Digital World Premiere of the new C-Class

Faute de salons, c'est sur internet que la nouvelle Mercedes-Benz Classe C fait ses débuts. A l'instar du Nissan Qashqai, le maitre-mot, c'est l'évolution en douceur. 

OK, boomer !

D'emblée, le ton est donné. L’illusionniste Zach King pose devant une maison cossue. Il fait des tours bien gentillets au spectateur.

Récemment, Laurent Schmidt a fait un vidéo sur comment BMW crache sur sa clientèle traditionnelle (NDLA : je vous ai mis un lien qui débute à 2:56, car avant cela, c'est juste de l'intro et du hors-sujet.)

Mercedes-Benz, lui, a bien compris que chaque modèle s’adressait à une clientèle spécifique. Pour une grande berline, on est plutôt sur une cible conservatrice (y compris politiquement), aisée et plus âgée que la moyenne. En bref, ceux que Neekolul appelle les Boomers.
Donc ici, The Weeknd et Niki Minaj restent chez eux. La marque à l'étoile s'offre même un clin d’œil trumpistes. Les Boomers reprochant aux jeunes de rester enfermés dans leur "zone de confort".


Et comme on vise un large public, les intervenants se contentent de termes vagues. La nouvelle Classe C est mieux que la précédente, point. Dirk Fetzer, le chef de projet, sera avare en chiffres.

Depuis 1982
Pour rassurer le client, rien ne vaut un "maison fondée en..." Dans les années 2010, chaque lancement chez Mercedes-Benz (y compris pour les moteurs ou les finitions) était accompagné d'un arbre généalogique illustré...

Ici, la firme à l'étoile se réfère à la 190 de 1982. Dire qu'à l'époque, les puristes s'arrachaient les cheveux. La "baby Benz" était considérée comme une compromission.
Et curieusement, ils ont opté pour cette version 2.5-16 Evolution. Un modèle développé par Cosworth, suite aux modèles de compétition. Rappelons que c'était Dany Snobeck qui le premier, eu l'idée d'engager une 190 en course.

39 ans et 10,5 millions d'unités plus tard, voici la nouvelle Classe C. Notez au passage la calandre AMG, avec étoile centrale.

La Classe C, c'est une vente sur sept pour la firme à l'étoile. Elle est produite à Brème, à East London et à Pékin. Depuis 2016, c'est d'ailleurs la Chine qui achète le plus de Classe C.
Et c'est d'ailleurs en vue du marché Chinois que l'empattement gagne 25cm, dont 21cm pour les places arrières. Une partie des "賓士C系列" étant des voitures avec chauffeur. Dans les autres cas, le fils prodigue doit faire assoir ses parents à l'arrière et ils doivent avoir de la place.

Elle est d'emblée proposée en berline et en break.

Une gamme bientôt complétée par une version All-Terrain.

Pour évoquer les motorisations, ils ressortent la 190.
En l'occurrence un modèle électrique. Dévoilé à la Foire d'Hanovre 1990, sous forme de concept-car, elle débuta au salon de Genève 1991. En 1992, plusieurs prototypes roulants furent construits. Mercedes-Benz était attentif à l'évolution des normes Californiennes (qui songeait à imposer des VE) et au programme Allemand "DM 60 m", qui sponsorisait la recherche sur les VE.
D'une puissance de 32kW (44ch), la 190 électrique pesait 200kg de plus qu'une 190 thermique (à cause des batteries au plomb.) A priori, l'autonomie était minable. Le développement se poursuivit jusqu'en 1996, bien après la fin de production de la 190 ! Un exemplaire parcouru 100 000km.

Le rapport avec 2021, c'est que toutes les nouvelles Classe C auront une hybridation légère avec un alterno-démarreur 48V. La firme à l'étoile ne dévoile pas le cycle complet de fonctionnement. Seules des boites automatiques sont proposées : 9G-Tronic ou 4Matic.

Côté diesel, l'OM 654 est réalésé à 1 992cm3 (contre 1950cm3 auparavant) et la pression des injecteurs passe à 2700bar. Il développe ainsi désormais 200ch (C220d) et 265ch (C300d.) Avec respectivement 130g et 131g de CO2.

Côté essence, on retrouve le M 254 apparu l'été dernier sur la Classe E reliftée (qui a également droit à l'OM 654 M.) En version 1,5l, il développe soit 170ch (C180), soit 204ch (C200.) En version 2,0l (alias C300), il dispose d'un turbo conçu en collaboration avec la structure F1 de Mercedes-Benz et offre 258ch. Émissions respectives de CO2 : 141g, 143g et 150g. Les 6 cylindres et 8 cylindres sont sacrifiés sur l'autel du CO2.

Prochainement, une version hybride plug-in apparaitra. Elle disposera d'un M 254 2l associé à un moteur électrique 95kW. Elle sera capable de parcourir 100km sur le seul mode électrique.

Confort zone
D'extérieur, la Classe C a de faux-airs de "mini-Classe S". C'est volontaire et Mercedes-Benz se vante d'avoir aussi porté nombre d'équipements de sa grande sœur. Notamment les phares digitaux, directionnels et auto-adaptatifs.

Idem à l'intérieur, avec en option, HUD et réalité augmentée.

Comme une Tesla, la Classe C aura droit aux mises à jour OTA. Par contre, c'est bien du cuir qui est proposé -en option-.

L'écran central de 9,5 pouces de diagonal est tourné vers le conducteur. Il permet de choisir son ambiance (Discreet, Sporty ou Classic.)

La Classe C dispose d'un assistant, MBUX, conçu en collaboration avec Bosch et Samsung. Il se déclenche d'un "Hey Mercedes". En Chine, il est possible de commander de la nourriture avec. Par contre, MBUX ne parle qu'allemand, anglais, anglais-américain ou mandarin. 布赖恩在厨房 ! Repeat after me !

En résumé, pas de surprise, bonne ou mauvaise. La nouvelle Classe C veut être un parangon de stabilité pour une clientèle qui veut être rassurée.

Pour la France, vu les émissions de CO2 et l'absence de MBUX francophone, les vendeurs auront tout de même des difficultés...

(Captures d'écran de Mercedes-Benz.)

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