Alfa Romeo Racing ORLEN C41 Launch
En janvier 2019, Sauber est devenu Alfa Romeo Racing. Néanmoins, il s'agit simplement de branding. Contrairement à Renault/Alpine ou Mercedes-Benz, le constructeur Milanais n'intervient pas sur l'organigramme ou la stratégie de Sauber. Le siège reste à Hinwil, en Suisse et le fond Longbow Finance en est l'unique actionnaire. Qui plus est, la filière conserve le nom de Sauber Junior Team.
Alfa Romeo rédige un chèque, contre des autocollants sur la voiture et des photos de Kimi Räikkönen aux côtés d'un Stelvio.
Cela pouvait s'expliquer dans la précipitation de la saison 2019 et l'improvisation permanente du FCA post-Sergio Marchionne. Néanmoins, d'une part plusieurs années se sont écoulées et d'autre part, avec Stellantis, Alfa Romeo possède une feuille de route. Alors pourquoi se contenter toujours d'un strapontin ?
Qui plus est, depuis l'an dernier, le pétrolier Polonais Orlen est devenu le sponsor principal. On a clairement l'impression que cette structure est davantage "Orlen F1" que "Alfa Romeo F1"...
Orlen oblige, c'est au Grand Théâtre (en français dans le texte) de Varsovie que la présentation a lieu. Deux pianos, deux danseuses en rouge et en blanc. Les couleurs de Sauber... Et de la Pologne.
Les pianistes jouent du Frédéric Chopin. Notez que le compositeur Polonais a habité, avec George Sand, a un jet de pierre de l'actuel circuit de La Châtre...
Vasseur vise le milieu de grille. Mais il déclare surtout que tant que la C41 n'a pas roulé, il ne fera pas de pronostic. En tout cas, il a hâte d'attaquer la saison 2021, pour mieux oublier 2020...
Monchaux explique que la FIA lui a interdit de faire des changements profonds.
Dans le chat, les gens s'impatientent...
Puis enfin, l'Alfa Romeo C41 apparait.
Pour des raisons marketing, la C39 de 2020 a été renommée C41. Les principales différences concernent le diffuseur (qui nous est masqué.) Un nez inédit aurait imposé un nouvel avant. Alors ils ont préféré garder l'ancien (sous peine de gréver d'autant les possibilités d'évolution dans les saisons ultérieures.)
Pourtant, la saison 2020 fut loin d'être une réussite. Deux 9e place pour Kimi Räikkönen, une 9e et deux 10e place pour Antonio Giovinazzi. Alfa Romeo n'a ramassé que des miettes, profitant des épreuves avec de nombreux abandons.
Ferrari avait conçu son power unit 2020 autour d'un microprocesseur, lequel fut interdit. Muni d'un microprocesseur conforme, le moteur était asthmatique. A priori, les Rosso n'ont pas changé grand chose pour 2021. Car tout le monde regarde déjà vers 2022...
Derrière le volant, Alfa Romeo a reconduit son binôme 2020, ainsi que le pilote d'essai. Un drôle de trio, aux parcours atypiques.
Commençons par le très bronzé Kimi Räikkönen.
Après un an et demi de razzia en Formule Renault UK (14 courses, 11 victoires), il décrocha un test chez Sauber, fin 2000. Il fut si impressionnant que Peter Sauber le préféra à Enrique Bernoldi, pourtant poussé par Red Bull (alors sponsor principal.) Débutant probant, le Finlandais fut débauché par McLaren, au détriment de Nick Heidfeld, pourtant poussé par Mercedes-Benz (alors motoriste et coactionnaire.) Un Finlandais blond, rapide, à casque bleu, dans une voiture grise, au visage impassible et adepte des monosyllabes... On le prit pour un clone de Mika Häkkinen. Mais à la surprise générale, il parti chez Ferrari fin 2006. Profitant du crépuscules des années Todt et la guerre fratricide entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton, il remporta le titre 2007. Mais il ne parvint pas à récidiver et deux ans plus tard, alors qu'il fêtait ses 30 ans, il raccrocha.
On le voit en WRC et en Nascar, où il ne perça pas vraiment. En 2012, après deux saisons sans F1, il revint chez Lotus. Son mutisme s'est mué en jmenfoutisme et ça plu aux "noir et or". Ce qui leur plu surtout, ce sont les deux victoires. Ferrari le reprit en 2013, mais il marqua le pas face à Sebastian Vettel. Les Rosso annoncèrent l'arrivée de Charles Leclerc pour 2019 et Räikkönen d'être casé chez Sauber. En guise de pot de départ, il remporta un dernier succès.
Et donc, à 41 ans, l'ex-enfant-star, ex-champion du monde rempile pour une troisième saison en rouge et blanc. Il court pour le plaisir, sans pression. Les SJW le titillèrent : le logo de sa ligne de vêtement rappelait la Croix de Fer allemande, mais il les envoya balader.
Fidèle à son habitude, il déclame sans conviction et d'une voix monocorde, un texte en langue de bois.
Antonio Giovinazzi a débuté en Asie. C'est là qu'il rencontra les Gelael. Dick Gelael, le grand-père, fonda les supermarchés éponymes, propriétaire de la franchise KFC pour l'Indonésie, il était richissime. Ricardo, le fils, a tâté du pilotage et désormais, il manageait son propre fils, Sean. Ricardo Gelael prit "Gio" sous son aile. Il proposa aux équipes d'embaucher Gelael III -à l'arrêt- et Giovinazzi. Le sponsoring de KFC permettant de couvrir les frais.
Le tandem Gelael-Giovinazzi couru d'abord en Formula Pilota China, que l'Italien remporta, en 2012. Puis ce fut la F3. Vice-champion Britannique en 2013, il termina vice-champion Européen 2015, remportant le Grand Prix de Macao. Audi le testa plusieurs fois et après une pige en DTM, elle lui proposa un baquet. Néanmoins, Giovinazzi rêvait de F1 et il opta pour le GP2. Il manqua le titre 2016 de peu.
Intégré sur le tard à la filière Ferrari, il fut placé comme doublure chez Sauber. Coup de bol : Pascal Wehrlein, convalescent, ne pu débuter la saison 2017. Il effectua deux Grand Prix, puis passa un an et demi sur le banc de touche. Pour 2019, Ferrari imposa à Sauber de le titulariser. L'aboutissement de tout une vie. Et Giovinazzi fut nul. Aux essais comme en course, il a été dominé par un Räikkönen pourtant complètement en roue libre.
Jusqu'ici, Ferrari manquait d'un pilote digne de ce nom et Giovinazzi d'être un choix par défaut. Reste que Théo Pourchaire est rapide et il fêtera ses 18 ans en août. Or, le Français fait parti de la filière Sauber Junior. En prime, papa Pourchaire a des arguments sonnants et trébuchants. Autant dire que si le tricolore réussit cette saison en F2, Giovinazzi n'aura pas grand chose pour plaider sa cause...
On termine par le régional de l'étape, Robert Kubica.
Le Polonais connu un parcours relativement sans éclat en Formule Renault, puis en F3. Il se fit par contre remarquer en FR 3.5, où il s'imposa d'emblée, en 2005. Renault lui tourna autour, mais c'est BMW-Sauber qui décrocha son stylo en premier. Et Kubica de remplacer Jacques Villeneuve pour les dernières courses de 2006. La saison suivante, il eu un effroyable crash au Canada, remplacé aux Etats-Unis (par un certain Sebastian Vettel...), il revint au Grand Prix suivant. Le Canada, c'est là qu'il remporta son unique succès, en 2008. Très régulier, Kubica termina 4e du championnat. Hélas, la BMW-Sauber 2009 était loupé et le constructeur jeta l'éponge en fin de saison. Recasé chez Renault, il décrocha trois podiums. Fin 2010, Renault mua en Lotus F1. Hélas, peu avant la saison, Kubica se blessa grièvement à la main, lors d'un rallye.
La convalescence s'éternisa. En 2013, Kubica reprit le volant, en rallye. Tout le monde le pensait perdu pour la F1, mais il s'accrocha. Un test avec Renault, en 2017, en donna rien. Mais grâce à Orlen, il trouva un baquet de pilote d'essai chez Williams. En 2019, il fut titularisé. L'histoire de ce come-back fut très belle, mais les résultats n'étaient pas là.
Orlen a donc persuadé Alfa Romeo d'embaucher Kubica comme cobaye.
En résumé, Alfa Romeo a opté pour la continuité en 2021. Tant pour la voiture, que les pilotes.
Nul doute que Jan Monchaux et Fréderic Vasseur vont travailler sur 2022 dès que possible.
(Captures d'écran de Sauber Motorsport)
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