où PSA cherchait un second souffle, n'a pas été une planche de salut. Les 426 ventes en 2020 laissent rêveur. DS y est un dommage collatéral des bisbilles politiques entre ChangAn et DongFeng.

Au sein d'un Stellantis à 14 marques, DS est plus que jamais en porte-à-faux. Avec l'appoint de DS4 et de DS9, la marque possède désormais une gamme complète et récente. Elle a toute les cartes en main pour réussir. Mais cela sonne également comme un ultime avertissement...

Béatrice Foucher nous accueille. Arrivée chez PSA dans les bagages de Carlos Tavares, elle dirige DS Automobiles depuis le début de l'année 2020.

Naguère, DS n'était qu'une excroissance de Citroën. Au sein de Stellantis, les deux marques s'éloignent. Le chevron rejoint Fiat dans le pôle "core", tandis que DS est associé à Alfa Romeo et Lancia dans le pôle "premium". C'est l'opportunité de prendre son envol. Les mauvaises langues évoqueront qu'au classement des ventes 2020, les trois marques premium réalisèrent un tir groupé aux 30e, 31e et 32e places...

Soulignons que la présentation en français avec sous-titres (français ou anglais.) Ça change de l'anglais "Jacques Delors" des autres e-présentations...

Puis, au bout d'une minute, la DS4 surgit.

Champagne ou feu d'artifice ? En tout cas, cela pétille !

Ça c'est de l'effet "wow" ! De quoi éveiller la curiosité du spectateur. 

Le tout sur fond de piano, cela change de l'ambiance "urbaine" étoilée...

Thierry Metroz, le directeur du style, prend le relais.

J'avais assisté à la présentation de la première DS4 chez S.A.G.A., le Citroën près de chez moi, en 2011. La DS4 était trop proche de la C4 contemporaine, les deux voitures débutèrent d'ailleurs simultanément, au Mondial 2010. De quoi brouiller d'emblée les cartes.

10 ans plus tard, elles prennent leurs distances. La Citroën est basée sur la plateforme EMP1, tandis que la DS4, plus longue, repose sur la plateforme EMP2.

La ligne générale est assez consensuelle, en phase avec les attentes à ce niveau de gamme. Des chromes, des grosses roues (20 pouces) diamantées : aucun doute, c'est un premium.

Quelques minutes avant la présentation, Frédéric Euvrard avait dévoilé des photos "tombées de camion". La DS4 y semblait plus courte et plus large, donc assez radicale.

Pendant ce temps, Thierry Metroz s'époumone à nous expliquer en quoi le dessin est unique. A coup d’arêtes, de motifs et autres gimmicks stylistiques (signature lumineuse, poignées de porte qui disparaissent dans les portes...) Il trace des parallèles avec le concept-car Aero Sport Lounge et jure que c'est un design audacieux, digne d'un concept-car.

Sur certaines images, les observateurs ont remarqué un badge "CROSS". Il s'agit d'une finition disposant d'une motricité renforcée.

Il existera également une PERFORMANCE LINE, censément plus dynamique, avec un "pack black".

A voir à l'usage. La presse étrangère a d'emblée noté la petitesse de la lunette arrière. Ce qui signifie que la caméra de recul sera obligatoire. De plus, vu que l'arrière est fuyant, on peut être soupçonneux envers l'habitabilité (et la luminosité) à l'arrière. Un défaut récurrent des DS...

Et puis, il y a ces fausses sorties d'échappement... Oui, Mercedes-Benz fait pareil et ce n'est pas forcément un exemple à suivre...

Côté intérieur, c'est sobre et chic. Signalons l'intégration des aérateurs centraux.

Autre bon point : c'est du vrai cuir nappa. DS n'a pas cédé aux ayatollahs du véganisme.

DS puise son inspiration dans la tapisserie artisanale française. Déjà, sur son stand du Mondial 2016, elle avait fait venir des selliers.

Thierry Metroz s’épanche donc sur le soin apporté à l'habitacle.

Presque toutes les phrases se termine par "...emblématique de DS", "...dans l'ADN de la marque", etc. Alors que justement, DS est en mal de reconnaissance. Il ne s'agit pas de rassurer une clientèle fidèle, mais d'en conquérir une !

Place à Marion David, directrice produit.

"DS4 est une proposition inédite dans le segment C premium." Effectivement, nous sommes dans un marché où le segment D a disparu et où le segment C est en chute libre. DS voulait un produit polyvalent, à cheval sur les segment C et D, à 4,40m de long. Et qui soit à la fois une compacte, un SUV et une berline avec hayon. C'est un pari intéressant.

Parmi les équipements offerts, il y a un head-up display en réalité augmentée. Jusqu'ici, les ingénieurs butaient sur l'espace alloué, la réalité augmentée réclamant une imposante carte électronique. Qui plus est, la gaine d'aération DS Air est a priori très volumineuse. Pour le coup, je regrette d'avoir coupé les ponts avec Mr X, désosseur des voitures la concurrence chez [constructeur]. Il aurait pu me montrer l'arrière du tableau de bord...
En attendant, chapeau aux ingénieurs de DS, qui ont du faire un véritable Tetris...


Curieusement, Marion David passe brièvement sur l'installation multimédia. A rebours des grands dalles tactiles de Tesla, le DS SMART TOUCH se contente d'un écran 5 pouces. Il est associé à la commande vocale DS IRIS.

Côté moteurs, elle évoque surtout la chaine de traction hybride, développant 225ch et permettant de rouler 50km en mode électrique. Trois moteurs essence et un moteur diesel -tous hybride plug-in- seront proposés.

Notez enfin que DS4 offrira une autonomie de niveau 2.

Au bout de 11 minutes, on a droit à un clip.

L'enthousiasme du début est en peu entamé par cette avalanche de données. Et là, DS décide d'achever son auditoire ! En guise de musique, ils ont pris un remix très lacrymal de The Wolves de Cyrus Reynolds. Cela commence par "The world is going dooooooown".

Il est compréhensible qu'en ce moment, les conditions de tournage sont compliquées. On ne peut aller ni où l'on veut, ni quand l'on veut. Mais ensuite, il aurait pu glisser un minimum de joie de vivre...

J'avais cru que le mannequin ci-dessus était Jean-Eric Vergne. En effet, le double-champion de Formule E (avec DS-Techeetah) avait annoncé qu'il ferait un petit coucou :

En fait, le jour J, il posait avec la DS4. Lui aussi, il fait tourner les serviettes ! (NDLA : c'est l'unique cliché du pilote Français avec la voiture, fourni par DS !)

12 minutes, normalement, ce genre de clip sert à faire une liaison vers la suite...

Tiens non, c'est déjà fini ! Eu égard à l'importance stratégique de la DS4, c'est tout de même un peu court, jeune homme.

Dans un marché premium très compétitif, il ne faut pas regarder la DS4 dans l'absolue, mais la DS4 vis-à-vis de ses concurrentes. Rendez-vous au quatrième trimestre, pour le lancement commercial du modèle...

Trêve de plaisanterie, il manquait un intervenant "réseau". Car à produit presque égaux, le différentiel se fait sur le service.
En 2020, PSA a décidé de fermer plusieurs points de Citroën, dont certains possédaient des DS Store. Dans Paris intra muros, par exemple, il n'existe plus qu'un dernier DS Store, rue de Grenelle. Le maillage actuel est cohérent vis-à-vis des réservoirs de clientèle de Citroën. 
Est-ce qu'avec la nouvelle organisation de Stellantis, DS prévoit-il d'ouvrir ses propres concessionnaires ? Ou bien compte-t-il offrir un service à domicile, plus en phase avec les besoins d'une clientèle premium ?

Enfin, est-ce que DS a prévu des mises à jour "over the air" pour la DS4 ?

(Captures d'écran de DS)


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